La rentrée approchait. J'avais, par conséquent, grand besoin d'aller faire mes courses. On pouvait, même, dire que j'étais heureuse d'aller voir la vieille commerçante. Comment Marguerite avait-elle vécu les événements de la fin de l'année? Etait-ce toujours elle qui tenait la boutique? J'espérais que oui, tellement elle était chalereuse. Je me souvenais encore comme si c'était hier de la première fois que j'étais entrée dans sa boutique, peu rassurée. Un sourire naquit sur mes lèvres alors que je traversais le village pour m'approcher de la boutique de fournitures. Elle savait mettre ses clients à l'aide. On voyait bien qu'elle aimait ce qu'elle faisait... Aussi fus-je particulièrement heureuse, en entrant dans le magasin de la voir derrière son bureau, pratiquement dissimulée par celui-ci.

"Bonjour, Marguerite! Je suis heureuse de voir que vous êtes toujours là!"

Mais bien sûr, pourquoi ce n'aurait pas été le cas? Telle était la réponse qui, je m'en doutais, allait bientôt franchir la barrière de ses lèvres. Je l'interrompis avant même qu'elle n'ait répondu:

"Avec ce qu'il s'est passé l'année dernière, j'avais peur que vous ayez préféré partir de Vaux sur les Pins..."
"Moi? Partir? Jamais, mon enfant... Je suis née ici, j'ai grandi ici, je mourrai ici... Que puis-je donc pour vous?"
"J'ai besoin d'un certain nombre de fournitures pour la rentrée."
Celle-ci comprenait: un chaudron pliable, trois plumes standard, une plume qui s'auto-encre, les manuels de niveau 3: Guide enchanté, Manuel du petit chimiste, Metamorphosis, Cultiver son jardin; le tout pour un total de 95 gallions (prp). Je lui tendis la monnaie en souriant, promettant de repasser la voir bientôt.

"A bientôt, mon enfant..." me répondit-elle simplement après m'avoir tendu mes achats.

Et maintenant? L'arrêt suivant, c'était pour l'animal... J'avais enfin craqué. J'avais vu des chatons trop mignons dans la vitrine...