C'était quelque chose qu'elle avait naturellement proposé : accueillir certains des visiteurs des JOS. Et pour diverses raisons, encore. D'une, elle faisait partie de l'équipe de BeauxBâtons, et à ce titre, se devait de représenter fièrement l'académie. De deux, elle appartenait à l'encadrement de l'académie et de l'université, et c'était son rôle que de veiller à ce que tout se passe bien. Et puis elle était réellement fière d'être française, fière de son école - quand bien même elle ne pouvait réellement pas encadrer leur nouveau directeur - et mettait un point d'honneur à en porter fièrement les couleurs. Alors quand on lui avait indiqué l'arrivée de deux londoniens qu'il fallait accueillir dignement, elle s'était proposée, naturellement. D'autant qu'elle avait fait ses études à Londres, et qu'elle parlait parfaitement l'anglais, au cas où les visiteurs en questions aient quelques difficulté avec la langue de Molière.

Armée des noms et photos des deux personnes qu'elle devait donc accueillir, à qui elle avait fait parvenir un hibou avec son propre portrait, pour le cas où, elle attendait patiemment près des grilles de l'académie, un peu en avance - car elle détestait plus que tout d'être même une minute en retard. Toujours tirée à quatre épingles, elle portait un tailleur bleu roi à la jupe un peu stricte sur une blouse joliment décolletée rose poudré, un certain pendentif particulièrement précieux à ses yeux bien que peu coûteux autour du cou. Deux perles rosées brillaient à ses oreilles, quelque peu dissimulées par ses cheveux bruns lâchés dans son dos. Juchée comme toujours sur des escarpins à hauts talons assortis à sa blouse, ornés d'un noeud sur l'arrière, et la légère brise qui soufflait sur l'académie emportait quelques mèches de ses cheveux autour de son visage. Quand elle aperçut les visages qu'elle attendait, elle leur adressa un sourire et un signe de la main, patientant quelques instants qu'ils approchent avant de leur tendre une main amicale.

« Bonjour et bienvenus à BeauxBâtons ! » commença-t-elle en français avant d'utiliser la langue de Shakespeare qu'ils seraient sans doute plus à même de comprendre.
« Nous sommes ravis de vous accueillir à l'académie. Je vous fais visiter un peu les lieux ? »

Elle passa sous silence le fait que les jardins étaient bien moins agréables à présent qu'ils ne l'avaient été par le passé. Ils s'en rendraient compte en les approchant, de toutes les manières. Le monde magique allait mal, c'était indéniable, mais elle s'efforçait de garder le sourire : ils étaient là pour passer un bon moment, profiter des jeux. Ce n'était pas vraiment le moment de s'apitoyer sur les dérèglements que tous connaissaient.