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I will be rising from the ground, like a skyscraper. [PM : Laquel ]
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Mar 24 Jan - 20:29.
Go on and try to tear me down...




STATUT DU SUJET : privé
NOM DES PARTICIPANTS : Gabriel Laquel & Abel Hemingway
DATE : Mai, juste après que Daphné lui ait annoncé la mort de Sacha.
HEURE : Fin d'après-midi, heure incertaine.
METEO : Pluvieux.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : OO8
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : OO9
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non, merci !

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Message Posté Mar 24 Jan - 21:12.
Rêver... Cauchemarder... Abel était partagé entre ces deux extrêmes, bien que l'un était beaucoup plus présent que l'autre. D'une part, il espérait qu'un miracle se produirait, que les paroles de Daphné n'étaient que médisances, qu'elle lui en voulait tant qu'elle avait décidé de le blesser aussi fort qu'il l'avait fait. Cet espoir représentait la partie de lui tendant vers le rêve. Le cauchemar, lui, était beaucoup plus violent, lui arrachant d'infâmes larmes qu'il avait espéré ne plus voir couler. Mais, comment rester impassible, face à cela ? Comment douter de la véracité des mots de la blonde ? Comment aurait-elle pu être si cruelle ? Leur rivalité ne pouvait pas la faire agir d'une aussi horrible façon, même si à ce moment-même, il l'aurait souhaité plus que tout. Le garçon n'essayait même plus d'essuyer ses joues complètement trempées par l'horreur de cette nouvelle, il n'essayait même pas de cacher son état aux autres. Seul Sacha comptait. Il devait la trouver. Il devait se faire pardonner. Se faire pardonner pour tout ce qu'elle avait subi, restant silencieuse malgré l'attitude répugnante qu'il avait adopté à son égard. Par-dessus tout, il devait lui dire à quel point il l'aimait. Non, cet amour, aussi dissimulé qu'il l'avait été, était vraiment présent. Si présent qu'à chaque instant où il s'était senti en danger, où il s'était senti seul, triste... Peu importe. À chaque instant, seul le visage de la belle avait réussi à dessiner un sourire sur ses lèvres. Des lèvres souvent déformées par une mélancolie constante. Une tristesse inébranlable. Oui, Sacha avait été la seule capable de le rendre heureux. Elle avait été celle qui l'avait fait sortir de toutes les situations délicates dans lesquelles il s'était bêtement introduit. Parfois au péril de sa propre sécurité. Personne ne remplacerait Sacha. Personne. Pourquoi avait-il été si ingrat ?
Il courrait après un songe, une image indistincte. Il savait pertinemment que rien ne se trouverait au bout de sa route, qu'elle ne serait pas là pour l'attendre. Qu'elle ne serait pas là pour essuyer la saleté qu'il avait semé en passant, comme elle l'avait toujours fait, comme s'il ne pouvait plus régler ses problèmes seul... S'en était presque triste, à quel point Hemingway en était devenu dépendant, à sa Sacha. À quel point sa présence était indispensable. Oui, elle avait tout risqué pour lui. Elle avait récolté la haine de ses camarades rien que pour être avec lui... Abel, si bête, lui avait toujours montré sa gratitude en la trompant, en passant plus de temps avec d'autres qu'avec elles. Mais putain, qu'est-ce qu'il l'aimait. Qu'est-ce qu'il l'avait aimé...
Il poussa la large porte de la primevère avec violence, s'étant défait de l'idée qu'il la retrouverait. L'élève sentait le poids des regards se posant sur lui, le moquant gaiement, le jugeant avec un plaisir non contenu. Et il s'imaginait lui à leur place, si mauvais, si peu compréhensif. C'était d'une tristesse... Mais sa perte était au-dessus de tout cela, au-dessus de tout. Il voulait trouver refuge auprès de quelqu'un, il voulait simplement que l'on lui montre de l'affection, même minime. Il ne voulait pas être seul.
Mais plus personne n'était là pour lui.
Abel n'en pouvait plus. Il se retenait de hurler. Il voulait hurler. À bout de force, il s'arrêta. Plaquant son dos contre un mur, il glissa lentement, puis il tomba. L'homme posa sa tête contre ses jambes, ne pouvant même plus prononcer un seul mot, ne pouvant même plus pousser un seul cri. Et il restait là, inerte, les yeux fixant le vague. Il venait de perdre toute attache et il le savait. Jamais personne ne pourrait égaler l'amour qu'il recevait de la part de Sacha. Personne. Les larmes coulaient encore sur ses joues sans qu'il ne puisse les contrôler, impuissant face à cet événement qu'il n'avait pas prédit. Tout ce qu'il savait, c'était que sa joie fraîchement retrouvée s'était évaporée aussi rapidement qu'elle avait envahi son cœur. Le sort l'avait rattrapé, sa malédiction avait perduré, fidèle à elle-même, lui arrachant toute parcelle de joie qui osait s'approcher de lui.
Il ne serait jamais heureux.
Et il gardait cette image de Sacha en lui. Celle de cette splendide fleur virevoltant en suivant le mouvement du vent. Cette splendide fleur, si terne, mais dont émanait une splendeur inégalable. Il ne l'avait pas ramassée cette fleur. Elle avait probablement disparu, maintenant. Et cette fleur, jamais elle ne reviendrait auprès de lui. Envolée.
Un dernier soupir. Il aurait voulu s'évanouir. Partir avec elle. Plus personne ne viendrait le chercher à présent. Il n'était plus rien. La seule personne pour laquelle il représentait toujours quelque chose était partie. Il devait donc partir aussi. Abel ferma les yeux, laissant échapper une dernière larme, se promettant qu'elles ne couleraient plus jamais. Il put sentir sa respiration s'apaiser lentement. La mort viendrait bientôt le chercher, lui aussi.
Elle le devait.
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Message Posté Mer 25 Jan - 3:00.
Trop de monde. Beaucoup trop de monde autour de lui. Ces visages rieurs, blasés ou contrariés de ses camarades. Il n'en avait rien à foutre. Ils étaient le cadet de ses soucis. Il s'emmerdait. Pourquoi Abel n'était pas là ? Où est-ce qu'il traînait encore ? Trop loin de lui en tout cas. Même s'il avait rêvé de venir étudier ici, ce n'était pas chez lui, et il se sentait seul. Bien sûr il passait du temps avec Noélie et Raphaël, bien sûr il adorait ça, mais il n'était pas chez lui. Il était un étranger. Un élève de Durmstrang en visite ici. Il l'avait ressenti plus intensément que jamais. Alors il attendait, sagement, assis à cette table où se répandaient tout un tas de plats en apparence délicieux. Son frère fuyait son regard, comme depuis quelque heure. Gabriel en souffrait, mais il savait pourquoi, il savait l'effet qu'il devait avoir sur lui et il se doutait bien que le jeune garçon ne devait pas aimer ressentir ça. Il ne devait pas comprendre pourquoi son aîné lui faisait cet effet. Il était insensibles au charmes de sa soeur, mais irrémédiablement attiré par ceux de son frère. Et ce frère se maudissait de lui infliger cela, il maudissait ce foutu don qui l'éloignait d'un des seuls être qui lui donnait gratuitement un peu de cet amour dont il avait tant besoin. Il fit claquer sa langue contre son palet, marquant son agacement, et poussant le plus jeune des Laquel à poser un regard inquiet sur lui. Il caressa doucement sa joue, lui souriant, pour le rassurer. Mais il vit le frisson parcourir la peau de l'autre et il sentit sa peur. Il se leva donc. Ce soir-là, il dormirait avec sa soeur. Ce serait moins dangereux. Il devait préserver ce rêveur, il devait préserver leur lien fragile. Il se dirigeait vers Madoxx, assis plus loin, histoire de discuter un peu avec quelqu'un de chez lui. Mais sur le chemin qui le menait à travers la grande salle, une conversation entre deux première année attira son attention. Il les écouta, ne retenant que quelques mots qui lui firent un choc. Il s'approcha d'eux, sous le regard inquiet du garçon et de la fille. Leurs visages ne lui disaient rien, mais eux le connaissait manifestement. Et ils ne semblaient pas vraiment l'apprécier. Peut être les avait-il emmerdé un jour. Probablement même. Il leur demanda gentiment de répéter, ce qu'ils s'empressèrent de faire. Il voulait tout savoir de cette rumeur. Qui n'en était pas une en réalité, puisque la nouvelle venait d'un professeur. Il blêmit. Il avait peur, pour lui. Il devait savoir maintenant, cela faisait un moment qu'il avait été prévenu. Il n'écouta pas sa raison un seul instant et il se précipita dans les couloirs de l'académie française pour le retrouver. Il devait le retrouver, cela lui semblait être la seule chose à faire.

Il avait peur. Peur pour lui. Il se doutait qu'il était au courant, mais il ne savait pas comment il l'avait appris. Il avait peur qu'un de ces connards qui les faisaient chier en ait profité pour le briser. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer cette option, et il la redoutait. Il supporterait difficilement de le voir dans un sale état, cela l'effrayait, il avait peur de la douleur, mais après tout ce qu'il avait fait pour lui, il se devait d'être à ses côtés dans ce moment difficile. Alors il courait, de plus en plus vite. Il avait du mal à respirer, il n'était pas un coureur de fond. Il s'arrêta plusieurs fois pour reprendre son souffle. Plusieurs jeunes sorciers le regardaient passer, certains de ses camarades russes semblaient étonnés. Ce n'était pas son genre d'agir de cette façon. Mais il ne pouvait rester calme. Il s'affolait, il paniquait presque. Il avait fait tous les bâtiments. Il finit par celui des dortoirs. Il le vit dès qu'il franchit la porte, adossé contre un mur, le regard dans le vague, des traces de larmes encore incrustées dans la peau de ses joues. Ce triste spectacle lui broya les entrailles. Il avait mal pour lui, il avait mal de lire sa souffrance. Il n'en avait rien à faire de la blondasse, il s'en moquait bien qu'elle soit crevée. En réalité, s'il n'avait pas su qu'Abel en aurait souffert, il aurait aimé en être débarrassé plus tôt : elle était un frein à l'amour que son ami, qu'il admirait tant, pouvait lui porter. Mais cela n'aurait été qu'un blessure pour son aîné, il l'avait senti, et il en avait désormais la preuve. Il s'approcha de lui et s'agenouilla à ses côtés. Il ne fit ni ne dit rien dans un premier temps, il ne savait pas quoi faire, il lui semblait que tout geste, que chaque mot serait déplacé. Alors il attendit. Mais il n'arrivait à se résoudre à le laisser ainsi. Il l'attrapa donc, l'amenant à lui dans une étreinte douce et tendre. Il lui caressait les cheveux, comme on l'aurait fait à un petit enfant pour faire passer un gros chagrin. Comme faisait sa propre mère avec lui quand il était triste. Il ne savait pas vraiment ce qu'il pouvait faire d'autre, il ne savait pas ce qu'il fallait faire dans ces cas-là. Offrir son corps n'était sans doutes pas très indiqué. Il se raccrochait à ses propres souvenir pour essayer d'être le plus utile possible. D'être le moins maladroit aussi. Il le serrait de toutes ses forces, il ne l'aurait lâché pour rien au monde. Pas à cet instant. Puis il laissa quelques mots s'échapper de ses lèvres, dans un murmure à peine audible, adressés à lui seul, hurlant de sincérité et d'amour.

Je suis tellement désolé.

Oui il l'était, il aurait aimé ne jamais le voir ainsi. Une larme coula sur sa joue, il ne pleurait pas pour Sacha, il pleurait seulement pour lui, parce qu'il ne supportait pas de le voir ainsi.
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Message Posté Lun 6 Fév - 15:18.
Le temps était comme figé, plongeant le garçon dans cette sensation de souffrance perpétuelle, douloureuse. Un mal qui se propageaient dans tout son corps, un mal indicible qui heurtait chaque parcelle de sa peau, silencieux, mais dévastateur. Oui, Abel voulait partir, mais la mort ne venait pas le cueillir. Il ne méritait plus sa place sur terre en sachant que des personnes comme Sacha en étaient privées, arrachées à la vie avec une violence rare, les séparant gaiement de leurs êtres chers. Il n'était qu'un pion, une vulgaire pièce d'un jeu auquel il avait été forcé de participer. Il avait été élevé pour gagner ce jeu, mais il sentait cet objectif s'éloigner de jour en jour. Bien sûr que ses parents seraient tristes d'apprendre la mort de leur fils. Oh oui ils le seraient, puisque la perte d'un Hemingway signifierait qu'il faudrait trouver quelqu'un d'autre pour surveiller Serafima. Cet élément serait la seule raison de leur tristesse, il le savait.
L'homme fixait toujours le vague, n'exprimant aucune émotion particulière. Il se contentait d'être là, une simple présence. Une présence que l'on oublierait aisément. Sa disparition réjouirait tellement de monde... Pourquoi ne pas lui offrir ce dont il rêvait depuis qu'il avait quitté les jardins ? Pourquoi ne pas arranger bon nombre d'élèves en l'emmenant lui aussi ? Pourquoi ne pas l'arranger, tout simplement ? La mort, ce n'était finalement pas si effrayant.
Abel sentit une présence. Quelqu'un venait de s'agenouiller en face de lui. Un parfum, une odeur. Cette personne lui était très familière, mais il n'avait pas la force de lever son regard en sa direction. Peut-être n'étais-ce qu'un songe ? Peut-être était-il en train de divaguer complètement ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Cette présence était néanmoins réconfortante et il avait la sensation d'être moins seul. Entouré de ses bras, la douleur qui tiraillait son cœur semblait s'apaiser quelque peu, revenant de façon presque aussi violente lorsqu'il pensait à ce qui s'était passé. Sa peine était décidément irrémédiable. Mais comment ne pas souffrir, lorsque l'on perd la seule personne qui tenait ne serais-ce qu'un minimum à vous ? Malgré tout, la voix du jeune Laquel vint briser l'état de prostration qu'Abel s'était imposé. Sa voix le tira de ses songes macabres, aidant son regard à quitter ce vide qu'il observait depuis quelques minutes déjà. Ses yeux se plongèrent immédiatement dans ceux du garçon et c'est dans ses prunelles qu'il trouva enfin le réconfort.
Hemingway resserra leur étreinte, plantant pratiquement ses doigts dans le dos du jeune homme, réclamant sa chaleur, réclamant sa présence. Il ne retint plus ses larmes. Laquel ne le jugerait pas. Il était le seul qui ne le jugeait pas. Sa main chercha la sienne et il s'en empara dès qu'elle fut à sa portée. Le Mokop la serra aussi fort qu'il le pouvait et reposa son menton contre la nuque du garçon.
    « J'ai peur, Gabriel. »

Il prononça ces quelques mots d'une voix maladroite, brisée par la tristesse. Des frissons le parcouraient tandis qu'il pensait à ce qu'il allait devenir. L'insécurité ne le quitterait probablement plus. Excepté dans ses bras. Excepté dans les bras d'une des seules personnes qui l'aimaient inconditionnellement en dépit de son attitude déplorable. Abel ne le méritait pas non plus. Sa main broyait presque celle de son cadet, à présent. Il souhaitait stopper les tremblements en se retenant à la seule chose stable, en se retenant à sa seule accroche.
    « Tu restes avec moi, hein ? Ne me laisse pas... »

Sa voix se brisa sur les dernières syllabes. Hemingway savait pertinemment que Laquel ne le laisserait pas, mais il avait prononcé ces quelques mots pour se convaincre qu'il ne serait pas seul. Même s'il avait eu l'impression d'être épaulé depuis quelques temps, ce sentiment s'était envolé avec Sacha. Il n'était plus sûr de rien. Il avait l'impression de rêver, que la situation était trop infâme pour être réelle, que quelqu'un ne pouvait pas être puni aussi violemment qu'il venait de l'être. Mais plus rien ne l'étonnait. Lui qui pensait avoir vécu le pire, qui pensait ne plus pouvoir tomber plus bas... Il fallait croire qu'une fois de plus, il s'était trompé. Non, décidément, le bonheur n'était pas fait pour lui. La seule explication était qu'une personne comme lui était condamnée à souffrir, à endurer la perte de tous les êtres qu'il aimait sans pouvoir réagir.
Peut-être récoltait-il finalement tout le mal qu'il avait semé sur son chemin ? Peut-être ceux qu'il avait gaiement blessé prenaient-ils enfin leur revanche... ?
Le temps était toujours figé tandis qu'Abel serrait toujours le brun dans ses bras. Le garder contre lui, c'était tout ce qu'il voulait. Rien d'autre ne pouvait apaiser son cœur meurtri par la perte de sa douce. Seulement ses bras, seulement son visage réconfortant, seulement son amour qu'il savait sincère. Un amour rare dont il ne voulait se séparer.
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Message Posté Dim 18 Mar - 17:50.
Il avait peur. Comme il le comprenait. Il sentait sa fragilité, sa faiblesse, elle faisait écho à la sienne, et sa vulnérabilité ne lui donnait que plus envie de s'accrocher à lui, de le porter, de le soutenir de toutes ses forces. Il ne le laisserait jamais. Il ne pouvait pas, c'était impossible. Abel était celui qui était le plus présent pour lui, cette branche à laquelle il se raccrochait toujours, tout le temps, dans toutes les situations. Et à cet instant il avait besoin de lui, plus que jamais. Alors il resterait là, à aucun moment il ne l'abandonnerait, il ne pouvait pas, c'était tout simplement impensable, impossible. Il serait l'épaule sur laquelle il déverserait ses larmes, les bras qui le retiendraient dans sa chute. Et s'il le fallait il serait les lèvres qui lui permettraient d'oublier, les caresses qui le réconforteraient. Il serait tout cela pour lui, il était prêt à tout donner pour lui. Il donnerait tout pour lui.

Gabriel n'était pas amoureux d'Abel. En réalité, il n'était jamais tombé amoureux, il ne savait pas ce que c'était, il n'avait aucune idée de ce que c'était. Mais il arrivait à imaginer le déchirement qu'il ressentait. Il l'admettait parce que lui-même ressentait une fissure se dessiner en lui à la simple évocation de l'absence de cet être essentiel à son équilibre. Il ne savait pas ce que c'était, mais il comprenait. Et il ne voulait pas le voir souffrir, c'était au-dessus de ses forces, c'était bien trop lui demander de rester là, face à lui, de le regarder s'enliser toujours un peu plus, et de le laisser se noyer dans l'abîme de son désespoir. Non, c'était bien trop lui demander. Il voulait qu'il aille mieux, il voulait retrouver cet être fort, inébranlable qu'il connaissait. Et il mettrait tout en oeuvre pour cela. Il le jetterait dans les bras d'une autre jeune fille, il s'offrirait encore un peu plus à lui. Tous les moyens étaient envisageables pour ramener à lui le préfet. Il n'aurait aucune hésitation et ne reculerait devant aucune méthode, même si lui-même devait en souffrir.

Je ne te laisserais jamais.

Mais en même temps que cette volonté grandissante qui s'étendait en lui, il sentait la peur l'envahir. Parce qu'il devait bien reconnaître une chose, il ne savait absolument pas comment s'y prendre, il ne voyait pas comment lui rendre le sourire, comment empêcher ses larmes de couler. Il se contentait donc de rester immobile, et de le serrer en retour, même si son aîné le tenait trop fort, même s'il avait mal, il ne bougeait pas, il attendait. Et il resterait comme cela aussi longtemps qu'il le faudrait, c'était tout ce qui était à sa portée. C'était tout ce qu'il était capable de faire. Se laisser à lui, s'offrir à lui, lui donner tout son être. Il ne voyait pas quelle solution lui donner, il ne voyait pas quelle méthode employer. Il était donc simplement là, pour lui.

Et tandis que son trouble grandissait, que son impuissance, que la fatalité le frappait de plein fouet, il sentait le contrôle qu'il avait sur son corps lui échapper petit à petit. Et tandis que les larmes coulaient sur ses joues, les larmes qu'il versait pour lui, il sentait les effluves de son parfum s'étendre autour d'eux, s'étendre contre Abel. Il avait toujours été dans la retenue avec lui, il s'était toujours maîtrisé, autant qu'il pouvait, pour ne pas lui infliger la violence de son don parfois béni, parfois maudit. Mais à cet instant il n'y arrivait plus, tout lui échappait. La douleur de la situation était trop forte.

Alors il avait encore plus peur, que tout dérape, que la pureté de cet instant s'efface, et qu'ils ne puissent plus la retrouver. Mais en même temps il s'en moquait. Parce que rien ne pourrait les séparer. Il le savait, il le sentait. Il y avait un lien unique et invincible entre eux. Et l'étreinte se prolongeait, toujours plus longue, toujours plus intense. Il sentait la tristesse, le désespoir de son ami. Et il ne bougeait pas. Il ne s'autorisait aucun mouvement, comme si tous les gestes avaient pu briser quelque chose. Comme si tout reposait sur un fragile équilibre. Son cou était humide, rendu mouillé par les larmes de son aîné, penché sur son épaule, qui devait se noyer sous la fragrance invasive de son odeur. Il croisa bientôt son regard, il avait relevé la tête. Ses yeux étaient rouges. Et le coeur de Gabriel se serra. Dans une impulsion il posa ses lèvres contre les siennes, c'était tout ce qu'il pouvait faire, c'était tout ce qui était à sa portée. Il savait que ça ne le réconforterait pas, mais il ne savait pas quoi faire d'autres. Son corps réagissait par des automatismes face à cette situation inconnue. Et il le laissait faire. Il approfondit le baiser. Peu lui importait les dangers du chemin sur lequel il s'avançait, il voulait juste le bien d'Abel, et peu lui importait de souffrir. C'était peut-être le seul moyen à sa portée pour changer les choses. Il était complètement perdu.

Dans sa poitrine son coeur tambourinait comme jamais.
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Message Posté Jeu 19 Juil - 2:13.
Fragile et volatile, la vie est probablement l'un des concepts les plus incompréhensibles qui soient. Si certains prônaient en connaître les plaisirs, personnes qui semblaient parcourir à chaque respiration une prairie de bonheur, d'autres, au contraire, n'en comprenaient pas la signification. Certains ramèneraient le terme vivre à un sens bien trop évasif pour refléter totalement ce que ce verbe définit. Est-ce raisonnable de dire que vivre n'est que le fait d'exister ? Le fait de résider quelque part ? Probablement pas. Définir la vie va beaucoup plus loin que l'utilisation du terme « perdurer ». Au cours de ce voyage que l'on appelle « vie », fait, à la base, pour être rectiligne, l'on découvre, l'on s'intéresse, poussé par des sentiments tels que la curiosité ou l'envie. Cette longue et périlleuse épopée ne constitue-elle pas en fait un voyage initiatique ? En effet, ceux qui considèrent le terme vivre avec l'aspect orgastique qui en est la conséquence ont probablement raison. Mais toute félicité à une fin, et la vie également. Et lorsqu'enfin nous arrivons au bout de notre trajet, heureux de toutes nos découvertes, réjouis des tous les fruits extatiques goûtés en chemin, le destin semble ne pouvoir être que délicieux, à l'image de ce que l'était notre passé. Mais c'est subitement que cette sensation de béatitude qui nous envahit se trouve être violemment coupée, arrachant notre âme en la condamnant au sort funeste. C'est à ce moment-là que l'on meurt.
Les traces indélébiles laissées par la disparition de Sacha laisseraient probablement des tâches indélébiles sur le cœur de chaque élève de l'institut. Même si la proximité de chacun par rapport à cette âme était bien relative, aucun humain ne peut être insensible à la mort. Et lorsque le sort nous frappe en plein fouet, lorsqu'il nous arrache une partie de nous-même en nous retirant l'un de nos proche, le deuil en est bien plus douloureux. À ce moment-même, il aurait semblé à Abel que jamais il ne pourrait guérir de cette blessure qui venait de lui être infligée. Il avait traversé bien des champs de bataille, avait survécu à bien des malheurs, mais jamais la mort n'était venue cueillir quelqu'un qu'il chérissait tant, surtout pas avant qu'il n'ait plus conter toute la force de son amour envers cet être. Bien des baisers avaient été échangés entre eux, bien des sourires s'étaient formés sur leurs lèvres désenchantés, mais la franchise des sentiments de l'homme pour Sacha n'avait jamais été éclaircie. Et comme elle méritait d'être aimée... À présent, il regrettait d'avoir été aussi détestable à ses côtés, il regrettait de l'avoir trompée, d'avoir adopté un caractère des plus hautains envers elle. Comment avait-il pu agir de la sorte alors qu'elle ne demandait qu'à être aimée ? Douce fleur qui n'aspirait qu'à un futur meilleur dans les bras de celui qu'elle aimera à jamais. Il serait fort probable qu'elle soit à jamais la seule à l'aimer pour toujours.
Hemingway ne pouvait cesser de pleurer, perdu dans une transe qui exprimait la force de son traumatisme. Il avait balbutié quelques mots à l'égard de Gabriel et était retombé dans sa prostration qui ne cessait pas. L'étreinte qu'il donnait à son ami était d'une telle force qu'il aurait pu le briser s'il continuait à la refermer sur lui. Mais il était son seul réconfort, le seul qui resterait auprès de lui quel que soit la tournure des événements. Le sorcier prononça quelque mot, scellant un pacte autour de leur amitié, bouleversant la conception d'Abel quant à ce terme qu'il ne pouvait comprendre. Certainement serait-il resté auprès de lui, si la situation avait été inversée. Mais tout n'était que probabilité, et sa lâcheté apparente ne lui permettait de croire qu'il aurait tenu ses engagements envers son protégé. Après tout, il avait déjà blessé, comment pouvait-il être convaincu qu'il ne blesserait pas encore ?
Soudain, les lèvres de Laquel se posèrent contre les siennes. Enfermé dans un mutisme irréversible, Abel ne réagit tout d'abord pas à ce rapprochement, mais au fur et à mesure que l'homme amplifiait le baiser, des réactions se propageaient dans l'intégralité de son corps. Il lui aurait semblé qu'une vague de douceur remplaçait progressivement la douleur de son crâne embué et que chacun de ses membres précédemment endoloris se relâchaient peu à peu. Pour la première fois depuis ces longues minutes d'infernal désespoir, il planta ses iris clairs dans les yeux de Gabriel et ce qu'il y vit déclencha en lui une vive émotion. Que de sincérité ! Il aspirait à devenir l'un de ses hommes qui respectent leurs serments, eux qui, quel que soit les conditions, sont prêts à tout pour le bien de leur prochain. Il souhaitait réellement devenir l'un d'eux, mais il n'était et n'avait été que le contraire depuis son arrivée sur terre, damné à une vie de fourberies. Qu'avait-il fait pour mériter la force d'un tel amour ? Pourquoi, malgré les infâmes actions qu'il répétait perpétuellement, ses alliés continuaient-ils à croire en lui ? Tant de questions qui n'auraient jamais de réponse...
Il mêla sa langue au baiser, sombrant dans une symphonie de douceur qui apaisait son esprit. Les larmes avaient cessé de couler et son cœur ralentissait progressivement son activité. Hemingway passa délicatement sa main autour du cou de l'élève, et après l'avoir embrassé une dernière fois, posa son front contre le sien et garda le silence, le temps de quelques minutes.
    « Tu es tout ce qu'il me reste... »

Et la vie reprenait son cours. Les élèves continuaient à s'agiter dans les couloirs, la cacophonie des conversations battait son plein et il lui aurait semblé que malgré la mort, il devait continuer à vivre.
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