VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
Merci à tous pour avoir pris part à cette formidable aventure.

en savoir plus
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Midnight Symphony ¤ PM
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Sam 26 Mai - 0:29.


midnight symphony.
oh little music of the night

★ noms des participants: Ethan S. Kostan & Pénélope I. Courterois
★ statut du sujet: Privé
★ date: 18 août 2056
★ heure: Minuit et demie.
★ météo: Belle nuit d'été sans nuages.
★ saison: Saison 2
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: Prélude saison 2.
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: Prélude saison 2.
★ intervention de dominus: Non.
★ récompenses: Aucune





Dernière édition par Pénélope I. Courterois le Sam 26 Mai - 0:32, édité 1 fois
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Sam 26 Mai - 0:31.
Par la fenêtre ouverte, tu entends le son d'un violon qui arpente la gamme, allègrement, résonnant sous les hautes colonnes de pierre du cloître qui court au rez-de-chaussée de l'Orchidée. L'air de la nuit est calme, et la lune qui baigne le monde de son aura pâle règne sur le silence souverain de cette fin de soirée. Tu devrais dormir – tes étudiants sont allés se coucher depuis un moment, fatigués par les travaux de rénovation, et les membres du corps professoral présents se sont retirés pour la nuit. Tu devrais dormir, et pourtant tu ne peux pas – l'objet de ton trouble trône en évidence dans ton bureau, et même retranchée dans tes appartements, tu ne cesses d'y penser. Est-ce parce que l'anonyme missive a éveillé un écho dans ton cœur douloureux, ou bien la nature de ses révélations ? En tout cas, le sommeil te fuit, et tu finis par rendre les armes. En quelques minutes, tu es à nouveau levée, et habillée, et tu es passée dans la pièce adjacente, installée derrière ce massif bureau, la lettre en question au bout des doigts. Tu ne peux t'empêcher de lire et relire certaines lignes, troublée par ces informations que tu n'as pas demandées.

« Ethan Kostan n'est pas digne de confiance. C'est un lâche, et il est indigne d'une institution aussi noble que la vôtre. Un homme capable d'abandonner ainsi son enfant ne mérite pas de vivre à Beauxbâtons, et nous vous conseillons de le licencier. »

Tu te rappelles d'Ethan. De cette missive que tu as reçue quelques semaines en arrière, après la bataille. De ses mots, justes et concis, de son envie d'enseigner en France – et tu avais eu envie, inexplicablement, de lui faire confiance. Il était arrivé à temps pour vous aider à reconstruire, et tu as de lui une favorable impression, nuancée à présent par la teneur de ce nouveau courrier. Perplexe, et un peu dubitative, tu décides de convoquer ton nouveau collègue – il est minuit passée, mais quelque chose te souffle qu'il ne dort pas, et qu'il te rejoindra sans sourciller. D'un geste élégant, tu lèves ta baguette, et ton Patronus d'argent s'élance à travers la porte – dans ses appartements, Ethan voit à présent le petit poussin sautiller à ses pieds, et délivrer ton message sibyllin.

« Ethan, je vous saurais gré de venir me rejoindre dans mon bureau, immédiatement. J'ai un léger souci vous concernant, et nous devons en parler. Merci par avance de votre célérité. »

En attendant qu'il arrive, tu relis le courrier, marchant en long et en large sur le parquet ciré, sans prêter attention aux murs lambrissés, aux arabesques dorées des meubles marquetés. Agitée, tu vas et viens, dans ta robe blanche qui murmure en frôlant le sol, la tête pleine de mots. Les mots accusateurs, les mots violents, les mots qui blessent et qui salissent, et tu te demandes la part de vérité qu'ils recèlent. Est-ce possible que tu te sois leurrée à ce point sur cet homme à qui tu as ouvert les portes de Beauxbâtons... ?
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Dim 27 Mai - 2:10.

Ethan & Pénélope

Il était tard. C'est tout ce que je parvenais à distinguer dans la lueur morbide que répandait le lumos lancé dans la pièce. J'avais encore du mal à m'habituer à ces appartements, à cette école. Ces murs, ce sol, ces jardins, ces élèves et tout ces regards braqués sur le nouveau professeur. Je n'avais jamais aimé être regardé, je préférais l'ombre depuis quelques temps. Les éléments les plus importants sont invisibles et je ne désirais rien d'autre qu'apporter ma part au jeux d’échec qu'était la vie. Juste trouver une place pour pouvoir apprendre à exister. Toute ma vie l'on m'avait traité comme si je n'étais pas à ma place où que ce soit. Et le jour, non, le soir où j'ai cru pouvoir enfin trouver ma place je me suis fait avoir comme le plus grand des imbéciles. Je connaissais sa réputation, je savais que Katherina Abernaty était connu pour être une mangeuse d'homme, une Sang Pur trop fière pour assumer ses désirs. Elle avait voulu passer par moi et je regrette aujourd'hui qu'elle soit arrivé à ses fins. Le jour où j'ai appris sa grossesse et le fait que je sois le père de l'enfant, j'ai su que je venais de signer d'un trait d'alcool la tranquillité que j'aurais pu avoir en poursuivant ma vie sans la moindre embûche. Cette femme était comme un poison qui avait décidé de me calciner les veines jusqu'à ce que je meurs étouffé. Jamais je ne pourrais regarder une femme sans avoir peur de revoir Katherina, je n'avais plus confiance. J'avais toujours l'impression de tendre la joue pour me faire gifler et la claque avait été trop rude pour que j'ai envie de recommencer.

Allongé dans la pénombre je regardais lacement les petits halos lumineux que projetait ma baguette. Je sentais encore mes mains trembler et les quelques gouttes de sueur glisser le long de mes tempes. Un cauchemar. Comme j'en avais beaucoup depuis mon emménagement en France. J'avais l'impression de mentir où que je sois ici, je parlais à peine le français, je n'avais ni amis, ni famille. Mais après tout, peut être était-ce mieux ainsi. En ayant aucune racine peut être pourrais-je enfin me créer les miennes, à moins que je ne fasse que mourir lentement comme quand on prive un arbre de son encrage. Je me levais, venant m'asseoir sur le bord de mon lit, enfouissant mon visage entre mes mains. Une seconde lumière vint s’agrémenter à celle déjà présente et je dégageais doucement mon regard en déplaçant quelques mèches de cheveux.

« Ethan, je vous saurais gré de venir me rejoindre dans mon bureau, immédiatement. J'ai un léger souci vous concernant, et nous devons en parler. Merci par avance de votre célérité. »

Je fronçais les sourcils et alors que le poussin rebroussait chemin je passais une main dans mes cheveux encore humides dû au passage récent de sueur nocturne. Parler ? Un soucis ? Et surtout, à cette heure-ci...je ne savais pas quelles étaient les habitudes de la maison mais si les réflexions se faisaient la nuit je pensais bien me mettre aux potions pour dormir. Je me levais, m'appuyais quelques instant contre le lit pour faire cesser les légers tremblements dans mes jambes et me dirigeais vers la salle de bain pour me redonner un semblant d'air vivant.
Les couloirs étaient silencieux et les ondes lumineuses de ma baguette me guidèrent jusqu'au bureau de Pénélope Courterois, directrice de Beauxbâtons. Cette femme qui m'avait ouvert les portes de son école pour me permettre d'enseigner, me permettre de peut être trouver ma place, faire table rase et pouvoir tout recommencer. J'arrivais bientôt devant la porte du bureau, je levais ma main droite et frappa deux fois avant d'attendre un quelconque signal m'indiquant d'entrer. Il ne tarda pas. Je soupirais et entrais. Mes yeux se posèrent sur la femme en question, la nuit lui donnait un côté chimérique, comme une utopie dont on aura rêvé toute sa vie mais que l'on n'aura jamais réussi à attraper.

Bonsoir Madame, vous avez demandés à me voir ?

J'hésitais encore sur certains mots, ne sachant pas si les conjugaisons étaient les bonnes ou si j'étais compréhensible, ma vois façonné à jamais avec cet accent anglais qui ne semblait pas si acide à l'écoute. Je ne savais pas quoi penser de Pénélope Courterois, j'avais entendu tellement de choses sur elle, j'avais vu tellement de morts durant la guerre. Elle était un des maillons qui avait formé cette catastrophe, consentante ou non elle n'était plus blanche comme neige. Comme une griffure sur le doux visage d'un ange déchu ne croyant plus à ses rêves et à sont droit au bonheur. Je m'avançais vers le bureau doucement, ne sachant pas si je devais rester debout ou m'asseoir face à elle.
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Dim 27 Mai - 19:37.
Deux coups à la porte. Ton nouveau collègue est tout aussi poli et discret que bien des Français, démentant les rumeurs qui courent au sujet de l'incorrection de ses compatriotes. Tu l'invites à entrer – il referme avec douceur la porte derrière lui, au contraire de bon nombre de personnes qui ont tendance à traiter le bois comme un vulgaire matériau, sans considération aucune pour le travail minutieux réalisé par l'ébéniste, qui a sculpté mille et uns motifs délicats, entrelaçant vrilles végétales et formes géométriques compliquées sur les doubles battants. Le Français est nouveau dans ce cadre : lui sûrement sait voir encore la beauté et la raffinement dans ce lieu auxquels tous les autres sont accoutumés. D'un signe de tête, tu lui rends son salut – d'un sourire, tu lui fais signe de te suivre, ouvrant la porte de communication qui mène de ton bureau à ton salon privé.

« Je vous en prie, appelez-moi Pénélope en dehors des classes. Par ici – ce bureau est un cadre trop formel pour la discussion que je désire avoir avec vous. »

Une fois dans tes appartements, tu conjures d'un coup preste de baguette un plateau chargé depuis les cuisines. Les elfes de Beauxbâtons sont habitués à ton cycle de vie anarchique et ils ont toujours un petit quelque chose de prêt pour toi – habitude qu'ils ont instaurés d'eux-mêmes sans que tu n'aies rien à leur demander. Cette nuit, ils t'ont préparé un petit assortiment de sandwiches, une théière fumante, des pâtisseries légères. Alors que t'approches de la table basse sur laquelle tu as fait apparaître le plateau d'argent, tu remarques la rose blanche qui y est posée, entre les deux tasses. La même rose que celle que tu déposes rituellement chaque soir sur les sépultures de tes élèves. L'émotion un instant te saisit la gorge et te ravit la parole, alors que tu portes la fleur à ses narines, humant son parfum subtil. Le temps d'une inspiration, tu te laisses aller à la douleur de ton deuiln refoulant les larmes qui voudraient monter – puis tu fais volte-face, indiquant d'un geste l'un des sièges à Ethan en déposant la rose sur une étagère chargée d'ouvrages, avant de prendre place dans l'un des deux confortables fauteuils qui flanquent la table.

« Je vous en prie, prenez place. Si vous avez faim, servez-vous – les elfes semblent croire que j'héberge douze personnes sous mon toit, à en juger par la quantité de nourriture qu'ils me préparent. »

Tu ne sais comment aborder le sujet délicat que tu dois tirer au clair. Comment amorcer la discussion ? Tu te refuses à lui montrer le courrier que tu as rangé dans la poche de ta robe, mais il te faut bien en venir à l'objet de cette convocation. Posément, tu sers le thé, avant de prendre ta tasse au creux de tes mains pour t'enfoncer dans les moelleux coussins qui te soutiennent. D'un regard, tu évalues ton collègue – ses yeux ont cet éclat un peu trop vif qui trahit une certaine agitation intérieure, un reflet fiévreux qui te préoccupe. Tu ne l'as guère croisé depuis son arrivée, trop occupée avec les travaux de rénovation, et la pensée te vient qu'il est peut-être malheureux ici, dans ce pays de fleurs et de jardins qui doit trancher cruellement avec son pays natal. Il semble compétent – de ce que tu as pu en voir, il connaît son domaine, et a mis la main à la pâte sans rechigner, mais avec cette aura un peu hantée qui l'auréole de tristesse. Oui, c'est cette détresse muette en lui qui t'a saisie lorsque vous vous êtes rencontrés, ce halo de mal-être poignant qui t'a serré le cœur, sans que tu ne saches trop pourquoi. Tu as deviné depuis un moment déjà qu'il ne cherchait pas tant à rejoindre la France qu'à quitter l'Angleterre en venant travailler ici, et en périphérie de tes préoccupations quotidiennes, tu t'es quelquefois interrogée sur les raisons de ce départ. Il n'en fait pas étalage – il sait d'ailleurs trouver un sourire poli lorsque la situation l'exige, mais lorsqu'il se croit seul, il retrouve ce maintien gêné et distant. Même son regard s'en fait le témoin : grave et calme, il semble receler mille secrets soigneusement dissimulés. Cette dignité tout solennelle te touche plus que tu ne l'aurais pensé, et les soupçons affreux engendrés par ce courrier malsain te brûlent l'esprit. Dehors, le violon joue toujours, et l'air de la nuit qui entre par la fenêtre ouverte apporte avec lui son lot de senteurs florales apaisantes. Te penchant vers la table, tu déposes la tasse que tu tenais, puis joins les mains non sans remarquer le léger tremblement qui agite les siennes.

« Ethan, avant toute autre chose, détrompez-loi si j'ai tort, mais êtes-vous bien à Beauxbâtons ? Je ne peux pas m'empêcher de vous trouver... éteint. Comme si vous portiez un fardeau trop lourd, qui vous étouffe et ne vous laisse pas de repos. J'espère que ce n'est pas le cas, mais si je puis faire pour vous aider quoi que ce soit, surtout, dites-le moi. »

L'inquiétude qui se laisse entendre dans ta voix n'est pas feinte. Après toutes ces années à être ballotée par la vie de galère en catastrophe, après cette année de direction, cette année de torture et de souffrance, tu as développé une empathie profonde pour l'espèce humaine, et tu perçois relativement bien la détresse. Celle qui étreint Ethan n'est pas feinte, ton instinct tout féminin te le clame, et c'est avec cette pudeur et cette délicatesse qui te caractérisent que tu vas tenter de la cerner.


Dernière édition par Pénélope I. Courterois le Mar 29 Mai - 4:46, édité 1 fois
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Dim 27 Mai - 21:32.

Ethan & Pénélope

Avez vous déjà ressentis l'impression d'être comme un oiseau en cage ? Comme si tout en vous était partie depuis trop longtemps pour que vous puissiez espérer le retrouver ? L'impression d'avoir de l'acier dans les veines, du métal qui vous clouait à la terre et qui ne vous permettait pas de vous échapper de temps en temps. Toute tentative d'échappé, d'idée stupide, de rêves fantaisistes, tout s'envolait alors que je restais cloué au sol. Comme si je coulais, comme si je n'avais même plus ça pour me permettre de me relever. J'en venais au point de regretter l'enfance, mon enfance, l'orphelinat doit toujours être un des endroit où je me sentirais chez moi, où je retracerais mon chemin habituel, menant de mon vieux lit jusqu'à la bibliothèque des grands. Le monde est trop grand, trop immense, trop insensé et stupide pour que je puisse me laisser voler dans les méandres d'idées que j'aurais pu avoir si je n'étais pas née avec cette faculté intellectuel qui me brisait plus qu'autre chose. Je n'arrivais pas à la surpasser, je devais toujours resté lucide et logique, je l'étais toujours. Cela m'était presque impossible de passer outre ce que je savais plus vite que les autres. En très peu de temps d'existence j'avais compris ce que des gens de quarante ans commençaient à peine à comprendre. La perversité du monde, l'égoïsme constant chez tout le monde, les idéaux trop chimériques pour être réalisés. L'Homme est une drôle de bête. A croire au ciel orange alors qu'il sait qu'il est et restera toujours bleu ou gris. Croire qu'une maladie incurable s'envolera d'un corps juste parce que l'on change une pièce. Penser que cette jeune femme nous rappellera car elle n'est pas partie au bout de cinq secondes de conversation. Espérer pouvoir régler ses comptes avec une femme morte. Katherina était partie et la trace indélébile et lancinante qu'elle avait laissée en moi me brûlerait à vie, à jamais. Comment pouvais-je espérer pouvoir toucher une femme sans la voir constamment après ce qu'elle m'avait fait ? Katherina avait été une espèce animal à elle toute seule, si différente des Hommes, elle était cette Abernaty qui pensait qu'avoir un enfant de moi était une infamie à la pureté de son sang. Elle m'avait dégoûté, puis j'avais éprouvé de la pitié avant de me rendre compte qu'elle ne la méritait même pas.

Je vous suis

J'avais parlé et l'irrésistible envie de me claquer me traversa l'esprit. Il fallait absolument que je travaille la langue, je n'arrivais pas à me comprendre moi-même, j'avais l'impression que mes mots sonnaient faux, que le son de ma voix n'avait rien à faire dans cette pièce. Je suivais Pénélope dans ce qui semblait être son salon personnel et je laissais quelques instants mes yeux divaguer de haut en bas, à droite et à gauche, sur les rideaux, sur les meubles, sur les dorures et les boiseries que je trouvais tout bonnement splendide. Les Français avaient tout le raffinement dont le monde aurait pu faire cadeau. Comme si au lieu de faire moitié moitié et de partager la beauté sur toute la surface de la Terre, il l'aurait directement implanté ici sans même penser aux autres. La beauté était dans tout ce qui pouvait m'entourer jour et nuit. La beauté des femmes, l'élégance des hommes, le raffinement dans la gastronomie et la douceur de leur architecture. Mais toutes ces merveilles, tout ce qui pouvait être beau avait forcement reçut un défaut à la naissance, comme un bâtard qui s'ignore, se proclament digne héritier d'une famille dont il n'aura qu'un infime lien de sang. J'étais nerveux, je ne savais pas pourquoi j'avais reçu ce patronus dans ma chambre à cette heure si avancée. Je n'avais pourtant rien fait de mal, pas que je me souvienne. Non, je faisais tout mon possible pour être irréprochable, sourire au bon moment, élever la voix lorsqu'un élève hausse un peu trop la voix, ne jamais être trop exigeant mais ne pas se laisser marcher dessus par telle ou telle personne. Je ne pensais pas avoir fait un pas de travers même si j'ai conscience que mes valeurs et ma manière de voir les choses sont souvent différentes de celles du commun des mortels mais tout de même pas à ce point.

Lorsque Pénélope Courterois me proposa un met je déclinais doucement en un hochement de tête, l'idée d'avaler quelque chose ne m'enchantait guère, pas tant que je ne saurais pas pourquoi j'étais là. J'observais la femme en face de moi et je ne pouvais m'empêcher de me demander qui était elle. Ô bien sûr, je savais ce qu'elle était. Pénélope Courterois, directrice de l'école Beauxbâtons, accusé d'avoir collaboré avec l'Organisation Secrète et encore mal vu malgré son retournement contre les oppresseurs lors de l'attaque des gradins. Mais ça, je m'en fichais bien, je voulais savoir qui elle était, derrière ce visage triste et morne. Avec le clair de lune elle prenait une autre forme, celle d'une femme, une femme qui semblait garder bien des secrets. Une femme qui cachait des choses, comme une boîte de Pandore qui n'avait jamais voulu s'ouvrir. Je ne savais pas encore si je voulais savoir ce qu'elle cachait, qui elle était, peut être que cette personne me dégoûterait ou peut être qu'au contraire je m'y attacherait. Je ne pouvais pas prévoir l'avenir et ce dernier nous réserve parfois bien des surprises. Je vins m'asseoir sur le siège qu'elle m'avait montré quelques instants plus tôt et me contentais de joindre mes mains en prenant appuie sur mes genoux avec mes coudes. J'étais nerveux, encore une fois. Je détestais ne pas savoir, me retrouver face à un mur dont je ne savais ni l'épaisseur ni la hauteur ni même la longueur, une chose dont je ne savais rien. Une chose dont il fallait que j'apprenne les secrets. Les paroles de Pénélope vinrent résonner dans mes oreilles. Éteint...ce mot prenait plus d'importance que les autres car il qualifiait presque pleinement mon état actuel. Je n'avais pas trouvé la flamme qui me rallumerait au monde, j'avais toujours cru qu'Ezeckiel était cette étincelle qui m’enflammerait mais non, il n'était...qu'une étincelle. J'avais besoin d'un feu ardent, d'un brasier pour me rendre à la vie. J'avais besoin d'oublier Katherina et Abernaty fils, j'avais besoin de les immoler, de les faire fondre pour pouvoir les sortir de mon esprit. Mais je n'avais pas la force tout seul, je n'étais pas assez fort pour oser cela.

Rassurez vous, je me plais en France. Le paysage est magnifique, les gens sont charmants et j'ai comme l'impression d'avoir toujours connu la langue pourtant complexe de cette patrie. Je n'aurais pas pu trouver mieux même si je dois avouer que venir enseigner ici a ordonné quelques...sacrifices. J'ai dû tout quitter et je pense qu'il va me falloir un peu de temps pour m'habituer à cette nouvelle vie...

Je baissais la tête, l'image de tout ce que j'avais dû quitter me revenait comme un fouet trop tranchant. Mon appartement, mes amis (si tant est que j'en avais quelques uns), ma famille, mon job, mes habitudes, ma langue maternelle, mon fils...Je tordais légèrement mes doigts entre eux, restant concentré pour ne pas avoir à croiser un regard que je craignais pour la première fois. Elle ne m'avait pas appelé pour ça, pas a cette heure-ci, ce n'était pas possible, il y avait forcement quelque chose d'autre. Comme une brindille invisible qui ameute la mort dès qu'on la casse.

Pénélope, que l'on soit franc l'un envers l'autre. Je doute que vous m'ayez demandés de venir uniquement pour boire un thé et manger des biscuits à minuit et quelques alors dites moi la véritable cause de ma présence ici. S'il vous plait.

J'avais parlé d'un ton plus sérieux et cette fois-ci j'osais enfin relever le regard vers cette femme dont j'ignorais en fait tout.
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté Mer 30 Mai - 15:09.
Sa réponse te rassure tout en te serrant le cœur. Si problème il y a, ce n'est pas de Beauxbâtons qu'il provient, mais de tout ce que Ethan a pu laisser derrière lui. Tu as connu un sentiment similaire lorsque tu t'es coupée de la France pour voyager aux quatre coins du monde dans ta prime jeunesse, fuyant ta patrie et tout ce qu'elle symbolisait de souffrances et de douleurs, ne pouvant t'empêcher toutefois d'avoir le mal du pays en repensant à tes parents et à tes amis. Le regard un peu hanté de ton nouveau collègue laisse deviner de bien lourds secrets et un élan de sympathie t'environne, empathie profonde pour cet être un peu perdu qui te rappelle tes propres errances passées. Il fuit le poids de tes yeux, et tu devines sans qu'il n'ait à te le dire qu'il te cache quelque chose, un poids sur son âme qui le fait ployer et saigner dans le secret de son esprit.

Sa question vient interrompre le fil de tes pensées. Tant pis pour ta sollicitude et ta délicatesse – il préfère aller droit au but et finalement, ce n'est pas plus mal ainsi. Tu te penches, poses ta tasse dans sa soucoupe sur la table basse, puis tu te redresses et sors la missive dénonciatrice de la poche de ta robe. Quelques instants, tu te contentes de la considérer gravement – le parchemin de bonne qualité, l'écriture élégante de l'adresse, l'encre saphir, le sceau de cire imprimé profondément. Tu n'oserais presque pas la rouvrir, la relire – ce sont des accusations cruelles et gratuites, et tu ne sais pas encore qu'en faire. Un instant, tu es tentée de le renvoyer dans ses appartements, sans lui communiquer ces lignes de haine et de hargne, mais ton honnêteté t'en empêche. Ta main se crispe sur la lettre – puis tu relèves les yeux, inquiète au fond, et croise son regard.

« Ethan, j'ai reçu ce matin un courrier assez... préoccupant. Il vient d'Angleterre, et il vous concerne. On y porte certaines accusations contre vous, et l'on me recommande de vous licencier. Je n'ai pas pour habitude de renvoyer mes collègues sur l'avis d'autrui et je n'ai pas à me plaindre de votre travail, aussi je préfère parler avec vous de tout cela. Ethan, quand vous êtes arrivé en France, vous ne m'avez pas dit grand-chose de votre vie jusqu'ici. Est-ce que vous auriez envie de me parler de quelque chose, qui pourrait se trouver en rapport avec le contenu de cette lettre... ? Je ne vous y oblige pas, mais je vous avoue que ce courrier me laisse perplexe et j'aimerais parvenir à tirer le vrai du faux. »

Ce que tu lui demandes n'est pas facile. Tu es encore une étrangère pour lui, et le venin répandu par les expéditeurs de ce pamphlet pourrait bien se propager rapidement si tu n'y prends pas garde – pour le moment tu sembles être la seule à avoir reçu ces accusations, mais se passera-t-il si leurs expéditeurs voient que leur conseil a été rejeté et décident de contacter les autres membres du corps professoral, les parents d'élève, les riverains ? Tu n'as pas envie que Beauxbâtons devienne un champ de bataille médiatique, mais tu n'as pas envie non plus de renvoyer dans sa patrie ce jeune Français qui a mis tant de bonne volonté dans la reconstruction depuis son arrivée. L'espace d'un instant, tu te mets à sa place? Se trouver sommé de s'expliquer ainsi, même sur un ton ouvert et compréhensif, par une presque inconnue... C'est presque humiliant, et tu comprendrais qu'il refuse de te répondre.

« Je ne suis pas là pour vous juger, soyez-en assuré. Je n'accorde que bien peu de crédit aux personnes qui présentent des accusations sans oser les signer de leur nom, mais j'aimerais juste comprendre. J'espère que vous n'en êtes pas froissé. Quoi qu'il en soit, si vous choisissez de quitter cette pièce sans répondre, je ne vous en voudrai pas. »
Contenu sponsorisé
this is the wizzarding world of
informations



Midnight Symphony ¤ PM Empty
Message Posté .

Midnight Symphony ¤ PM

T H E . H A I R . O F . A . U N I C O R N  :: reliques pré jean-paul

Réponse rapide

pour répondre plus vite que le vent, t'as vu !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: