Quête_Les Inferis

Je n’en pouvais plus de toutes ces horreurs. Ma cousine et mon jumeau m’avaient raconté en long, en large et en travers ce que j’avais raté pendant mon mois d’absence de l’académie. Dire que tout ça puait était encore en dessous de la vérité. J’avais été blessée, légèrement, pendant l’ouverture des jeux olympiques. Rien de grave, heureusement, je n’en avais gardé aucune séquelle, ni cicatrice. Mais je devais bien reconnaitre que j’avais été grandement choquée. Pour le coup, retourner à Poudlard m’avait fait un bien fou pour oublier pendant quelques temps la licorne noire et les Inferis. J’ignorais pourtant totalement ce qui venait de se passer dans l’école anglaise. Revenir à Beauxbâtons à la fin de mon séjour d’un mois en Angleterre me faisait particulièrement bizarre. J’avais, réellement, l’impression de débarquer dans un nouvel endroit que je ne connaissais pas le moins du monde, où je n’avais même jamais mis les pieds, et pourtant, il s’agissait de l’endroit où j’avais passé déjà huit ans de ma vie. C’était ma neuvième année ici. Mais je m’étais sentie tellement bien à Poudlard ! Enfin… J’étais à présent de retour à la maison, et je devais bien faire avec… « Raconte-moi encore par le menu tout ce que j’ai raté ? » demandai-je à celle qui aurait presque pu être ma jumelle. Elle n’eut, toutefois, pas le temps de me répondre. Nous marchions dans les couloirs principaux de l’école quand quelqu’un nous arrêta – enfin… m’arrêta en tant que préfète – pour nous apprendre qu’un nouvel élève avait été conduit à l’infirmerie. « Encore... » Encore… C’était bien le triste mot qui convenait, à mon grand déplaisir. Je secouai la tête. « Mais qu’est-ce qui ne tourne plus rond, avec la magie ! » Celui du groupe qui venait de nous apprendre cette nouvelle haussa les épaules en signe d’ignorance avant de rejoindre ses camarades et de prendre la direction de l’infirmerie pour aller au chevet de leur ami(e).

« Rosa... » Je tournai la tête vers Micaela, attendant la suite de ses propos. Il lui fallut un instant avant d’enchainer, mais, quand elle le fit, elle me débita un monologue comme elle en sortait peu en temps normal. « Je te demande pas si tu te souviens de notre rencontre en forêt, je sais bien que oui... Mais globalement, je ne sais pas trop quoi faire pour... rétablir l'ordre naturel des choses. Et est-ce que la licorne noire et les inferi, c'est pas justement un gros dérèglement qu'il faut arranger ? C'est bien beau de rester enfermés pour notre protection, mais c'est pas comme ça qu'on va faire changer les choses. Tu crois qu'on peut... agir ? Eviter que d'autres comme lui finissent à l'infirmerie ? » « Je ne sais pas comment on peut faire. Mais oui, je me souviens de la nymphe. Je regrette qu’elle ne nous ait pas donné plus d’information. » « Je connais pas bien ces créatures, mais... il y a forcément un moyen de les combattre... et si les profs et le nouveau directeur nous en parlent pas d'eux-mêmes, y aura bien des infos quelque part à la bibliothèque, tu ne crois pas ? » « Allons-y, oui… On trouvera peut-être quelque chose… Mais clairement, ce n’est pas en restant les doigts croisés qu’on pourra faire quelque chose… »

Et nous primes, avec Micaela, la direction de la bibliothèque. Restait à savoir par où commencer…

Quête_Les Inferis

Quelque chose me disait que c'était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin, et je n'étais pas très loin de la vérité sans même encore le savoir. Lorsque nous entrâmes dans la bibliothèque, un premier choix cornélien se présenta à nous: face à la multitude d'informations dont nous pouvions disposer, il nous fallait choisir un premier endroit où chercher. Certes, nous aurions pu nous partager le travail, commencer chacune d'un côté et nous rejoindre ensuite. D'un autre côté, c'était aussi un risque de nous éparpiller. Non. Mieux valait rester ensemble et nous choisîmes de commencer par l'allée des créatures magiques. C'était, en tout cas, ce qui me semblait pour l'heure le plus logique. Et, une fois arrivées là... Il fallut, là encore, faire un choix, mais la logique voulut que nous commencions par la gauche, dans le sens de lecture. Nous nous partageâmes simplement deux étagères histoire d'aller plus vite. Ce fut finalement ma cousine qui mit la main sur quelque chose et je vins lire par dessus son épaule - façon de parler étant donné qu'elle me dépassait d'une tête à peu près. L'ouvrage, cependant, ne nous apprit pas grand chose et je fus envahie par une intense déception qui me poussa à prendre le livre des mains de ma cousine pour essayer de feuilleter plus loin que ce qu'elle avait déjà lu. Elle, en attendant, tâchait de me rassurer - de se rassurer? - sur le fait que nous finirions bien par trouver quelque chose. Mais au bout de combien de blessés, voire de morts? Je secouai la tête avant de lui répondre: "Oui, nous allons trouver. Non, nous n'allons pas nous arrêter là..." Mais alors quoi? Et maintenant? Bonne question...

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Céder au découragement ? Non ! Jamais ! Je m’y refusais purement et simplement. C’était trop en demander à la préfète que j’étais. J’avais déjà la sensation d’avoir un peu trop délaissé mes camarades pendant mon mois en ecosse que j’aurais d’ailleurs très volontiers prolongé, ce n’était pas pour ne plus assurer mes fonctions une fois de retour à mon école. En bref, il nous fallait agir. Oui mais comment ? On ne pouvait pas dire que le livre que nous venions de compulser nous aidait beaucoup dans cette tâche. C’en était d’ailleurs particulièrement frustrant. « non mais crotte alors ! A quoi ça sert d’étudier la magie, si on a rien pour nous expliquer comment nous défendre dans nos livres ! » marmonnai-je plus pour moi-même que pour ma cousine. Cependant, loin de me laisser aller à râler très longtemps, je réfléchissais déjà à où nous pourrions poursuivre nos recherches. Nous aurions été à poudlard, j’aurais sans nul doute proposé la réserve de la bibliothèque. Mais ici ? Je me tournai vers ma cousine, avec un sourire entendu et un regard qui montrait bien que j’avais une idée derrière la tête : . « dis-moi, mica… qui est censé savoir plein de choses sur les inferis ? Les profs, non ? Et plus précisément ? Le prof de… etude des créatures magiques ! » et où était-il en ce moment ? Je m’apprêtais à prendre la direction des enclos avant de me souvenir que nous avions eu une interro le matin même en cours. J’entraînai donc ma cousine à ma suite vers le bureau du professeur et la laissai frapper.

Il nous ouvrit la porte presque aussitôt. Je dus d’ailleurs lui reconnaître que, si nous le dérangions en pleine correction, il ne nous en fit aucunement la remarque. Je pris rapidement la parole, devinant à l’attitude de micaela qu’elle préférait me laisser faire de toute façon. . « excusez-nous de vous déranger, professeur. Nous venons au sujet des inferis. » dis-je simplement. Il ne servait, à mon sens, pas à grand-chose d’y aller par quatre chemins. Le sujet revenait sans doute très souvent sur le tapis, et nous n’étions sans doute pas les seules à nous poser des questions à ce sujet. Il ne tarda pas à nous répondre et je l’écoutai, comme à mon habitude, très attentivement. "il faut savoir 3 choses sur les inféris ... Ce sont des êtres morts, on ne peut pas tuer ces créatures seulement les renvoyer d'où ils viennent. La plupart du temps, ils se terrent dans les profondeurs des lacs ou des océans et enfin ...." enfin ? J’étais, littéralement, suspendue à ses lèvres, attendant une suite qui n’arriva jamais à cause du concierge et, indirectement, du directeur. Je pestai intérieurement là où ma cousine bondit pour retenir notre enseignant avant de s’interrompre brusquement avant d’achever sa phrase plus pour nous d’eux qu’autre chose. . « attendez professeur ! Comment fait-on pour... ...pour les renvoyer d'où ils viennent ?...» ouais… au final, nous n’étions guère plus avancées qu’au départ. Certes, nous savions à présent que c’étaient des créatures qui se terraient dans les profondeurs des lacs ou des océans. Mais comment étaient-elles arrivées ici ? Et comment les y renvoyer, surtout ? . « en gros, pour les trouver, il faut chercher une étendue d'eau ? Tu crois que la rivière suffit ou ils sont plus loin ? Et surtout... Les renvoyer d'où ils viennent... C'est bien beau, mais comment ? » « c’était justement la question que j’étais entrain de me poser… » répondis-je en prenant mon menton entre mes doigts.

Une chose était sûre, il ne nous servait à rien de rester dans ce bureau aussi me relevai-je de mon siège pour quitter la pièce après l’avoir tout de même embrassée d’un dernier regard, sait-on jamais des fois qu’une nouvelle idée lumineuse surgirait de ce survol…

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Rester dans le bureau du professeur ne servait plus à rien maintenant qu’il n’y était plus. Mais où aller ? Je devais bien avouer que je commençais à avoir l’impression que nos recherches n’aboutiraient à rien du tout. Pourtant, je n’avais aucune envie de laisser tomber et encore moins de parler de mes doutes à ma cousine. Je ne voulais pas la décourager. Et il faut croire que j’eus raison de ne rien lui confier de mes doutes, puisque ce fut elle qui eut l’idée géniale de nous emmener à l’infirmerie. Enfin géniale… Seul l’avenir nous le dirait, mais, en tout cas, c’était toujours un but, une piste possible pour continuer nos recherches. Ragaillardie, je la suivis donc d’un pas alerte.

Nous fûmes accueillies pratiquement à bras ouverts par l’infirmière qui nous conduisit rapidement auprès du malade en nous donnant ses consignes. Oui, il avait besoin de se reposer, c’était sûr et certain et, il était hors de question de l’affoler. De fait, lorsque nous arrivâmes auprès de lui, il dormait comme un loir, sans aucun doute assommé par tous les médicaments qu’il avait dû prendre ce soir. Notre nouvelle piste allait-elle se terminer par un nouveau cul de sac ? Hors de question. Hors de question tout autant de le réveiller. Je fis donc la seule chose qui me passa par la tête et qui me sembla utile pour le coup : je me tournai vers ses affaires et entrepris de fouiller son sac en commençant par la poche de gauche. Sait-on jamais, des fois que, comme nous, il ait voulu enquêter sur les Inféris et soit passé avant par la bibliothèque et ait pris LE livre qui nous manquait…

Non, je n’étais pas fière de ce que j’étais entrain de faire, mais je ne voyais clairement rien d’autre à faire. Aussi quand Micaela me demanda si je trouvais quelque chose, je rougis violemment. Une chose était sûre, j’espérais bien trouver quelque chose qui pourrait nous aider, sinon, je ne savais pas quoi faire d’autre, et j’espérais aussi que l’infirmière ne viendrait pas voir ce que nous faisions, et que notre camarade ne se réveillerait pas tout de suite…

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Pas plus que ma cousine, je n’aimais ce que j’étais présentement entrain de faire, mais je m’appliquais à le faire vite et bien, histoire que nous puissions rapidement revenir à des choses moins… illicites, dirons-nous. Une chose était sûre, je préférais ne pas m’étendre sur le sujet tant que je n’aurais pas trouvé quelque chose d’utile pour notre recherche et il allait sans dire que, si je ne trouvai rien d’utile, je me sentirais encore plus mal que je ne l’étais déjà, comme en témoignait la roseur sur mes joues. Finalement, je finis par trouver quelque chose, ou plutôt deux choses que je brandis avec un « A-ha ! » triomphant, bien que simplement murmuré pour ne pas attirer l’attention sur nous. Je regardai finalement ce que j’avais sorti du sac alors que ma cousine se penchait sur mon épaule, ce qui, pour elle, était grandement facilité. Une vieille revue et un briquet. Cela nous intéressait-il réellement ? Tout d’abord, j’eus la sensation d’avoir fait à nouveau choux blanc, jusqu’à ce que je remarque, sur la première page, qu’il y avait un article à l’intérieur sur les inferi. J’échangeai un rapide regard avec ma comparse avant de m’empresser d’ouvrir le magazine à la bonne page et de littéralement dévorer l’article des yeux, comme si je voulais le graver à jamais dans ma mémoire ce qui, d’une certaine façon, était plus ou moins le cas.

Ma cousine fut la première à prendre la parole à la fin de notre lecture, tandis que je méditais sur ce que je venais d’apprendre, en faisant tourner le briquet entre mes mains. « Le feu… Opposé à l'eau, c'est tellement logique… » « Oui, certes… Mais ça n’explique pas pourquoi il avait un briquet, au lieu d’utiliser un sortilège de feu… » murmurai-je troublée par la présence de l’objet moldu. « Je crois qu'il est temps qu'on le laisse tranquille et qu'on aille travailler nos incendio… Il y a peut-être même des sorts plus puissants pour ça, quelque chose qui résisterait à l'humidité de la rivière par exemple… » « Oui, certes… On va devoir bosser le sortilège…. » répondis-je, pensive, tout en me demandant ce qui allait suivre à présent. Mais au moins, nous n’étions plus dans un cul de sac. Il me semblait que les choses commençaient, enfin, à se mouvoir dans le bon sens et que nous allons commencer à agir. Enfin…