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Ô mon amour c'est le jour parfait, pour ne rien faire ou pour crever.
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Dim 12 Fév - 23:44.
nouveau chapitre




STATUT DU SUJET : privé
NOM DES PARTICIPANTS : Artémis et Auguste
DATE : lendemain de la bataille
HEURE : très très tôt
METEO : soleil.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS :11
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS :10.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : non merci.




Dernière édition par Auguste H. Debraie le Dim 12 Fév - 23:55, édité 3 fois
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Message Posté Dim 12 Fév - 23:44.
Il marche dans les couloirs déserts de l'Académie. Ses pas résonnent, il continue d'avancer. Il n'entend que le claquement de ses souliers sur le sol de pierre. Et l'écho. Il n'y a rien, il n'y a personne. Il ne voit rien, il ne voit personne.

Il marche dans les jardins déserts de l'Académie. Il n'y a pas de vent, les oiseaux ne chantent pas, un silence trop lourd pèse sur l'atmosphère. Il n'entend pas ses pieds fouler l'herbe grasse. Il n'entend pas les rires de ses camarades. Il n'y a rien, il n'y a personne. Il ne voit rien, il ne voit personne.

Il marche dans le hall d'entrée du manoir. Il est pieds nus, les tomettes rouges sur le sol sont froides. Juste froides. C'est la seule et unique sensation qu'il ressent. Le froid. Il le saisit, il l'envahit, il s'attaque à lui petit à petit. Et il ne trouve aucun point de chaleur auquel se raccrocher. Il n'y a rien, il n'y a personne. Il ne voit rien, il ne voit personne.

Il court, de plus en plus vite, comme s'il essayait d'échapper à aux ténèbres qui se font de plus en plus menaçantes. Il est seul. Et partout autour de lui tout devient noir, tellement trop sombre, tellement trop dur. Il n'y a rien, il n'y a personne. Il ne voit rien, il ne voit personne.

Puis il la sent, cette main qui semble serrer la sienne, de toutes ses forces. Puis il la sent, cette chaleur qui peu à peu se faufile un chemin en lui. Puis il la sent, la douleur qui déchire son coeur. Il se souvient, enfin.

Lancinante, terrible. Tellement forte qu'il lui semblait qu'aucune partie de son corps n'avait été épargné. Chaque parcelle de sa peau le tiraillait, chaque centimètre carré de muscle le brisait. Il avait sombré dans le sommeil avec soulagement, avec délectation. Dormir lui avait semblé être le seul échappatoire, le seul moyen pour lui d'oublier à la douleur, de fuir tout ce qui se passait autour d'eux. Il s'était donc laissé tomber dans un coma salvateur, sans regrets. Il n'avait pas songé une seconde que peut être il ne se réveillerait jamais. Il n'avait tout simplement pas envisagé cette possibilité parce qu'il voulait seulement se reposer. Se reposer de tout. Tout oublier, effacer de son esprit tout ce qu'il s'était passé, pour se reconstruire. Il avait rêvé, il le savait maintenant que les sensations arrivaient à son esprit. Il le savait maintenant qu'il sentait son corps à nouveau, malgré les potions antidouleurs qu'on avait dû lui faire avaler. Il était revenu à lui quelques minutes. Il avait paniqué, il ne savait pas où il était, il ne savait pas ce qu'on voulait lui faire. Il n'y avait dabord qu'une vive lumière, aveuglante, perturbante. Puis il avait croisé ses yeux, brièvement. Quelques secondes qui auraient pu être des heures tant les prunelles posées sur lui le rassurait. Les odeurs, ensuite, avaient franchie la barrière de son nez pour s'imprimer dans son esprit. Et il avait reconnu. L'alcool, la lessive avec laquelle les draps avaient été lavés. Et le sang. Le sang dont il sentait encore le goût dans la bouche. Enfin il avait entendu. Ce qui n'avait semblé être qu'un brouhaha bourdonnant était en réalité une série de cris de douleurs, de plaintes suffocantes et de pleurs. Il était à l'infirmerie. Il était en vie. Et il ne lâchait pas cette main. Jamais. La peur incrustée dans les yeux, alors qu'aucun son n'arrivait à franchir ses lèvres, même pas un grognement causé par ses maux. Rien. Il dévorait simplement avec l'avidité de l'effroi les pupilles bleues qui lui faisaient face, serrant avec les restes de sa force ses doigts. A aucun moment il n'aurait pu lâcher prise, à aucun moment il n'aurait voulu lâcher Artémis.

Mais la douleur était encore trop vive. Il avait donc sombré dans un nouveau sommeil. Artificiel cette fois-ci. Quelques gouttes d'un poetion et le voilà envolé une fois de plus vers le pays des songes. Mais il n'étaient pas plus doux que la réalité, ils n'avaient rien à lui envier. Il n'y avait là-bas que violence, terreur, sauvagerie. Et puis du sang. Un champ de bataille pire encore que la véritable guerre à laquelle il avait prit part. Et les tourments qui l'assiégeaient se manifestaient sur son visage endormi. Les gouttelettes de sueur perlaient sur son front avant de se perdre dans ses cheveux blonds. Une légère plainte se faisait entendre, juste un murmure pourtant bien présent. Un sommeil trop agité pour permettre à celui qui le regardait, assis dans son fauteuil à ses côtés, de s'endormir. Sa main restait crispée sur les draps, elle les serrait avec vigueur, tandis que l'autre s'accrochait toujours à celle de l'Hypnos, comme on s'accroche à une branche lorsque l'on chute, Auguste le tenait plus solidement qu'il ne l'avait jamais fait.

Puis, peut-être à cause d'une autre potion, la douceur l'avait enveloppé. Tout avait disparu pour devenir tendre et rassurant. Tout ce dont il avait besoin, tout ce qu'il cherchait il le trouvait. Alors il se tut, alors il cessa de serrer avec la force du désespoir ce qu'il tenait jusque là, alors il se laissa aller à ce moment agréable.

Il se réveilla plusieurs heures après. Pour de bon cette fois-ci. Il ouvrit les yeux, encore péniblement. Il avait mal, oui encore très mal, mais pas autant qu'au début, il sentait clairement une différence. L'infirmerie était baignée dans le silence et par les rayons naissants du soleil levant. Il avait chaud sous ses couvertures, il essaya donc de les repousser mais il n'en avait pas la force. Sa bouche était sèche, sa gorge le brûlait. Il rêvait d'un grand verre d'eau bien fraîche. Mais il oublia tout ça lorsqu'il le vit, recroquevillé sur le fauteuil. Tout près de son lit. Il n'aurait pas pu être plus près. Un sourire se dessina sur son visage fatigué, affichant encore les marques de sa souffrance. Mais rien ne comptait. Il était là, il était en vie, il avait résisté à cette bataille, sans être trop amoché. Il y avait du sang sur sa peau, de la boue, il avait plusieurs contusions par endroits. Il n'avait prit ni le temps de se laver, ni celui de se soigner. Il était resté auprès de lui toute la nuit. Dans un terrible effort il avança sa main vers son visage serein, il caressa ses lèvres du bout des doigts, remonta sur sa joue, avant d'aller les emmêler dans ses mèches brunes. Ils étaient ensemble, et c'était bien là tout ce qui comptait.
Artémis de Sainte-Croix
Artémis de Sainte-Croix
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star : Chace Crawford.
crédit : Dodix.
date d'entrée : 08/08/2011
âge du personnage : 18 ans.
épîtres postées : 1003
gallions : 916

♦ Nota Bene
:
: quelques adjectifs pour vous définir
: ce que vous avez sur vous



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Message Posté Jeu 16 Fév - 2:49.
    Je ne vois rien. Il faisait sombre. La pénombre, à peine percée par la lueur vacillante des torches fixées sur les murs, encombrait les couloirs qu’il ne se souvenait pas aussi sinueux, tortueux. Il avançait, la démarche bancale, presque désarticulée, accablée, sur les dalles de pierre froide dans une direction instinctive, tournant dans un coude anguleux d’un pas mécanique, absent. Ses iris, voilées par la fatigue, s’étrécissaient et se dilataient au rythme de son souffle irrégulier, sifflant dans sa gorge enflammé, irradiant d’une douleur brûlante le long de son cou, jusque dans son estomac, tirant dans ses côtes balafrées. Elles le lançaient. Elles le lacéraient. Elles l’écharpaient. Et son visage, lisse, épuisé, n’avait plus la force d’esquisser la moindre grimace en écho à sa souffrance silencieuse alors qu’il avançait comme un cheval blessé rentrait à l’écurie en peinant à traîner ses sabots le long de la route.

    Je n’entends rien. La rumeur des batailles, les explosions des sortilèges manqués, le bois qui craquait alors qu’il brisait son équilibre instable ; ses oreilles bourdonnaient encore de la tourmente affligeante de leur révolte, aussi téméraire qu’elle avait été mûrement réfléchie. Par des étudiants ? Par des étudiants, difficilement épaulés de leurs professeurs, de leurs adultes dont les contacts ne pouvaient être que limités à cause d’une surveillance trop étroite, trop étouffante d’une Organisation secrète orgueilleuse, arrogante et cruelle. Une révolte aussi téméraire que réfléchie, menée de front par des étudiants dont l’âge n’avait pas dépassé la vingtaine d’années au maximum. Une révolte aussi téméraire que réfléchie, une révolte nécessaire, une révolte meurtrière. Tous ces corps inertes, toutes ces blessures sanguinolentes, toutes ces silhouettes exsangues ; les décombres poussiéreux, les échardes aiguisées, les os brisés, les visages en larmes, les regards terrifiés, le recul… la détermination, farouche et inébranlable, la fierté, l’entêtement, sans doute l’inconscience, beaucoup l’idée de secourir, trop le désir de vengeance. C’était flou. C’était dément. C’était trop. C’était intense. Trop intense.

    Je ne sens… Il sentait tout. La douleur. Les brûlures de ses égratignures sanglantes sur ses joues, son front, ses bras, ses mains, lignes tracées au fer rouge. Les coups dans ses côtes, dans ses jambes, dans son dos, indélébiles, marqués dans ses os. Son poignet à la douleur fluctuante, longue, langoureuse, lancinante, remontant dans son bras, dans son avant-bras, dans son épaule, jusque dans sa nuque. Elle l’irradiait, elle l’endormait, elle l’anesthésiait, lui faisait perdre la conscience de son corps ; de son propre corps.

    Le sien pesait de tout son poing contre son épaule valide, ses doigts lâches emmêlés aux siens, la respiration quasi-inexistante de son diaphragme, sa tête à peine soutenue par un sursaut de conscience, ses pas incertains, pas toujours solides, manquant parfois se s’emmêler les chevilles. C’était du corps d’Auguste dont Artémis avait le plus conscience alors que dans son esprit embrumé luisait l’unique objectif d’une infirmerie salvatrice.

    Rupture. Il ne sut pas bien ce qu’il advint lorsqu’il franchit le pas de la pièce des soins. « Monsieur de Sainte-Croix ! » Il ne voyait rien, n’entendait rien, et ne sentit bientôt plus rien, si ce n’était une pression douce, chaleureuse, rassurante qui lui prenait son poignet valide pour l’entraîner quelque part ; où, qu’importait ? Il pouvait avoir embrassé la pièce du regard, il ne s’en souvenait plus, ne s’en rappelait plus, ne savait même pas s’il l’avait fait. Il avait suivi les directives qu’il entendait, distraitement, par automatisme, incapable de se rendre de la réalité. Des aboiements de douleur, des sourdes plaintes, des pleurs, des paroles rassurantes, de l’inquiétude agitant quelques voix, des injonctions strictes et concises. Il avait bu, quoi, il ne savait pas ; il avait senti la douceur d’une crème sur son poignet endolori, puis la chaleur d’un tissu qu’on bandait autour de sa peau tirée, lavée de frais. « Il faut vous reposer. Rentrez dans votre dortoir, nous nous occupons de votre ami. »

    Résistance. Comment avait-il réussi à faire entendre sa résolution de rester à l’infirmerie, il n’en avait aucune idée ; de prime abord, il ne s’était même pas souvenu de la raison pour laquelle il s’opposait farouchement à l’injonction qui lui avait été faite à plusieurs reprises de retourner dans son dortoir et de dormir du sommeil du juste. Il savait juste qu’il voulait rester ; qu’il devait rester. Et puis, la douleur s’était atténuée. Et puis, les brumes s’étaient dissipées, son regard s’était éclairci, sa conscience, bien que peinant, avait repris contact avec la réalité. Contact avec cette main qu’il serrait avec l’énergie d’un désespoir qui lui serrait le cœur, lui coupait le souffle, l’empoisonnait. Auguste. Ses doigts, subitement, resserrèrent leur emprise sur les siens, d’une vigueur telle qu’il réprima à la dernière seconde un glapissement de douleur, l’étouffant dans sa lèvre qu’il mordait jusqu’au sang. Par leurs mains, c’était toute la souffrance d’Auguste qui s’infiltrait dans ses veines, dans son cœur, lacérait son âme et l’étouffait. Ma faute. Son corps était exsangue, perclus des blessures à peine soignées par les moyens de fortune laissés à leur disposition sous la Racine d’Hestia, où Artémis se rappelait enfin de l’avoir traîné alors qu’il avait assisté, impuissant, au sortilège qui l’avait percuté de plein fouet alors qu’il aidait Alix à se relever. Son hurlement s’était perdu dans sa gorge alors qu’il avait tout abandonné pour, paniqué, le rejoindre ; sans penser à autre chose qu’à sa silhouette qui s’effondrait, tâchée de sang. Ma faute. Leurs regards qui se croisent, les siens aux pupilles dilatées par l’insoutenable douleur qui secouait son corps faible ; Ses yeux le dévoraient, le brûlaient, le blessaient, mais Merlin, que ne pouvait-il demander de mieux ? Sa faute, parce que c’était lui qui l’avait entraîné dans la Résistance. Il n’aurait pas dû recevoir ce sortilège. Il n’aurait pas dû se battre. Il n’aurait pas dû être là.

    Patience.
    Il ne parvenait pas à le lâcher. La terreur l’en empêchait. Et s’il lui échappait ? Et s’il partait, pendant qu’il ne tenait plus sa main dans la sienne ? Il... il ne pouvait pas. Des plaintes s’échappaient de ses lèvres entrouvertes, convulsifs, ses doigts serraient les siens, signes s’il en fallait d’autres qu’il ne pouvait pas le lâcher. Qu’il ne devait pas le lâcher ; qu’il ne voulait pas le lâcher. Son regard d’azur porté sur le visage crispé de l’Hestia ne défaillait pas, ne cillait pas, guettant le moindre mouvement positif qu’il pouvait lui renvoyer ; il voulait qu’il se réveille, mais ne pouvait le lui souhaiter tant que la douleur ne se serait pas atténuée. Je suis là !, hurlaient ses doigts contre les siens, livrés à l’angoisse d’un terme prématuré. Je suis là… Il ne l’avait jamais ressenti comme tel. La terreur coulait dans ses veines, glace pilée aux ailes aiguisées, la peur battait dans ses tempes au rythme de ses battements de cœur ralentis par l’adrénaline langoureuse de son angoisse mêlée à l’antidouleur qui imprégnait son organisme. Il aurait dû s’endormir, mais rien ne parvenait à bout de ses démons dansant dans son âme perturbée, déstabilisée, déboussolée devant cette atroce éventualité : le perdre.

    Perdre Auguste. Ne plus pouvoir le voir, ne plus pouvoir le voir sourire, l’entendre rire, effleurer sa main au détour d’un couloir, sous couvert d’une table qui ne cachait rien… son regard se détourna, incapable de penser au reste dont l’évidence du manque le gifla d’une force insoupçonnable. Il ne le lui avait jamais. Il ne le lui avait jamais dit, il savait qu’il ne le lui avait jamais, quand Auguste, pourtant peu destiné à ce genre de déclaration, l’avait fait. Deux fois. Et lui ne le lui avait jamais dit. Et… et s’il n’avait plus l’occasion de le faire ?

    Il l’avait admis plus facilement qu’il ne l’avait cru, mais n’avait jamais songé qu’il en était parvenu à pareil point. Il ne pouvait pas vivre sans lui, c’était une évidence.

    Délivrance. Ils lui avaient fait prendre une nouvelle potion, qui l’avait rendu dans un sommeil plus clément ; sa main avait lâché la sienne, et seul son diaphragme s’élevant à un rythme régulier le rassurait. Un peu. « Vous devriez dormir, monsieur de Sainte-Croix. » Son regard devait parler pour lui alors qu’il levait la tête dans sa direction ; et puis, un éclair vert qui se faufile aux pieds de l’infirmière qui, surprise, ne put s’empêcher de lâcher un glapissement effrayé. Socrate, ses petits yeux noirs le dévisageant au bas de son fauteuil, s’était échappé du dortoir de son maître, le retrouvant encore une fois de manière miraculeuse. Artémis n’avait pas la force de s’en étonner une nouvelle fois. Un pâle sourire aux lèvres, il lâcha la main d’Auguste pour la première fois depuis quelques heures, et tendit le bras vers son iguane pour l’inviter contre lui, ramenant ses jambes dans l’assise du fauteuil par la même occasion. L’infirmière, renonçant visiblement à demander au jeune homme de rejoindre son dortoir, tenta d’au moins le convaincre de prendre une douche ; un hochement négatif de la tête, comme un désintérêt alors qu’il observait Socrate se lover entre ses jambes pliées et son ventre. « Alors buvez ça. Juste au cas où vous feriez un mouvement malheureux avec votre poignet foulé dans votre sommeil. » « M…erci. » Sa voix était rauque, graveleuse et grésillant, mais la douleur atténuée. La potion glissa le long de sa gorge, et bientôt, il se retrouva seul. L’aube, à l’extérieur, pâlissait l’horizon alors que l’Hypnos, à bout de force et finalement vaincu par l’antidouleur, sombrait à son tour, recroquevillé en position fœtale.

    Il aurait voulu encore quelques heures de sommeil. Comme tous ces matins où il avait toutes les peines du monde à sortir de son lit pour se rendre en cours – s’enroulant paresseusement dans ses couvertures en se réinstallant, jusqu’à ce qu’on vienne l’en tirer. Jusqu’à ce qu’il vienne l’en tirer. Ses paupières étaient lourdes, sa conscience encore embourbé dans ses denses songes, son corps était lourd et sa perception de l’espace distendue ; un mouvement malheureux, il ne sut pas vraiment lequel parmi tous ceux qu’il fit quand ce geste familier le sortit de son sommeil réparateur, qui le déstabilisa. L’Hypnos s’écroula au pied de son fauteuil, entraînant dans sa chute son iguane endormi dans le creux de son ventre. Le choc, rude, fut amorti par l’antidouleur dont les effets continuaient de se propager dans ses veines mais n’empêchant pas la grimace instinctive de déformer les traits de son visage ; il se frotta la tête, déstabilisé et perturbé, pas encore suffisamment réveillé pour se rappeler où il était, pourquoi il se trouvait là, que faisait-il là. De gestes lents, indolents, absents, il fit le tour de l’endroit, se redressant sur son séant, jambes croisées au creux desquels un iguane grognon prit place avec autorité, jusqu’à croise les iris d’azur d’Auguste. Auguste. Son prénom, à l’instar d’un électrochoc, ramena tous ses souvenirs en mémoire.

    Un sourire fleurit sur son visage. Celui d’un enfant. D’un enfant heureux. « T’es r…éveillé. » Une simple constatation, mais un soulagement inondant sa voix grave et pâteuse du matin. Il était réveillé. Il était… réveillé. Et le soulagement qui déliait son cœur dans sa cage thoracique, qui le délestait d’une trop lourde charge pour ses épaules, rappela à elle les raisons de son existence. La culpabilité. Les batailles, les blessures, la Résistance ; son implication. Son sourire se fana, son regard se détourna et sa main passa dans ses cheveux, effleurant du bout des doigts une blessure sur son front ; la décharge cuisante le fit de nouveau grimacer et, caressant la coupure, se rendit compte que le sang avait séché sur la plaie. Il ne se souvenait pas de ne pas s’être laissé soigner entièrement, mais de toute évidence, il s’y était opposé.

    « Je suis d…ésolé. » Il baissa la tête, légèrement penaud, effleurant la crête de Socrate du bout des doigts. « Je n’aurais p…as d…û t’…ent…raîner dans cette hist…oire. C’est de ma f…aute, je suis d…ésolé. » Parfaitement réveillé, c’était de la culpabilité dont il subissait désormais les assauts. Ma faute. La Résistance, c’était sa décision, le prix de sa sympathie initiale… la vengeance de sa mère blessée par leur cruauté. C’était sa décision ; pas celle d’Auguste. Il l’y avait entraîné, pour des motifs purement égoïstes, qui ne concernaient que lui-même. Lui et sa conscience, lui et sa mère. Quand bien même cette dernière était la marraine d’Auguste ; quand bien même… il ne le savait pas. Auguste ne savait pas que Verona avait été agressée, il ignorait l’une des raisons qui avait présidé le choix d’Artémis. Et quand bien même Auguste l’aurait su, c’était un risque trop grand à prendre pour sa marraine. Pour sa mère, oui ; sa marraine…

    Artémis releva la tête, croisa de nouveau son regard, le soutenant de sa volonté malgré qu’il ne parvienne à se sentir de nouveau digne de le soutenir, restant assis en tailleur au sol, son poignet bandé reposant sur sa cuisse, sa main valide caressant distraitement son iguane. Ma faute. Il l’avait presque tué ; sa vision des choses donnaient des dimensions gargantuesques à sa culpabilité, qui s’en délectait sans aucune pitié. De nouveau, l’Hypnos amorça un mouvement pour reprendre des excuses bancales, maladroites, mais sa voix ne parvint pas à franchir le seuil de ses lèvres.
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Message Posté Mer 21 Mar - 19:45.
Il était là, face à lui. Il le regardait, avec douceur, avec amour, ces mots qu'il n'avait jamais entendus sortir d'entre ses lèvres. Et pourtant plus que jamais il comprenait comme ses propres sentiments étaient partagés. Mais il lut bientôt la culpabilité dans ces prunelles d'un bleu sombre. La peine qu'il ressentait de lui avoir fait subir tout cela. Mais il n'était pas fautif. Le blond ne pourrait jamais considérer que c'était sa responsabilité. Il avait toujours eux conscience de ses choix, de ses actes, il avait pris la décision en connaissance de cause, de le rejoindre dans cette lutte. Et aujourd'hui il n'imaginait pas un seul instant devoir rejeter une quelconque faute sur lui. S'il était là, dans ce lit, avec cette douleur qui lui prenait tout le corps, c'était parce qu'il l'avait voulu, pour protéger sa soeur, sa famille, clémentine, tous ces êtes chers à son coeur. Pour le protéger lui. Et il ne regrettait rien de ce qui était arrivé. Il ne lui en voudrait jamais. C'était tout simplement impossible. Mais il ne se sentait pas l'âme de partir dans des grands discours, il ne se sentait pas la force de se justifier auprès de lui. Il lui semblait que les mots ne seraient jamais assez fort pour faire taire les ressentiments qui le submergeaient. Mais il voulait qu'il arrête, il voulait qu'il cesse de s'excuser toujours plus. Alors il prononça les mots les plus fous qui lui venaient à l'esprit. Jamais au grand jamais il n'avait imaginé un seul instant dire cela, dans ce qui paraissait être de la précipitation.

Epouse-moi... Oui, épouse moi.

Puis il le regarda, son effarement accroché à ses traits tirés par la fatigue et la douleur. Puis il rit, de tout coeur, comme il en avait plus besoin que jamais, malgré la douleur qui le tiraillait encore, grimaçant parfois. Mais il rit, parce que c'était réellement de le voir ainsi.

Tu verrais ta tête !

Vraiment c'était un spectacle des plus divertissant. Il était ravi que les mots aient franchis ses lèvres. Et il était plutôt heureux de son petit effet.

Il fallait bien que je te fasse taire, non ?

Il lui sourit, avec douceur, avec amour aussi. Il ne lui en voulait pas, et il voulait qu'il le comprenne. Parce qu'Artémis était tout pour lui, il avait déjà fait des erreurs, il ne désirait rien de moins qu'un poids pesant sur leur relation. Il tendit le bras pour attraper sa main. Il le voulait tout près de lui. Il avait besoin de le sentir contre lui. Il avait besoin de lui. Il trouva une accroche et tira vers lui. Du moins autant qu'il le pouvait au vu de ses forces nettement amoindries. Il le regarda dans les yeux. De longues minutes. Puis il l'embrassa. Et le contact de ses lèvres semblait être le meilleur des médicaments. C'était comme si son corps n'avait attendu que ça, pendant tout ce temps qu'il avait passé alité. Et là, alors que l'autre était si près de lui, il se sentait bien, à nouveau, enfin. Et parce qu'il y avait toujours une lueur de crainte dans les yeux du brun, qu'il en avait besoin lui aussi probablement, les mots se mirent à sortir de sa bouche. En demie teinte, en un murmure.

Ne t'en veux pas, s'il te plait ne t'en veux pas. Ce n'est pas de ta faute. J'ai pris la décision tout seul, je les prise pour mes propres raisons. C'était mon combat à moi aussi, je me suis battu pour mes propres idées, mes propres désirs. Et je suis heureux de l'avoir fait, même si je me retrouve dans un sale état. Je ne regrette absolument rien. Alors évite moi les remords, épargne moi ça, sinon j'aurais l'impression de n'avoir été qu'une victime, un bon à rien, et que tout ce que j'ai fait n'aura servi à rien sinon me blesser. Et te blesser.

Il le regarda un long moment droit dans les yeux, c'était comme si son visage avait repris quelques couleurs l'espace d'un instant, il semblait aller bien, alors qu'il n'en était rien. Il l'embrassa, une énième fois. Il était fier de ce qu'il avait accompli, et il avait besoin d'être soutenu, pas d'être une victime. Il ne voulait pas être plaint, il voulait qu'on l'aide simplement à se remettre. Et il voulait juste qu'il l'aime, qu'il s'inquiète pour lui, oui, mais surtout pas qu'il culpabilise. Il se plongea encore un peu dans ces yeux qui le toisaient, lui toujours enfoncé dans son oreiller. Il respirait pleinement son parfum, s'enivrait de lui. Il posa sa main sur sa joue, puis il la fit descendre vers sa nuque, remonter dans ses cheveux. Tout irait bien désormais. Il en était certain.

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