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Monochrome | Artémis (PM)
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Lun 12 Déc - 0:03.
Mochrome floors, monochrome walls, only abscence near me, nothing but silence around me.




STATUT DU SUJET :Privé
NOM DES PARTICIPANTS : Artémis de Sainte Croix & Lola Matanza
DATE : Moi de mai, lendemain du bal sur le petit matin
HEURE : Aux alentours de quatre heures
METEO : Aube
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : OO9 ; résistance
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : OO8; la libération.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Nop

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Message Posté Lun 12 Déc - 0:21.
    Plongée dans la pénombre, roulée en boule, Lola regardait droit devant elle, les paupières à moitié clauses et surtout lourdes de sommeil. Pourtant, elle n'arrivait pas à replonger dans cet état salvateur et réconfortant. Recroquevillée autour de l'oreiller qu'elle serrait aussi fort que ses maigres forces lui permettaient, elle essayait d'oublier la douleur qui lui rongeait l'estomac et la culpabilité qui lui minait encore plus le moral et le froid qui la prenait petit à petit. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser que sa réaction de la veille était injustifiable, que jamais elle n'aurait dû fuir ainsi. Qu'elle devrait se réjouir pour Artémis plutôt que de pleurer sur son sort. Mais alors qu'elle commençait enfin à oublier ne serait-ce qu'un peu pourquoi Artémis avait tenu à ce qu'elle vienne à ce bal, encore une fois, les choses s'étaient déroulées trop vite et tout avait basculé.

    Lola ne contrôlait plus rien dans sa vie, c'était juste un bordel sans nom dans lequel elle tentait de marcher droit et sans trébucher, mais au contraire, elle passait son temps à se vautrer sur le sol et chaque fois c'était toujours plus dur de se relever. Et souvent, elle pensait que rester au sol serait la meilleure solution, après tout. Elle ne s'était pas redressée, cette fois et gisait.

    Elle était à côté d'Artémis, Jedediah lui expliquait qu'Ilyas dansait sûrement moins bien que lui et Loup venait d'inviter Artémis à danser, après avoir éclaté de rire devant les paroles et Lola souriait et regarder les yeux un peu pétillants son meilleur ami rencontrer Artémis et lui dire d'une façon bien maladroite qu'il l'aimait bien, elle regardait Jedediah ouvrir de grands yeux en entendant le français parler, elle serrait les doigts du roux très fort et il jouait de l'harmonica. Et puis Loup répéta sa question et quelqu'un répondit à sa place. Auguste, l'ami d'Artémis, venait de débarquer. Les yeux de la jeune femme ne cessaient de faire l'aller retour entre les deux, inquiète. Et puis Auguste avait embrassé Artémis, deux fois. Et puis Artémis lui avait rendu la pareille. Et ce que Lola vit, c'était Lycaon qui l'embrassait au strip poker, Lycaon qui la réconfortait lors de ses crises d'angoisse, Lycaon qui lui parlait, qui la rassurait, qui lui murmurait des mots apaisants et puis qui la laissait comme ça, sans aucun réponse. Et qui se mariait. La tête lui tourna, alors que sa tension chutait subitement, l'air passa subitement difficilement dans ses poumons. Une excuse marmonnée et elle avait fuit, préférant fuir dans sa douleur plutôt que de se réjouir pour son ami. Fébrile, elle avait réussi à regagner elle ne savait pas comment le dortoir de son ami, s'était échouée sur son lit et n'avait pas bougé depuis, sauf pour enlever son masque à présent posé sur la table de chevet. A côté de celui-ci, le réveil indiquait quatre heures. Et à côté, sa bouteille de potion, entièrement vide.

    Elle entendit vaguement le bruit d'une porte qui s'ouvrait, mais l'Espagnole n'eut aucune réaction, pas qu'elle ne voulait rien faire, mais elle n'était tout simplement pas capable de faire quoi que ce soit. Respirer lui était déjà trop pénible, presque. Le froid l'englobait presque entièrement à présent.

    Lola partait doucement, sans opposer aucune résistance.

    Puis, dans son champ de vision apparut le visage d'Artémis, angoissé. Il passa une main dans ses cheveux, douce, chaude et rassurante. Puis sur son front et elle lui parut brulante. On avait souvent tendance à oublier qu'au delà de ses allures de nounours bienveillant et inoffensif, Artémis était aussi un jeune homme de dix-sept ans. Pourtant, c'est rapidement qu'il attrapa Lola dans ses bras et la porta jusqu'à la salle de bain mitoyenne au dortoir, c'est avec des gestes rapides et précis qu'il débarrassa la jeune femme de ses vêtements, lui des siens et c'est en la serrant fort contre lui pour la réchauffer qu'il fit couler de l'eau chaude sur eux. Pourtant, complètement amorphe, Lola ne sentait aucune des frictions sur son corps, elle n'entendait pas Artémis qui répétait en murmurant son prénom sur un ton précipité d'où suintait la peur, l'épouvante, la panique. Lola ne sentit pas qu'elle se réchauffait, elle ne sentit pas qu'elle arrêtait de trembler mais s'accrocha à la voix de son ami.

    Lorsqu'elle revint à elle, enroulée dans une couverture, la première chose qu'elle perçut fut le mouvement d'une main qui passait dans ses cheveux comme pour les démêler. La sensation de froid mordant avait disparu, elle était au contraire bien.

    La jeune femme battit des paupières un instant avant d'ouvrir les yeux. La vision de Lola était floue, mais elle discernait Artémis qui la serrait contre lui, la couvant du regard. Il ne portait plus sa tenue habillée de la vieille, de même que Lola -elle le remarquait à présent- revêtait des vêtements plus amples. Mue comme par un réflexe, Lola se colla contre Artémis, cherchant la présence réconfortante de son ami, son étreinte, se raccrochant à lui comme une enfant apeurée le ferait avec sa mère après un cauchemar. Elle se nicha tout contre lui, dernier rempart auquel se raccrocher pour ne pas chuter définitivement. D'une voix un peu faible, elle prit la parole « Ye suis désolée Artémis, tellement désolée. Ye voulais pas partir comme ça hier, mais ye pouvais pas rester, y'arrivais plus à respirer et puis... » elle marqua une pause, nonobstant volontairement l'état dans lequel le jeune homme avait dû la trouver; à vrai dire, n'ayant rien de volontaire dans son comportement, elle peinait à réellement comprendre ce qu'il s'était passé. « Ye te demande pardon. »
Artémis de Sainte-Croix
Artémis de Sainte-Croix
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star : Chace Crawford.
crédit : Dodix.
date d'entrée : 08/08/2011
âge du personnage : 18 ans.
épîtres postées : 1003
gallions : 916

♦ Nota Bene
:
: quelques adjectifs pour vous définir
: ce que vous avez sur vous



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Message Posté Mer 14 Déc - 1:42.
    Le bal s’alanguissait d’heures en heures, distillant l’opium d’une liberté éphémère, trop souvent muselée, aux étudiants de toutes nationalités ivres de retrouver un libre arbitre qu’on leur avait arraché. Condamnés à observer le monde mourir, pris en otage pour l’exemple, blessés, torturés, tués. Autant d’évènements sinistres qui n’avaient pas droit d’entrée dans le Kiosque des colombes, où les blancs animaux paressaient au-dessus de leurs visages ayant retrouvé un sourire dont la sincérité et la joie naturelle avaient été arrachés.

    S’il ne s’enivrait pas de l’alcool inhabituel pour les lieux stricts composant l’Académie, Artémis s’enivrait de leur ivresse, partageait des danses avec des cavalières qu’il connaissait comme il pouvait ne pas les connaître, se perdait dans un anglais qu’il ne comprenait qu’à moitié et tentait de maîtriser au mieux sa voix pour être entendu par-dessus le niveau sonore de l’ambiance musicale. Bien mal lui en prit ; à minuit passé, chaque tentative de former une syllabe se concluait par une brûlure vive qui le dissuadait d’utiliser de nouveau ses cordes vocales. Alors, de sourires en sourires, de regards en regards, il coulait ses heures nocturnes silencieusement, partageant la compagnie de ceux qui voulaient bien de lui ; sauf de la sienne. Il y avait toujours quelqu’un de plus propice à l’accueillir à ses côtés que son ami d’enfance, toujours une discussion à écouter et à approuver – notamment celle, surnaturelle, de son professeur de Botanique affalé dans un canapé – plutôt que de croiser son regard. Visiblement, il avait adopté le même manège. Depuis qu’ils s’étaient embrassés, Auguste et Artémis n’avaient rien fait de plus que se croiser.

    Il aurait pu partir depuis longtemps déjà. Il aurait pu rentrer dans son dortoir depuis plus de trois heures, ne serait-ce que pour fuir la conversation aussi étrange que gênante qu’il avait partagée avec son professeur ; ne serait-ce que pour se soustraire à ces regards qui avaient capté cet instant d’impulsivité inexpliquée, inexplicable. Artémis n’avait toujours pas compris – et à dire vrai, ne cherchait pas encore à comprendre – pourquoi il avait de lui-même réitéré l’expérience que son ami lui avait fait vivre. Ça lui avait paru naturel, voire… essentiel, mais… mais Lola. Lola, qui avait assisté à la scène, Lola qui avait un poignard dans le cœur depuis de longs jours, Lola qu’il couvait, dont il connaissait la torture quotidienne, dont il connaissait les maux, qu’il avait eu l’ambition de soigner. L’ambition de soigner. Quel idiot. Quel idiot d’Hypnos il était. Artémis était rarement en colère contre lui, contre sa nature qu’il assumait, mais ces derniers temps, son innocence, son insouciance, son impulsivité et tous ces putains de traits de caractère qui faisait de lui ce petit garçon que l’on adorait ou que l’on moquait avaient fait montre de leur double tranchant. Et ça faisait mal. Terriblement mal.

    Après Auguste, Lola. Qui d’autre, encore ?

    Il aurait pu partir depuis longtemps déjà, mais ç’aurait été imposé sa présence à Lola, raviver des souvenirs qu’il avait incendié par son inconscience. Alors, il était resté, pour qu’elle puisse se retrouver seule comme, parfois, on peut en éprouver le besoin, comme, parfois, il en avait éprouvé le besoin, lui aussi. Il aurait pu partir depuis longtemps, mais ce n’est qu’aux alentours de quatre heures du matin qu’il prit le chemin de la commune d’Hypnos, se fondant dans l’ombre des couloirs déserts. Il n’avait pas remis sur lui les sortilèges de camouflage, il n’avait pas la voix pour cela, il n’avait pas la foi pour cela. Quittant la chaleur du Kiosque, il avait retrouvé ses démons, ses inquiétudes, et l’empressement de rejoindre son dortoir était devenu plus puissant que toutes les règles de prudence qu’il aurait dû observer à la suite de ce bal clandestin, alors que le couvre-feu était largement dépassé. L’inconscience n’a ni âge, ni limites, et encore moins de scrupules.

    Le mot de passe récité dans un souffle, ses pas qui effleurent le sol, vifs et empressés, les marches qu’il avale vers son dortoir, la poignée qu’il abaisse, et la silhouette recroquevillée de l’espagnole qu’il aperçoit à la faveur du faible clair de lune. Son cœur se serre, son cœur se blesse dans les chaînes acérées de sa culpabilité. L’enfant est capable d’éprouver des sentiments d’adulte, l’enfant est capable de se comporter comme un adulte responsable ; l’enfant n’est un enfant qu’aux yeux de ceux qui se contentent de le voir ainsi, qu’aux yeux d’une opinion publique vendue et corrompue d’un internat routinier. Sa main passe dans les cheveux sombres de son ami, ses doigts frôlent son front glacé, son regard, soucieux et anxieux, caressent son visage défait. Qu’ai-je fait… Il se sent impardonnable, confus, il se sent coupable.

    C’est de sa faute. Il avait réussi à la faire sourire, c’est de sa faute. Comment avait-il pu être aussi bête ?

    Il murmure son prénom, mais elle ne réagit pas, il ne sait même pas si elle le voit. Elle est si froide.

      « Ex…c…use-moi. »

    Le mot est dur à ses muscles paralysés et douloureux, le mot lui lacère la gorge, lui brûle l’œsophage. Sa main glisse sous sa nuque, sous ses genoux qu’il remonte, soulève ce corps trop léger, trop fin, qu’il emmène dans la salle de bains et qu’il ose déshabiller en gestes presque machinaux et automatiques pour les avoir répétés tant de fois au cours de ces jours écoulés ; Lola ne vivait plus, Artémis s’occupait de la faire vivre. Il ne voyait plus ce corps blanc qu’il avait tout d’abord confié à Ivoire, pudique et gêné de devoir ainsi procéder avec elle, il ne voyait plus ce corps blanc mais l’âme ternie de Lola qu’il tentait de réchauffer au moyen d’attentions et de douceur, comme l’on s’occuperait d’un animal craintif et farouche caché sous le lit pour échapper aux griffes de ses bourreaux. Il était perdu, mais cette routine-là, il la connaissait. Cette routine bien établie, où ne comptait plus la réalité matérielle, où Artémis s’occupait de Lola, où Artémis prenait soin de Lola, fallait-il pour cela prendre sa douche avec elle. Fallait-il pour cela qu’il abandonne lui-même ses vêtements, fallait-il pour cela qu’il se glisse sous le jet d’eau pour les arroser tous deux, et fallait-il pour cela qu’il soigne les cicatrices de son corps maigre et blafard.

    Fallait-il pour cela qu’il la voie dans une tenue d’Eve, qu’elle le voit dans une tenue d’Adam.

    Malgré tout, les joues d’Artémis étaient écarlates alors qu’il rhabillait Lola, lui-même seulement vêtu d’une serviette blanche nouée autour de sa taille. Lutter contre sa gêne était plus difficile à l’égard de la jeune femme qu’à l’égard de sa jeune sœur, dont il avait déjà eu l’occasion de s’occuper au cours des vacances chez son père, et même si le manque de réactivité de Lola couplé à son inquiétude envahissante lui avait grandement facilité la tâche, il n’était pas immunisé contre la nudité. Artémis pouvait être un adulte, certains sujets rappelaient l’enfant à sa conscience juvénile. Il espérait seulement que Lola, quand l’obscurité qui l’avait envahie ce sera enfuie, ne lui en voudrait pas d’avoir pris autant de libertés à son égard.

    De longues minutes s’écoulèrent, silencieuses et veloutées. Ses doigts passaient lentement dans sa crinière sombre, son bras entourait ses épaules, serrant contre lui le corps emmitouflé dans une couverture de Lola dans une douce étreinte, dans l’attente d’un signe, d’un geste, dans l’attente simple, quoiqu’anxieuse, d’une réaction de la part de l’espagnole. Il avait fini par voir cette fiole vide sur la table de chevet, cette fiole qu’il lui avait confisquée pour avoir constaté ses effets secondaires sur son comportement, il avait fini par comprendre que si ce n’était pas volontaire, il le devait à cette maudite potion. Alors, il attendait. Alors, il l’étreignait. Alors, il s’inquiétait.

    Son cœur fit un bond lorsqu’enfin, elle rouvrit les yeux et sembla accrocher son propre regard ; de nouveau, il se sentit respirer. Un léger sourire, tendre, étira ses lèvres, et ses bras resserrèrent leur étreinte autour de ses épaules lorsqu’elle vint se nicher au creux de son ventre, roulée en boule. Sa voix lui parvenait dans un filet fébrile, au débit endiablé. Machinalement, il reprit ses caresses dans les cheveux de la jeune femme.

      « Pourq…uoi tu t’ex…c…use ? »

    Il secoua la tête et enfouit son front dans la courbe du cou de Lola.

      « C’est p…lutôt à moi. Je n’aurais p…as dû. »

    Il se sentait si mal. Il avait eu si peur. Il avait si peur. Il ne savait même pas encore pourquoi il avait fait cela – ou plutôt si, le savait, et ça le terrifiait. Ça le terrifiait d’avoir été aveugle à pareil point, autant pour Auguste et cette année qui l’avait tant torturé, ponctuée de son comportement trop avenant, trop ambitieux, trop… trop tout. Artémis était trop, Artémis était de trop. Il avait fait souffrir Auguste, et réitérait l’expérience avec Lola, son amie dont il n’aspirait qu’à voir le sourire. Il foutait tout en l’air, et les personnes chères à son cœur en trinquaient. Il était un obstacle à leur bonheur, il s’en voulait, il s’en voulait tellement.

      « Je suis st…upide. P…ardonne-moi. »

    Ses larmes coulèrent sur l’épaule de Lola. Ah, il en menait large, le garçon de dix-sept ans qui savait se comporter en adulte. Au fond, ils avaient tous raison, tous ceux qui se moquaient de lui pour son comportement innocent, pour son insouciance et sa candeur. Ils avaient raison : il n’était qu’un enfant.

    Artémis se redressa et, sans lâcher Lola, s’adossa au mur contre lequel était appuyé son lit. Il ne parvenait pas à croiser de nouveau le regard de son amie. D’un revers de manche, il essuya les quelques perles translucides glissant sur ses joues. La fatigue l’envahissait et sa culpabilité l’abattait ; peut-être devrait-il mieux laisser Lola seule pour ne pas la faire souffrir davantage.

      « Je suis désolé. Je vais te laisser tranquille. »

    La phrase lui échappa, entière et construite, et le garçon esquissa un mouvement pour se dégager.
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Message Posté Mar 20 Déc - 1:12.
    Le pire, ce n'est pas d'être dans un état tel qu'on ne peut plus rien faire d'autre que de subir chacune des crises qui ravagent chaque fois un peu plus ; non le pire, c'est de se rendre compte de cet état et de ne pas pouvoir prétendre et de faire bonne figure, de voir la lueur inquiète dans le regard des autres, de se dire qu'on ne peut rien faire pour l'éteindre et qu'on en était la cause, mais que les forces manquent, que l'envie manque, que le courage manque.

    Alors qu'elle revenait à elle, Lola redevenait peu à peu maîtresse de ses sens qui s'étaient engourdis, elle sentait la chaleur du corps d'Artémis, son étreinte qui s'affermissait, sa vue redevenait peu à peu plus claire, moins trouble, son esprit plus vivace et avec lui l'impression de gouffre qui régnait en elle, la douleur vivace et cruelle qui la prenait à la gorge, qui l'empêchait de respirer correctement, de se concentrer sur n'importe quoi sans se sentir épuisée. Pourtant, lorsque le jeune homme lui sourit, Lola essaya de sourire à son tour. Rien de très concluant, rien de bien lumineux, mais quelque chose qui voulait dire merci, un merci plus sincère et profond que les mots ne pourraient jamais dire. Elle serra plus fort encore Artémis, mais déchanta très vite alors que le jeune homme prenait la parole de sa voix abimée.

    Et la jeune femme accusa le choc lorsqu'elle entendit les excuse sortir de la bouche d'Artémis et sentit des larmes couler. Elle ne comprit pas. Pourquoi demandait-il pardon ? Pour connaître un peu de bonheur ? Pour avoir prêté attention à ce que lui voulait avant de penser aux autres ? Ses yeux s'ouvrirent grand d'un coup et elle chercha quoi répondre, mais rien ne lui vint tant l'Espagnole était surprise. « Je suis désolé. Je vais te laisser tranquille. » La phrase, prononcée parfaitement poignarda Lola. Artémis amorça un mouvement pour partir, joignant le geste à la parole. Dans un geste inconscient, dicté par quelque chose de plus profond que sa seule envie de ne pas se retrouver à nouveau seule, Lola serra encore plus le vêtement d'Artémis. « Non ! ». Un cri, faible mais bourrée d'une angoisse sourde et latente. « Non, s'il te plaît Artémis, ne me laisse pas. ». Pas toi aussi Elle lui lança un regard implorant, incapable d'ajouter autre chose à cause de sa gorge qui venait de se nouer en un instant.

    Pourtant, elle lâcha l'instant d'après le vêtement d'Artémis. Comment pouvait-elle être devenue aussi égoïste, à exiger des autres ce qu'ils ne pouvaient peut-être pas lui donner, ce qu'ils ne voulaient pas lui donner, peut-être. Le visage de Lola se décomposa, et baissant à nouveau le regard, elle se roula en boule, tournant le dos à son ami. Au moins, pouvait-elle éviter de lui donner une image encore plus pathétique d'elle-même que celle qu'il devait avoir.

    « Ye rien dit, Artémis, vas-y. Perdóname. ». Je comprends que ce n'est pas moi que tu as envie de voir, là, maintenant, je comprends que ce n'est pas le désespoir que tu as envie de contempler. Fermant les yeux, Lola essaya de se replonger dans cet état de grâce qu'était le sommeil, car si pas réparateur, au moins, elle ne ressassait pas les mêmes pensées, constamment, inlassablement. On disait souvent que pour remonter la pente, il fallait toucher le fond pour donner l'impulsion qui permettait de gravir à nouveau la pente. Le gouffre dans lequel s'enfonçait chaque jour la jeune femme semblait chaque fois plus profond, plus noir, plus terrifiant, plus réconfortant.

    Et Lola n'attendait pas grand chose, si ce n'est la certitude de ne pas avoir été juste l'objet d'un jeu, de savoir que tout ça n'avait pas été provoqué juste par envie de s'amuser. Parce qu'elle le savait, elle n'était pas de taille à lutter à ce genres de jeux.

    Le pire, ce n'est pas de se trouver dans cet état, c'est d'avoir conscience de l'image de soi qu'on donnait, misérable, minable, pitoyable ; que cet état de conscience blesse encore plus que le reste et que quoi qu'on face pour rester digne, il y a toujours un mot de trop, un geste, un regard, une réaction involontaire qui trahit. Et Lola, enfant hypersensible, et Lola, incapable de gérer ses sentiments, Lola ne pouvait plus donner le change, distribuer de lumineux sourire pour tromper l'attention. Le pire, c'était de faire face à sa propre condition, en sachant qu'on avait pas les moyens de s'en sortir et que les autres non plus, ils ne les avaient pas.

    Le pire, c'est d'essayer de briser cette routine et d'échouer tous les jours.
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