ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations
Posté Sam 9 Mar - 16:24.
i wanna live like music, rolling down the streets.
hey looking at you i wanna take you to the back of the room..
★ noms des participants: Artémis & Evangeline ★ statut du sujet: Privé ★ date: Après le 20 Décembre ★ heure: Le soir après une réunion du cercle. ★ météo: Froid et neigeux. ★ saison: 2 ★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: 04 ★ numéro et titre de l'intrigue en cours: 04. ★ intervention de dominus: Non merci ★ récompenses: Non
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations
Posté Sam 9 Mar - 23:54.
I just wanna understand
Artémis de Sainte-Croix
this is the wizzarding world of
Je viens de Londres pour visiter
informations
star : Chace Crawford.
crédit : Dodix.
date d'entrée : 08/08/2011
âge du personnage : 18 ans.
épîtres postées : 1003
gallions : 916
♦ Nota Bene : : quelques adjectifs pour vous définir : ce que vous avez sur vous
Posté Dim 10 Mar - 2:54.
Je compte sur toi. Il n’était pas un homme de scène. Son charisme se résumait à ce charme inconscient qu’on sa naïveté et son insouciance naturelle lui prêtaient, et ce pour quoi il n’éprouvait qu’une fierté limitée. Son handicap l’empêchait de prendre la parole, pour ce qui ne devrait prendre que quelques secondes pouvait bien tenir une minute sous sa langue maladroite. Il n’avait pas la carrure, pas les épaules pour endosser ce rôle. Appartenir au Cercle des Poètes disparus était une fin en soi ; en être chef relevait de la chimère, du pur fantasme. Au-delà, même ; il n’avait jamais aspiré à en devenir le Chef, pas même l’adjoint de celui-ci. Il avait accepté ce rôle parce qu’Amadeus le lui proposait à une époque où leur relation n’incluait pas même dans sa définition le terme de sympathie ; ç’avait signifié beaucoup pour eux qui, alors, ne pouvaient pas se voir en peinture. Artémis avait eu raison de lui faire confiance, malgré tout. Certes, il l’avait détesté, le jour où il avait déserté en lui confiant la Clé du Cercle, simplement parce qu’il n’assumait pas ses fiançailles forcées.
Aujourd’hui, il s’inquiétait de devoir reprendre ce rôle qu’il détestait.
Artémis inspira profondément, détaillant le reflet que lui renvoyait le miroir de la salle de bain. Il n’avait que dix-huit ans, mais en paraissait facilement trois de plus ; même si sa naïveté et son insouciance demeurait chevillées à son âme, il savait qu’elles avaient changé. Il n’était plus vraiment le gamin d’avant, qui ne se souciait que de ses résultats et craignaient les accidents pendant les heures de cours pratiques ; il avait grandi, il avait mûri, et pris plus de risques en l’espace de quelques mois que pendant les huit dernières années – le pire étant sans doute qu’il les avait sciemment cherchés. Il avait maigri, son regard s’était assombri, et s’il rêvassait toujours autant, il n’avait plus les mêmes idées depuis la dernière rentrée. Sa maladresse elle-même faisait profil bas. Pourtant, malgré tout, il ne parvenait pas à prendre ses fonctions de Chef du Cercle des Poètes disparus. Ca, ça ne changera jamais, songea-t-il en se redressant. Il pouvait combattre un dragon la peur au ventre, pas même entraîné par un quelconque courage, mais parler devant un groupe restreint d’étudiants qui avaient sensiblement le même âge que lui était au-dessus de ses capacités.
Il se plaisait à imaginer que ce serait plus simple s’il ne connaissait pas la raison pour laquelle il devait remplacer Amadeus au pied levé. C’était ridicule, parce que ça n’effacerait en rien son envie dévorante de se cacher sous terre lorsqu’il s’agissait de s’exprimer en public ; mais c’était sa façon d’appréhender les choses – notamment son angoisse perpétuelle à l’endroit de son meilleur ami.
Il s’ébroua, ébouriffant ses cheveux plus qu’il n’était encore possible de le faire, tenta de les discipliner de nouveau en glissant ses doigts entre ses mèches, renonça et attrapa sa veste de costume, resserrant le nœud de sa cravate autour de son cou. L’heure approchait, alors que lui reculait à chaque seconde qui passait. Comment allait-il justifier l’absence d’Amadeus ? Qu’allait-il devoir dire, encore une fois, pour leur faire croire à sa bonne santé et à sa sécurité, alors qu’il était évident, rien qu’en le regardant, que l’un ou l’autre n’était pas vérifié ? Artémis n’avait jamais été bon comédien, il n’était pas difficile de lire en lui comme dans un livre ouvert, et la gravité incrusté dans les traits de son visage d’habitude souriant, au regard pétillant, vouait à l’échec toute tentative de justification. Alors, au lieu de donner le change, il excusa l’absence d’Amadeus, informa le Cercle qu’il le remplaçait, et entama, autant que le lui permettait ses cordes vocales brisées, la réunion.
Ça lui semblait si dérisoire. Tour à tour, il observa les membres du Cercle discuter de l’ordre du jour, échangeant opinions, idées, critiques dithyrambiques et assassines, tandis que le poids de la Clé du Cercle, pesant sur sa chaîne, le forçait à courber la nuque. Il savait que sa place était à Beauxbâtons, dans cette salle, à animer une réunion malgré son inimitié bénigne pour l’exercice, à s’apprêter de faux-semblants, à reprendre sa place d’élève inoffensif. Il ne pouvait pas mieux agir. Pourtant, ça lui semblait si dérisoire. Là, maintenant, c’était parfaitement ridicule. Comment était-il supposé écouter avec un sourire discret, en hochant poliment la tête à ce que pouvait bien raconter les autres membres du Cercle quand son meilleur ami risquait sa peau ? C’était dérisoire. C’était ridicule. Et eux, comment pouvaient-ils être si calmes ? Pas une question, juste un murmure lors de l’annonce, mais rien de plus. Personne ne se souciait donc de savoir pourquoi Amadeus était dans l’incapacité de venir assurer la réunion ? Ils doivent le croire dans une quelconque passade d’un romantisme douteux. Artémis secoua légèrement la tête, tentant de se reconcentrer sur le sujet de la réunion. Peine perdue. Il n’était pas bon comédien. Il n’était pas capable de faire semblant. Il se pinça l’arête du nez, les yeux fermés, inspira profondément ; sa voisine de gauche se pencha vers lui pour savoir si tout allait bien. Une seconde s’écoula.
« Oui. Oui, t…out va bien. »
Il sourit poliment ; la vague de panique avait reflué.
Artémis décrocha à peine quelques mots de plus durant la réunion, se contentant de son opinion sur le livre en question et laissant les autres remettre en question ses idées plutôt légères – il n’avait pas le cœur de s’y engager davantage, et ce d’autant plus qu’il n’avait pas lu plus que le résume de la quatrième de couverture et les deux premiers chapitres, s’enquérant, pour la forme, du dénouement dans les dix dernières pages. Ces derniers temps n’avaient pas été propices à la lecture – et de toute évidence, il n’était pas le seul.
« Evangeline, tu notes quoi ? »
Par réflexe, il avait tourné de concert son intention sur la jeune fille, à peine visible tant elle était recroquevillée sur elle-même. Evangeline. Elle bafouilla une réponse bancale, qui eut l’air de convaincre les autres s’en retournant au sujet principal de la conversation ; Artémis demeura les prunelles rivées sur l’Hypnos. Evangeline. Elle avait débarqué, comme ça, un jour, sans prévenir, dans leurs vies, à Amadeus et lui. Il avait assisté à la relation qui s’était nouée entre l’Hadès et elle, il avait vu la façon qu’elle avait de le regarder, il avait vu ce qui avait changé, ce qui avait évolué, il avait écouté l’aveu à demi-mots de son meilleur ami sur ce qu’il s’était passé le soir du bal, se souvenait l’avoir blâmé plus qu’il n’en avait l’habitude jusque-là, quitte à provoquer sa colère. Evangeline lui était toujours apparue vulnérable, trop fragile pour les mains calleuses et maladroites d’Amadeus. Et à présent, alors qu’elle se levait, croisait son regard et s’enfuyait hors de la réunion en retenant à grand-peine les larmes qu’il devinait dans ses yeux, il se détestait d’avoir eu raison.
Les autres se contentèrent d’arquer un sourcil, et Artémis résista difficilement à l’envie de leur hurler de déguerpir dans la seconde qui venait.
« Je suis désolée… »
Il ramassa le dernier parchemin, tapota la tranche de la pile sur la table et les glissa dans leur reliure en cuir. Il sentait le regard d’Evangeline, à l’endroit même où la chaîne sciait sa peau. Il aurait sans doute dû s’y attendre.
« Ca n’arrivera plus… »
Une seconde de silence, à peine brisé par le chuintement de la reliure qu’il glissait entre deux livres, dans la bibliothèque.
« Pourquoi il est pas avec toi… ? »
Une question trop longtemps retenue, qui brûlait ses lèvres et l’asphyxiait. Artémis passa une main fébrile dans sa crinière, tandis qu’elle reprenait sur d’une voix transpirant la nervosité, l’appréhension et la peur farouche. Il ne s’était toujours pas tourné vers elle.
« Je suis désolée… » « Arrête, s’il t…e p…laît. »
Sa voix était brisée de ne pas avoir été entraînée, graveleuse et rauque. Ses muscles tiraient, irradiant d’une douleur incandescente dans sa gorge. Son ton, pourtant, ne souffrait pas d’appel. Il contourna la table avant de s’y appuyer, les mains dans les poches pour en masquer les soudains tremblements. Il pouvait faire face à une situation compliquée, mais il fallait encore qu’il en paie le prix. Et Merlin, que celle-ci s’annonçait compliquée. Artémis dévisagea longuement Evangeline, puis ancra ses prunelles dans celles, inondées, de la jeune fille.
« Il est p…arti. »
Parti. Cette évidence était aussi dure à énoncer qu’à assumer – surtout alors qu’il connaissait la cause de ce départ. Pour elle, qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Etait-il assez cruel pour lui faire croire qu’il était parti à cause d’elle, ou à tout le moins sans se soucier de ce qu’elle pouvait bien ressentir en invoquant une raison futile pour justifier son absence ? Aussi implacable était-il capable de se montrer lorsque la situation l’exigeait, comme à cet instant où il parvenait encore à gérer le ton de sa voix brisée et son regard presque hanté, il lui était impossible d’envisager un tel mensonge. Quant à la rassurer… Tout Londres savait que sa marraine, sa mère était en fuite et recherchée, targuée d’être trop dangereuse pour qu’on se permette de la laisser en liberté dans une société si fragilisée. Lui dire qu’il était en sécurité chez son père ? Beauxbâtons savait qu’il était en froid avec ce dernier et sa fierté suffisamment légendaire pour que l’on suppose qu’il n’émette pas même l’idée d’aller se réfugier chez lui. Il soupira, observa un tableau accroché à quelques mètres d’elle.
« Ca c…oncerne le Cerc…le, et… l’artefac…t. Je ne p…eux pas t’en dire p…lus. »
Piètre excuse, qui valait ce qu’elle valait, demeurant crédible du fait qu’il avait lui-même participé à l’élaboration de la chasse à l’artefact ; relativement aux missions secrètes, ladite chasse témoignait de ce qu’elles étaient envisageables. Quant à savoir si elle allait le croire, c’était une autre histoire. Il ne lui laissa pas le temps de le lui dire.
« T…u n’aurais jamais dû le laisser t’…approcher. »
Les lions étaient lâchés. Il la vit se crisper soudainement, et sentit son propre cœur de serrer, à quelques battements d’imploser. Il avait arraché les mots de sa gorge. Ca lui faisait mal ; comme à chaque fois qu’il était confronté à une telle situation, avec une personne qu’il appréciait. Qu’il aimait. D’expérience, il avait appris qu’user de tours et détours ne faisaient qu’empirer les choses – et il n’avait aucune envie de savoir comment ce qu’il concevait déjà comme pire pouvait empirer.
« Il a sa p…art de resp…onsabilité, mais… P…ourquoi ? Enfin, tu le c…onnaissais, au moins de rép…utation. Ce… Il n’est p…as fait p…our toi. »
Il croisa les bras sur sa poitrine. C’était vrai ; il ne comprenait pas. Il avait pourtant été là, plusieurs fois, quand Amadeus avait été blessant, qu’il l’avait repoussé, ou qu’elle ne l’avait pas compris au point d’en faire une maladie. Pourtant… Après tout, ça ne se commandait pas. Ce n’était pas sa faute – pas entièrement. Il en avait fait l’expérience, lui aussi, il en avait éprouvé la douleur. Il pouvait comprendre. Sauf cet acharnement. Sauf… tout ce qu’il s’était passé. Tu le savais, alors pourquoi tu t’es entêtée ? Regarde-toi maintenant. Un silence de plomb s’abattit entre eux. Les cartes étaient sur la table – à elle de parier.