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dans l'air de plus en plus clair scintille encore cette larme... (pm)
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Lun 30 Juil - 16:00.



...ou faible flamme dans du verre, quand du sommeil des montagnes, monte une vapeur dorée.
.

★ noms des participants: amadeus debussy et delilah setton.
★ statut du sujet: privé.
★ date: fin septembre (vers le 25).
★ heure: soirée.
★ météo: le dérèglement climatique rend le temps froid et gris.
★ saison: deuxième.
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: épisode un : chamboulement.
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: épisode un : la rentrée.
★ intervention de dominus: non merci.
★ récompenses: rien du tout.





Dernière édition par Delilah E. Setton le Lun 30 Juil - 16:05, édité 1 fois
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Message Posté Lun 30 Juil - 16:00.


Quelques jours seulement avaient passé lorsque nous retrouvâmes le dérèglement climatique de notre Académie. Le sursis qui avait effacé mes préoccupations pour me laisser me concentrer sur mon séjour londonien semblait s’effriter, laissant fondre cette carapace qui s’était hissé autour de mon cœur, le protégeant des plaies que mes retrouvailles avec Amadeus, si elles en avaient pansé certaines, auraient voulu y ouvrir. Je m’étais voulue forte pour lui, et à me remémorer ces instants à son chevet dans la fragile lueur d’une aube nouvelle, je m’étonnais de n’avoir pas fléchi sous le poids de mon appréhension, et d’avoir su parler d’une voix qui n’avait pas tremblé. Je connaissais si bien mon Amadeus, bien que je n’eus pas su sentir plus tôt les doutes qui lui mangeaient le ventre dans cette fuite qu’il croyait pouvoir me précipiter dans les bras d’un autre qui m’eut réconfortée… Oui, je le connaissais et je savais par cœur sa culpabilité ; je savais aussi la sincérité de ses sentiments, bien qu’il n’eut jamais confié à haute voix leur vérité tangible, accueillant mes aveux avec un remerciement déroutant, qui m’avait pourtant touchée plus que tous les autres mots. Je le connaissais et je ne souhaitais agiter son cœur, trop heureuse qu’il veuille encore de moi. Seulement mon cœur criait son besoin du temps pour panser les plaies, quand mon esprit le combattait de toute son impatience à chasser les démons qui s’étaient un moment posés sur nous. Je voulais le retrouver et ne le voulais pas à la fois, et pourtant l’amour que j’avais dit était une poignante réalité, et si je ne l’avais pas vraiment aimé, sans doute n’aurais-je pas eu besoin de temps pour me donner à nouveau à lui entièrement.

Le sursis… Je n’en avais plus. Les forces qu’il me restait, je les employais à cacher mon trouble quand les yeux de mon amour fouaillaient les miens, retenir l’imperceptible tressaillement qui me prenait à son contact. J’y travaillais avec une réussite telle qu’elle engendrait ma culpabilité à dissimuler parfaitement ce trouble à un Amadeus qui aurait sans doute voulu tout connaître de mes états d’âme. Mais je n’étais pas rancunière, et la totale compréhension de ses motivations à me quitter d’abord et me mentir ensuite, gommait la rancœur que je lui avais d’abord voué, avant que le silence d’une chambre ne me rappelle que je ne voulais surtout pas le perdre. Je comprenais qu’il eut souhaité fuir un mariage arrangé, croyant très sincèrement m’alléger du fardeau qu’il se croyait alors être pour moi, malgré cette explicite lueur dans mon regard, quand il s’immisçait intensément dans le sien.

Je comprenais, et pourtant personne n’aurait pu me demander d’être tout à fait prête à repartir de là où nous étions restés, sans qu’une retenue ne me commande de prendre un moment mes distances. Personne n’aurait pu me demander d’agiter ma talentueuse baguette pour évaporer si aisément la souffrance de longues journées noyées dans ce qui demeurait un mensonge. J’étais incapable de faire comme si rien de tout cela n’était arrivé, et Amadeus n’aurait pas voulu que je le fasse non plus d’ailleurs.

Rien n’était facile. En revoyant l’imposante découpe des bâtisses blanches dans un ciel froid, je me rappelai de quelle façon j’avais eu cette impression que la dérive climatique ne faisait qu’accompagner le cri de mon cœur qu’on broyait, et je me rendis compte que cette sensation curieuse ne s’était pas défaite de mes réflexions tortueuses. La lumière n’était pas revenue – pas encore. Rien n’était facile. Pourtant, j’avais l’intime conviction que cette séparation n’allait faire que rendre plus solide notre confiance – que j’espérais maintenant, peut-être naïvement, totale – et plus beaux encore nos jours, quand les nuages en redécouvriront l’éclat, s’écharpant dans un souvenir qui ne ferait alors plus que de nous unir. J’étais persuadée de tout ceci, et mon cœur se gonflait devant l’imagerie de cet avenir, que j’espérais pouvoir toucher bientôt du bout des doigts.

Mais malgré tout, il y avait cette blessure. Un instinct dont la profondeur secrète m’échappait, une conscience aiguë sortie de nulle part, me tenaillait de cette intuition. Comme si un coup encore ne m’était pas parvenu, attendant le moment opportun pour m’engloutir sous la cendre. Sans doute les sous-entendus qui m’avaient échappé dans les lettres de Cassandre remuaient-ils quelque chose, tannant mon inconscient des pensées de ce qu’avait bien pu faire Amadeus à Londres, émancipé de mon étreinte, pour mieux plonger peut-être dans celle d’une autre…

J’étais cette dichotomie entre la sérénité d’aveux que je croyais complets, et le relief d’une cicatrice encore à chaud. Mais j’étais bien trop soulagée de pouvoir encore glisser mes doigts entre ceux du jeune hadès pour me laisser lui montrer clairement ce trouble ; de toutes façons nous venions à peine de nous retrouver, et les prémisses d’une nouvelle relation étaient encore assez timides aussi de son côté pour que ma propre anxiété n’éveille une réelle alerte chez lui. Je refusais de l’inquiéter, et refusais le délai que réclamait mon cœur, comme une convalescence nécessaire qu’un malade qui veut vivre lui récuserait, fermant les yeux sur toutes conséquences. Il m’était impensable, en vérité, d’être quelque part entre deux. Si j’étais avec lui, alors j’étais à lui, pleinement. Un moment, dans ma solitude, j’avais cru m’être encore offerte en vain, mais nos retrouvailles me prouvaient le contraire, après tout.

Ce soir là, nous arrivâmes à Beauxbâtons et nos esprits se remplirent de souvenirs frémissants. Je me laissais aller à revoir encore cette nuit dont nous avions parlé encore, avec le regret de n’avoir pas été sobre à cet instant – peut-être cela aurait-il suffit à nous éviter tout cela, non ? S’il avait été convaincu de ma sincérité, peut-être aurait-il compris qu’en partant il ne laisserait d’une coquille vide, et ainsi m’aurait-il emmenée moi aussi loin de ce mariage dont l’ombre le reprenait inexorablement…

Je ne m’étais pas vraiment habituée aux affres que la sous-nutrition et les amphétamines avaient creusé dans son corps, que je me rappelais fort et imposant, la première fois que j’y avais laissé courir mes doigts intrépides. Je ne m’y étais pas habituée, et chaque regard porté sur les marques de ses souffrances était un lambeau de mon cœur qui se déchirait ; pourtant je n’évitais plus son regard comme je l’avais d’abord fait en entrant dans sa chambre à Sainte-Mangouste, et au contraire laissais courir des caresses timides et chastes le long de ses formes détériorées, réinventant le contour de son visage, la puissance des épaules, la fine musculature du torse, du ventre, comme si ainsi son ancienne force allait ressurgir. Je passais aussi parfois le bout de doigts précautionneux sur cette cicatrice à son cou, dont on avait fini par me raconter l’origine, combattant la pensée douloureuse que par ces plaies aurait pu s’échapper la vie de mon amour. Je voulais me promettre de veiller sur lui de façon à ce qu’il recouvre un corps rutilant d’assurance, à la hauteur de cette fougue hargneuse qui elle ne s’était pas délogée de son caractère, mais je me heurtais à la vérité saisissante que j’étais impuissante face à cela, que jamais il ne cesserait de prendre ces médicaments qui l’épuisaient s’ils lui permettaient d’arracher la perfection d’un concerto à son violon.

Ce soir là, je l’invitai à m’accompagner jusqu’à ma chambre universitaire, espérant ne croiser les regards troublés et curieux d’aucun autre. Aussi l’y menai-je, effaçant de ma mémoire en entrant la vue du fantôme que j’avais été encore perché devant sa fenêtre. « Désolée, ça ne ressemble à rien ici… » dis-je en épousant la pièce d’un geste de la main. Tout y était parfaitement impersonnel ; seuls des grimoires se bataillaient sur un bureau dont ils débordaient presque, et pourtant je n’avais que peu souvent soulevé leur couverture avec la conviction que j’aurais dû avoir à entamer les études dont j’avais toujours rêvé. Le lit était fait pour une unique personne, les robes abandonnées pour des tenues plus adaptées aux températures anormales pendaient dans l’armoire entrouverte. Je fis quelques pas dans la petite chambre, cherchant sûrement à me donner une contenance, et puis mes yeux se posèrent soudain sur le petit écrin de bois qui seul ornait ma table de chevet. Je tressaillis et mes joues s’empourprèrent légèrement, mais après avoir pensé à dissimulé ce témoignage de mes journées mélancoliques, j’y renonçai et me contentai d’ignorer sa présence, espérant secrètement qu’Amadeus la remarquerait.

Cette petite danseuse aux cheveux d’or qui n’avait cessé de tourner au son d’un clair de lune…

Amadeus Debussy
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Je viens de Londres pour visiter
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dans l'air de plus en plus clair scintille encore cette larme... (pm) NUc4v8l
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date d'entrée : 07/07/2011
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gallions : 4082

♦ Nota Bene
: ta mère
:
: La clé du Cercle des Poètes Disparus



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Message Posté Lun 30 Juil - 19:23.