Aujourd'hui, c'est jour de repos. Ce matin, après le petit déjeuner, Eleonnore avait décidé de coudre un peu dans l'atelier de création. Elle le fréquente assez souvent, que ce soit pour dessiner, peindre, faire un peu de poterie de temps en temps, ou s'exercer à coudre en vue de telle ou telle création. Et au final elle y passa tout le reste de sa matinée. Elle était tellement plongée dans la perfection recherchée de ses coutures qu'elle manqua de rater l'heure du déjeuner. Heureusement qu'elle n'était pas seule dans la salle et que les autres semblaient beaucoup moins absorbés par ce qu'ils faisaient. Elle en connaissait quelques-uns de vue et deux ou trois autres de nom, mais ce n'était pas vraiment ce que l'on pourrait appeler des amis, de simples connaissances en somme. Enfin bref, constantans qu'elle n'avait aucune conscience de l'heure qu'il pouvait être, ils l'interpellèrent et lui proposèrent de manger avec elle. Elle déjeuna alors entourée de ses connaissances de l'atelier et de son meilleur ami, qui l'avait rejoint bien évidemment.
Après avoir bien mangé, ils se séparèrent. Lui décida d'aller réviser ses cours de potion et elle préféra sortir prendre l'air et profiter du magnifique soleil qui s'offrait à eux. Elle se dirigea tranquillement vers les jardins et se décida pour le jardin ensoleillé qui semblait être la meilleure source d'inspiration du moment. En chemin elle croisa quelques amis qui lui proposèrent d'aller voir les entraînements de courses de chevaux ou bien encore de les accompagner à Vaux les Pins, ignorants encore une fois qu'elle ne pouvait pas y aller aussi librement qu'eux.
Une fois arrivée au jardin, elle étudia soigneusement chaque parcelle de pelouse pour s'installer sur la plus propice à l'inspiration. C'est un petit rituel auquel elle aimait s'adonner et qui en général lui proférait le meilleur climat possible pour dessiner ses futures créations. Bon, bien sûr, quelques fois, on a beau faire tout ce que l'on peut, l'inspiration ne vient pas, mais elle espérait bien que cette fois-ci ce ne serait pas le cas parce que cela faisait déjà près de quatre jours qu'elle n'avait rien créé et cela la frustrait énormément.
Elle s'étala donc soigneusement une serviette sur l'herbe, pour ne pas tâcher sa jolie robe en dentelle blanche et s'y allongea sur le ventre. Elle sortie ensuite son nouveau carnet à dessin de son sac (elle venait tout juste de finir le précédent avec un portrait de la célèbre Marie-Antoinette) ainsi qu'une panoplie de crayons, deux gommes de tailles différentes et un taille-crayon. Pour ce qui était du dessin, elle préférait la méthode moldu, même si la méthode magique n'en différait pas énormément. C'est juste qu'ayant appris comme cela, c'est ainsi qu'elle se savait la meilleure et se sentait également la plus à l'aise.
Le soleil lui tapait dans le dos, mais la douce brise qui soufflait la rafraîchissait. C'était en somme la parfaite situation pour prendre un très beau coup de soleil sans même s'en rendre compte. Quelques mèches de cheveux qui s'étaient échappées de son chignon lui caressaient délicatement la nuque, portées par le vent. Elle battait doucement des jambes alors qu'elle commença à faire glisser son crayon soir sur le papier d'un blanc parfait. A cause du soleil se réfléchissant sur le papier, elle fut vite obligée de sortir ses lunettes de soleil. Des lunettes de marque bien sûr, qu'elle avait acheté avec sa mère deux ans au pars avant pour son anniversaire. Depuis elle en prenait tellement soin qu'elles étaient encore comme neuves. Tout en reprenant son dessin d'une jupe à l'aspect révolutionnaire, elle commença à entonner une petite chansonnette qu'elle avait en tête depuis le matin sans même s'en être rendu compte. Une simple chanson à la mode, que toutes les radios moldus diffusaient limite en boucle (elle avait réussi à capter une de ces dernières la veille pour se sentir un peu plus proche de son père dont c'était l'anniversaire).