The only exception

We're kinda alike

« Tim… Tu es obligé de m’accompagner ? » « Si je ne le fais pas, qui prendra soin de toi, Kathou ? » Tu ouvres la bouche pour répondre avant de la refermer et de secouer la tête. Le fait est, c’est une excellente question. Souvent, on te dit que tu devrais faire plus attention à toi, que tu devrais être plus sociable. Ouais… Facile à dire quand on te prend pour une folle depuis que tu es enfant… Tu préfères donc ne pas réagir et fermer ta valise. Ce soir, tu pars pour l’école française. Tu as rendez-vous, pour l’ouverture des jeux olympiques, avec Micaela. Une jeune femme qui partage ton malheur : celui d’être medium. A dire vrai, malgré tout votre échange épistolaire, tu crains un peu la façon dont ça va se passer. Mais mieux vaut ne pas te mettre martel en tête pour le moment, et te forcer à te détendre. As-tu bien tout ce qu’il te faut, comme matériel ? Difficile à dire. Tu ne sais pas de quoi tu vas avoir besoin. Le fait est, tu as sans doute trop de choses pour trois jours… Des vêtements légers, des vêtements très chauds, des entre-deux… parapluie, gants, bonnet, écharpe… Plus qu’il n’en faut, en temps normal. Et tu as aussi prévu un présent pour ta guide. Un simple petit photophore en fer forgé et verre coloré qui, une fois allumé, dessine des formes mouvantes sur les murs avec un jeu de lumière et de couleurs. Cela lui plaira-t-il seulement ? Tu n’en as pas la moindre idée, mais tu te refuses à arriver les mains vides. « De toute façon, Kath, tu sais très bien que où tu vas, je vais… » Oui. Ca, tu ne peux pas le nier, et c’est bien ce qui t’embête le plus dans cette histoire. Si ton fantôme et toi avez tout de même une certaine liberté l’un par rapport à l’autre, tu n’as jamais compris pourquoi vous étiez pratiquement toujours ensemble, même si tu soupçonnes que c’est plus qu’il ne veut pas te laisser toute seule qu’une question d’incapacité à s’éloigner. Il fait, d’ailleurs, mine de s’approcher de toi et de poser ses mains sur tes épaules pour te faire un massage. Un sourire triste s’étale sur tes lèvres. S’il avait seulement été vivant, vos rapports auraient pu être différents, à n’en pas douter. « Allez… En route… » dis-tu.

Vous quittez l’appartement pour rejoindre le groupe qui part de Pré-au-Lard pour aller au village français. Le portoloin vous dépose finalement à l’entrée de l’Académie et tu recules sous l’afflux des gens qui venaient pour l’événement. Tu ne peux t’empêcher de te demander si toute la population magique du monde s’est déplacée pour l’occasion. A dire vrai, cela ne serait guère surprenant, dans la mesure où il s’agit d’un événement majeur du monde sorcier, supposé fédérer , rapprocher, sceller la paix entre tous les sorciers. Tu secoues la tête alors que Tim se tourne vers toi. « Elle ressemble à quoi, celle qui doit t’accueillir ? » te demande-t-il. Enter tes dents, tu réponds comme si tu réfléchissais à voix haute : « Blonde, élève de l’Académie, donc, sans doute en uniforme… » « Medium aussi ? » Tu te contentes de hocher la tête et Tim ne tarde pas à ajouter : « Je crois qu’elle est là bas, alors… Elle me regarde fixement. » Tu suis du regard la direction indiquée par ton fléau personnel et hoches la tête. Ce ne peut-être qu’elle à voir comment son regard s’éclaire lorsqu’elle voit que tu l’as remarquée et au geste qu’elle te fait pour que tu te diriges vers elle. Tu avances vers elle à pas vifs et t’arrêtes devant elle. « Micaela, je suppose ? » « Bonjour Kathaleen ! Je suis Micaëla comme tu peux t'en douter... Viens je vais te faire visiter ! » Ainsi, c’est bien elle.

Tu la détailles des pieds à la tête, d’une façon qui en a perturbé plus d’un avant de la laisser t’entrainer dans une visite des jardins de l’académie. Oui, enfin bon... Poser ton sac avant de commencer la visite aurait pu être pas mal. Tu décides, cependant, de ne faire aucune remarque sur ce point et, étonnamment, Tim ne dit rien non plus. Tu ne doutes à aucun moment, cependant, qu’il t’abreuvera de paroles dès que vous serez seuls tous les deux. « Pardon d'avoir été impolie, mais les autres ne croient pas vraiment à mon don ni à l'existence d'autres esprits que ceux qu'ils peuvent voir alors... J'évite de trop parler dans le vide quand je ne suis pas seule... ou accompagné d'une personne qui peut comprendre. Ravie de faire votre connaissance à vous aussi.! » « Ouais… Enfin… Si tu es contente de faire ma connaissance, tu seras bien la seule… Demande à Kathy un peu… » Tu grinces des dents à ce surnom « Elle se débarrasserait volontiers de moi… » « Tim… Tu sais que j’ai fini par m’attacher à toi comme à un frère, mais à force, tu es… Pesant… » Tu insistes bien sur le dernier mot, qu’il comprenne que tu manques un peu de patience avec lui aujourd’hui puis te tourne vers la jeune fille. « En effet, je suis Kathaleen. » Tu lui parles en anglais uniquement, incapable que tu es de prononcer un seul mot de français. Tu le comprends, un peu, sur certains mots et à condition qu’on te parle lentement, mais c’est tout. « Ne t’inquiète pas, il a l’habitude d’être ignoré en public. » « C'est la première fois que vous venez à BeauxBâtons ? Et en France ? Je suis venue à Poudlard l'an dernier, et je me demande si je ne vais pas demander à faire un voyage scolaire cette année comme ma cousine... Enfin, on en est pas encore là. Vous avez fait bon voyage ?! » «C’est la première fois, en effet. On ne peut pas dire que je voyageais beaucoup, avant. » Tu hausses les épaules, non sans t’avouer à toi-même ta surprise de rencontrer une médium aussi bien dans sa peau. Non, tu ne t’attendais définitivement pas à ça… « Après… J’ai voyagé. Je ne suis pas fana des portoloin. Je préfère la poudre de cheminette, je crois, en fait… »

The only exception

We're kinda alike

La fille qui te fait face, Micaela, vous regarde Tim et toi comme si elle était un peu embarrassée par votre conversation et, à dire vrai, tu la comprends aisément. Mais lorsque vous êtes partis, le fantôme et toi, il est difficile de vous arrêter… Un frère et une sœur qui s’entendent comme chien et chat, oui, c’est tout à fait ce que vous êtes. C’est définitif. Mais bon… Tu assumes. Malgré tout, tu l’aimes comme ça, ce petit fantôme… Et tu ignores encore que, dans moins d’un mois, il va te laisser totalement seule. Tu saisis donc avec reconnaissance la perche que te tend Micaela pour changer de sujet. « C'est vrai que ça n'a pas grand chose à voir niveau sensations… » « Non, ça, c’est sûr ! » réponds-tu en ne pouvant retenir un petit rire amusé avant que le silence ne se reforme. Malgré tout, tu te sens un peu mal à l’aise en présence de cette autre médium. Vous avez pourtant tant à partager… « Mon Dieu je suis… blonde… » Tu sursautes à cette exclamation. Pardon ? Oui, elle blonde… Et Alors ? Ce n’est pas un défaut que d’avoir des chevaux couleur d’or, de soleil ou de blés mûrs… Si ? A entendre Micaela, si, c’en est un. « Tu veux peut-être qu'on dépose tes bagages ? On peut les mettre dans ma chambre, enfin mon dortoir, ou dans l'atelier si tu veux… Tu loges où pour le coup ? » Ah ! Tu comprends un peu mieux lorsqu’elle parle de l’histoire des bagages, sans pour autant comprendre la référence à la blonditude. « Euh oui, en effet, j’aimerais bien poser mon sac, même s’il n’est pas très lourd. » dis-tu en désignant ton unique sac à dos. Après tout, tu ne restes pas longtemps. Juste pour l’ouverture, même si celle-ci est pour toi plus un prétexte pour pouvoir rencontrer Micaela.

De nouveau, le silence se forme entre vous, et tu n’oses le rompre. Finalement, c’était bien quand tu te disputais avec Tim, mais il ne semble pas décidé à t’être d’un quelconque secours à présent. Voilà qui ne va clairement pas simplifier les choses. Tu finis par te racler la gorge et reprendre la parole : « Et sinon, tes proches, comment ils ont pris le fait que tu étais medium ? » Vous en avez sans doute déjà parlé par courrier, mais, su le coup, tu ne t’en souviens plus et cherches, surtout, à trouver quelque chose pour meubler la conversation. Pour l’heure, tu as surtout envie de reprendre le portoloin pour rentrer, mais et d’une, ce n’est pas possible, et de deux,… Tu ne trouves pas de deuxième raison. Enfin bref. Toujours est-il qu’il faut bien meubler ce silence qui te pèse. Tu jettes un regard à Tim, l’air de dire qu’il pourrait quand même t’aider, mais il se contente de voler en marche arrière en sifflotant, l’air bien content de lui. Dire qu’il voulait m’accompagner… songes-tu en le maudissant encore un peu plus…