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La vie est trop courte pour qu’on se dispute.[PM]
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Ven 20 Jan - 4:20.
nouveau chapitre




STATUT DU SUJET : privé
NOM DES PARTICIPANTS : Auguste Debraie et Artémis de Sainte-Croix
DATE : avant la troisième tâche
HEURE : fin d'aprèm.
METEO : Il fait beau.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS :10
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS :9
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : non.




Dernière édition par Auguste H. Debraie le Ven 20 Jan - 4:32, édité 3 fois
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Message Posté Ven 20 Jan - 4:21.
Le remord le bouffait. Il allait bien, il avait passé de nombreux jours en se sentant bien. Les choses semblaient enfin lui sourire, malgré l'Organisation qui rodait dans les couloirs. Oui tout allait pour le mieux. Il dégustait la douceur de chaque instant qu'il pouvait passer avec Artémis, quand plus tôt chaque minute était souffrance. La torture c'était transformé en jouissance, de celles que vous offrent les petits instants quotidiens. Tout aurait pu être parfait si cette tâche noire n'était pas venu s'écraser contre ce tableau blanc, éclaboussant de son sang cette immaculée perfection. Un affreux imprévu qui avait faillit tout ruiner, qui était en train de tout ruiner. Parce que non, il ne pouvait pas effacer son existence d'un geste de la main. Il ne pouvait pas oublier ce qu'il avait fait. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir. Il était rongé par les regrets. Il ne pouvait mettre de côté l'hypothèse qu'il était en partie responsable de ce qu'elle avait fait. Il était même persuadé qu'il y était pour quelque chose. Pas en totalité, non, il avait peut-être été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Mais il avait été la goutte de trop. Et imaginer qu'il était pour quelque chose dans cette histoire lui faisait mal. Il n'était pas quelqu'un de mauvais. Il n'était pas quelqu'un de méchant. L'acte lui avait coûté, et ses conséquences l'avaient choqué. Il n'avait pas de peine pour elle, quelque part il trouvait que c'était mérité, il n'aurait pas été plus triste que ça si elle s'était écrasée sous cette fenêtre. Mais l'idée qu'il n'était pas innocent dans l'affaire le troublait. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il était coupable. Ses remords l'avaient d'ailleurs poussé à tailler une baguette pour Alix, créée sur mesure, juste pour elle. Comme si elle pouvait effacer ce qu'elle avait vécu... Mais en même temps le lui rappeler. Comme une menace planant sans cesses au-dessus de sa tête. Il n'avait pas voulu se faire pardonner, il ne voulait pas se faire pardonner et d'ailleurs il avait envoyé anonymement l'objet. Cependant il gardait un poids sur la conscience. Il restait perturbé. Pour la simple raison qu'il ne lui avait pas dit. A lui. Il ne lui avait pas touché un mot de ce qu'il avait fait, bien qu'il se soit promis de tout lui dire. C'est dans cette optique qu'il lui avait donné rendez-vous dans l'atelier créatif. Pour tout lui dire. Et surtout lui annoncer cela. Il n'avait pas choisi ce lieu à la légère. Il avait pensé qu'il serait nécessaire de choisir un endroit où le brun serait à l'aise. C'était plutôt fourbe, mais Auguste n'était pas réputé pour son courage.

Il marchait lentement à travers les couloirs de l'académie. Le soleil était nettement moins haut dans le ciel mais il faisait encore jour. La soirée ne s'annonçait pas trop froide, c'était toujours ça de pris. Il savait qu'elle ne serait pas pourtant des plus agréables. Le moment qu'il s'apprêtait à passer risquait d'être difficile. Il le sentait, il le savait. Il connaissait trop l'Hypnos pour imaginer qu'il s'en tirerait avec un simple froncement de sourcils. Alors il avait peur, il avait peur de ce qu'il pouvait se passer. Il avait peur qu'il lui en veuille, qu'il ne l'aime plus. Il avait peur qu'il le laisse seul. Il n'était pas pressé, une boule lui serrait la gorge. Il avait envie de partir en courant, d'aller se cacher, et de ne jamais rien dire. Mais cela n'aurait pu qu'envenimer la situation. Il devait crever cet abcès avant qu'il ne grossisse. Plus tôt il parlerait, plus il avait de chances de sauver quelque chose. Il arriva devant la porte. Il fit les cent pas avant d'entrer. Il marchait. Il n'arrivait pas à saisir cette poignée. Son ami devait l'entendre, il n'en doutait pas. Conscient du ridicule de la situation il finit par ouvrir la porte, et par entrer. Il soupira, au moment où ses doigts avaient touché la clenche, il avait retenu son souffle.

Il se tenait là, devant lui, assis sur le rebord de la fenêtre à regarder les jardins, baigné par les faibles rayons du soleil mourants de cette fin d'après-midi. Il resta immobile à contempler ses traits délicats, les courbes de son visage qu'il aimait tant. Il s'arrêta sur ses paupières closes, sur ses lèvres entrouvertes. Le désir le frappa, de toute sa violence. Mais il n'était pas là pour cela. Aucunement. Alors il le tassa dans son ventre et il s'approcha de lui. Il vérifia plusieurs fois qu'ils étaient bien seuls, c'était entre eux et uniquement entre eux. Il jeta un coup d'oeil vers Socrate, allongé sur un autre rebord de fenêtre, qui dormait au soleil. Arrivé à sa hauteur il fit glisser sa main dans ses cheveux, poursuivant son geste jusque sa nuque. Son coeur battait à toute vitesse, tiraillé entre le bonheur de l'instant et la peur. Il se pencha sur ses lèvres et l'embrassa, avidement, intensément, avec à l'esprit la possibilité qu'il soit le dernier. Il le regarda dans les yeux, déglutit et lâcha enfin quelques mots.

J'ai plusieurs choses à te dire. Je dois te parler, même si je n'en ai pas envie. Je t'ai promis de ne plus m'enfermer dans le mutisme, de te raconter. Alors je dois te dire.

Ses mots étaient maladroits, un peu embrouillés, il ne savait pas vraiment par où commencer, il était complètement perdu. Il posa un doigt sur ses lèvres, lui intimant ainsi de garder le silence, puis il détourna le regard, presque honteux.

Quand on était petit, on devait avoir sept ans je crois... il y avait une madeleine, tu la voulais, mais elle a disparu. J'ai dit que c'était Cygnus qui l'avait mangée, mais en fait c'était moi. C'est moi qui ai mangé la madeleine, je suis désolé.

Il sentit le sourire de son ami contre sa main, il ne savait pas ce qui l'attendait, il n'en avait aucune idée. Il était vraiment effrayé, ses mains étaient glacées.

J'ai couché avec Hector. Oui, mon cousin. C'était l'été dernier. J'étais amoureux de toi et je n'arrivais pas à me faire à l'idée, je n'arrivais pas à imaginer que nous deux se soit possible, puis tu sortais d'une rupture, alors j'ai essayé de t'oublier, mais ça n'a pas marché. Je voulais te le dire, mais il s'est farouchement opposé à cette révélation. Alors j'ai gardé le secret, mais je ne peux pas garder ça pour moi, plus maintenant. Et ne dis rien pour l'instant, je n'ai pas fini.

Là dernière chose qu'il devait lui dire était certainement la pire de toute. Ses mains tremblaient, son teint était livide.

J'ai brisé la baguette d'Alix, je l'ai dévitalisé. Puis j'ai envoyé une lettre à ma mère pour qu'elle l'empêche dans avoir une autre. Elle te tournait autour, je voyais que tu n'allais pas bien, je n'ai pas pu rester assis sagement à attendre que tu souffres une fois de plus. Alors j'ai fait en sorte qu'elle ne soit plus une menace. Mais je ne pensais pas qu'elle irait jusque là, et je crois que c'est en partie de ma faute, et je m'en veux et je devais te le dire. Je suis vraiment désolé.

Il tenta de le prendre dans ses bras, de s'accrocher à lui. Il en avait besoin... Mais cela semblait relever de l'impossible.
Artémis de Sainte-Croix
Artémis de Sainte-Croix
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Message Posté Jeu 26 Jan - 2:37.
    Artémis n’aimait pas le sentiment d’urgence. Pourtant, tout Hypnos qu’il était, tout enfant dont il se traînait la réputation, il avait conscience qu’il ne pourrait éternellement y échapper. L’Organisation dans leurs couloirs rendait l’atmosphère morose, cette menace latente planant sur leurs têtes d’être sauvagement réprimandés par ces hommes sans scrupules, si elle ne les terrifiait pas tous, les rongeait d’une frustration prenant sa source dans leur impuissance de jeunes étudiants trop inoffensifs pour prétendre peser dans la balance. Les couloirs étaient sombres, les conversations devenaient des rumeurs évanescentes, la pression les oppressait et Artémis, sensible, n’y trouvait pas d’échappatoire. Il n’était pas bête, il n’était pas irresponsable, il n’était pas immature. Il avait conscience des choses, il avait conscience que chacun de leurs déplacements étaient surveillés, millimétrés, et que quelques rappels à l’ordre étaient quelques fois rondement menés par quelques hommes masqués. Leur liberté restreinte, c’était sa créativité qu’on entravait, et ce n’était jamais que dans l’Atelier créatif qu’il retrouvait ses repères, ses sources, une part de sa légèreté et un esprit calme. Si seulement.

    Si seulement il n’y avait pas eu la tentative de suicide d’Alix, si seulement il n’y avait pas eu Alix dans un lit, inconsciente, à l’Infirmerie, Alix ornée d’une minerve, Alix. Alix, malgré tout le mal qu’elle lui avait fait, Alix. Si seulement il n’y avait pas eu la tentative de suicide d’Alix.

    Artémis n’aimait pas le sentiment d’urgence. Ce qu’il aimait encore moins, c’était encore qu’il lui soit inspiré par un message laissé par Auguste, lui donnant rendez-vous à l’Atelier après les cours. Auguste ne lui donnait que rarement rendez-vous, et ce n’était jamais de très bon augure.

    Ce n’était pas faute d’avoir confiance en lui. De toute façon, présager d’une mauvaise nouvelle signifiait-il qu’il n’avait pas confiance en lui ? Non, c’était ridicule. Artémis avait toute confiance en Auguste. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils étaient… amis. Amis, compagnons, petits-amis… Ils étaient ensemble. Artémis l’aimait, ça n’en faisait aucun doute, de même que la réciprocité de ses sentiments ne pouvait être remise en doute. Il ne pouvait que lui faire confiance, même si la nouvelle qu’il avait à lui annoncer était mauvaise. Pourtant… Pourtant, il ne parvenait pas à se départir de ce sentiment d’urgence oppressant, qui le fit s’émigrer dans l’Atelier créatif bien avant l’heure fixée, Socrate sur les épaules. L’animal, silencieux, n’avait pas fait le moindre caprice de l’après-midi, comme ressentant l’agitation de son maître, allant, peut-être, jusqu’à le comprendre ; il s’était contenté de rester auprès de lui, pendant les cours sagement enroulés sur ses jambes sous la table, pendant les pauses se lovant contre son ventre.

    Il ne savait pas, et cette incertitude le rendait nerveux ; trop nerveux. Trop, tellement qu’il ne parvenait pas à se concentrer sur le moindre dessin, allant jusqu’à vouloir refaire un croquis de son iguane pour lui faciliter les choses tant il le connaissait par cœur, mais rien, rien ne vint. Agacé, frustré, le garçon froissait esquisse sur esquisse jusqu’à l’abandon de son carnet sur une table tâchée de peinture bleue et rouge, préférant à un tabouret inconfortable le refuge du renfoncement d’une fenêtre à meneaux irradiant des derniers rayons de soleil de l’après-midi déclinant, doux et finalement, apaisant. Socrate sautant sur la pierre d’une proche fenêtre, Artémis l’observa se rouler en boule avant de croiser son regard sombre, inquisiteur ; déstabilisant. L’impression de se faire dévisager par son iguane, pourtant habituelle, trop intense pour se nerfs à inhabituellement à fleur de peau, Artémis laissa reposer sa tête contre le mur et ferma les yeux, laissant ses sens et son corps à l’abandon des dernières lueurs du jour printanier.

    Il n’entendit pas la porte de l’Atelier s’ouvrir, ne sentit pas son ami d’enfance s’approcher de lui jusqu’à ses doigts s’emmêlant dans ses cheveux, glissant le long de sa nuque, jusqu’à ses lèvres se posant sur les siennes avec une fougue qu’il ne lui avait pas connu avec autant de témérité. Auguste n’était jamais aussi franc lorsqu’il initiait leurs baisers, il n’était jamais aussi impliqué lorsqu’il était le premier à se pencher vers lui. Auguste était toujours précautionneux, peut-être encore gêné et indécis, jamais… jamais ainsi. L’éphémère bien-être que lui procura les lèvres de l’Hestia sur les siennes s’évapora alors qu’imperceptiblement, son corps se crispait ; Artémis n’était pas empathique, il était instinctif. Et ce que son instinct lui soufflait était que ce baiser avec le goût du désespoir, de la dernière chance.

    Aucune remarque, aucune question ne put franchir ses lèvres scellées par un doigt impératif posé sur elles alors qu’Auguste, une mine agitée et le regard fuyant, commençait un discours dont la précipitation et la maladresse laissaient présager un effort douloureux d’aveux. Son ton en était presque maladif, son regard reflétait une honte qui n’était pas habituelle, trop blessée, trop regrettée pour qu’il n’en soit pas touché. Artémis fronça les sourcils et dans un silence obéissant, écouta avec attention la pluie de confidences, d’aveux de l’Hestia. Et si le premier prêtait à sourire, incongru, les autres eurent tôt fait d’avoir raison de cette fugace incurvation.

    Ses doigts s’enroulèrent avec une trop rare adresse autour des poignets d’Auguste, la plainte dans le regard, se penchant vers lui dans un espoir d’étreinte. Son regard clair, trop aiguisé, vrillait le sien ; son visage, trop fermé, prenait l’allure de la maturité. L’enfant nerveux et agité disparaissait, l’adolescent aux principes et valeurs ancrés prenait place sous les rayons mourants du soleil déclinant. Sa force, si faible, avait l’avantage d’être ferme ; non, non, il refusait de le prendre dans ses bras. Non, il refusait de lui faire cette fleur. Non, il le refusait, alors…

      « T…u as fait qu…oi ? »

    Sa voix était éraillée, usée, difficile. Une brûlure lui trancha la gorge. Artémis l’ignora. Il ignora la douleur fulgurante ; il ignora la douleur physique de cordes vocales défectueuses, il ignora la douleur psychique d’une lame plongée dans ses entrailles alors que les paroles d’Auguste matérialisaient ses actes d’un réalisme confondant. Hector. Alix. La madeleine, la madeleine mais qu’en avait-il à faire de la madeleine ? Artémis resserra son étreinte sur les poignets d’Auguste, alors qu’il son cœur s’entravait dans les chaînes d’une colère sournoise, implacable et terrifiante, alors qu’un sentiment de trahison empoisonnait ses veines d’un venin douloureux. Les souvenirs de tels sentiments tranchant son âme remontaient encore à l’époque où il entrait dans un monde inconnu et mesquin dans lequel les gens comme lui, les enfants marginaux, étaient les cibles préférées de ceux qui voulaient se faire une réputation. Quand il ne savait pas encore être fier de ce qu’il était, quand il n’avait pas encore appris à aimer vivre. Quand il était influençable, quand il était encore au cœur de préjugés, quand sa maladresse n’était pas sujet de douces plaisanteries, quand son handicap était un difformité, quand son prénom était trop original. Et ça faisait mal. horriblement mal.

      « T…u compt…ais noyer le poisson ? »

    Il ne parvenait pas à mettre de l’ordre dans ses idées à mesure qu’il prenait conscience de l’ampleur des révélations. Ses pensées s’emmêlaient, s’entrechoquaient, se mélangeaient, s’affolaient. Il hésitait, ses mots se formaient, ne franchissaient pas ses lèvres, étaient ravalés ; son regard s’éloigna vers la fenêtre, revint vers le visage d’Auguste penché sur lui, pâle ; Artémis le repoussa. Artémis le repoussa, se dégagea, quitta le rebord de la fenêtre de même que Socrate quittait le sien et tentait de se mettre à sa hauteur, sur une table, un tabouret. L’Hypnos, agité, marchait, partait, revenait, passait une main fébrile dans ses cheveux, se tournait vers Auguste, tentait de parler, mais n’y parvenait pas. Il ne savait pas par quoi commencer.

    Ou plutôt ne savait pas comment commencer.

      « T…u n’as p…as fait ça… Non, Alix… » Il secoua la tête. « Ça ne te regarde pas ! »

    La dernière phrase, claire comme de l’eau de roche, arracha une limpide souffrance dans ses cordes vocales arrachées, mais l’adrénaline d’une colère latente, trahie, blessée, ne lui permettait plus de s’en rendre compte. Son handicap ne comptait pas, ne comptait plus. Sa voix défoncée, sa voix qui risquait de partir pour un usage trop intense, n’avait aucune importance. Dans ses yeux miroitait une blessure qui aurait pu se prêté à ma guérison si ce n’était pas de la déception qui s’y reflétait.

      « Elle n’a rien demandé, je suis allé la voir, elle ne me tournait pas autour ! La détestes-tu tellement pour ne pas avoir de la compassion ou ne serait-ce qu’un peu d’inquiétude alors qu’elle a déjà par une fois cherché à se donner la mort ? Alors qu’elle se drogue, alors qu’elle n’a aucune conscience des dangers de la vie qu’elle mène, alors qu’il est évident qu’elle est suicidaire ? Rien de cela ne peut t’atteindre parce que tu la hais trop ? Que t’a-t-elle fait ? L’Auguste que je connais n’aurait pas fait ça… Pas le mien. Ne me réponds pas encore une fois que c’est à cause de moi, que tu avais l’intention de me protéger de toute souffrance. »

    Sa gorge était en flamme. La douleur se répercutait dans son corps tendu comme une corde d’arc, dans son esprit effaré, terrifié, affolé. Déçu. Ce n’était pas Auguste. Ce n’était pas son Auguste. Socrate grattait nerveusement sur le bois usé de la table de travail, Artémis s’était immobilisé, les bras enlacés sur son torse, comme cherchant à se réchauffer de lui-même de la blessure glaciale que l’Hestia avait ouverte. Une dernière phrase, soufflée, du bout des lèvres.

      « La souffrance est le propre du commun des mortels… et actuellement, c’est à cause de toi que je souffre. »
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Message Posté Jeu 26 Jan - 18:07.
Il avait refusé ses bras, il l'avait rejeté, repoussé. Une boule étreignit sa gorge, il empêcha les larmes de monter jusqu'à ses yeux. Il ne voulait pas pleurer. C'était bien trop simple de pleurer. Il le méritait quelque part non ? Mais la sensation était tellement plus difficile que ce qu'il avait pu imaginer. Oui, du sel lancé sur une plaie béante aurait sans doute été plus doux à ses yeux. Il se mit à trembler, presque imperceptiblement. Il avait froid, il était gelé. Complètement glacé de l'intérieur. Il se sentait mal, il se sentait seul. Ses yeux semblaient vides de toute émotion, il s'était perdu quelque part en lui, dans son esprit, retenant avec acharnement les larmes pour qu'elles ne le submergent pas. Il baissait la tête, soumis, conscient de sa faute. Comme un petit enfant qui va être puni. Il ne répondit pas à ces premières questions. Elles n'attendaient pas de réponses. Elles marquaient seulement l'étonnement. Il ne pouvait y répondre de toutes façons. Il lui semblait que sa voix restait bloquée dans sa gorge. Il regardait par terre, il n'avait qu'une envie, c'était de fuir. Mais il ne pouvait pas, il ne devait pas. Rien aurait pu être pire que la fuite. La main d'Artémis sur son poignet lui faisait mal. Il le serrait trop fort. Beaucoup trop. Mais il était incapable de lui dire. Au moins un contact subsistait entre eux. C'était peut-être le seul contact qu'il pourrait avoir avec lui désormais.


Il ne lui disait rien. Il en était totalement incapable. Il voulait lui répondre, il voulait se défendre, lui expliquer pourquoi, mais il n'y arrivait pas. Alors il attendait. Il le repoussa, pour de bon, il le lâcha complètement et commença à déambuler dans la pièce. Visiblement énervé. Aussi loin qu'il se souvenait, il semblait à Auguste qu'il ne l'avait jamais vu comme ça. Non, jamais. Et toute cette colère était dirigée contre lui. Uniquement contre lui. Il était la cause de son état. Et il s'en voulait. Terriblement. Il n'aurait jamais imaginé un jour pouvoir lui faire ça, lui qui avait toujours tenté de le préserver. Au final c'est lui qui le poussait dans ces retranchements. C'est lui qui était à l'origine de son mal-être. Il se détestait. Il s'en voulait tellement. Mais en même temps il ne pouvait s'enlever de l'esprit que son comportement restait légitime, quelque part. Qu'il avait bien fait. Il ne regrettait pas totalement, c'est uniquement les répercussions que ses actes avaient sur son ami qui lui semblaient affreuses. Le reste ne lui importait guère. Il se perdait dans ses pensées, seul moyen qu'il avait de rester lâche et de ne pas affronter la situation complètement. Mais les mots soudainement clairs qu'il entendit le ramenèrent à lui. Il n'arriverait définitivement pas à y échapper. Il redressa la tête et il l'écouta, perdu, inquiet, implorant.

Il resta face à lui, subissant les uns après les autres les assauts de ses paroles claires. Il avait tellement mal. Mais c'était de sa faute, il le méritait. Non ? Puis les derniers mots vinrent lui donner cette gifle qui le réveilla soudainement. Son regard se figea. Non, il ne pouvait pas se laisser bousculer sans réagir. C'était au-dessus de ses forces, surtout quand il devait entendre ça. Il se redressa, de toute sa prestance. Son visage se durcit, devenant soudainement plus noble, plus fier et tellement froid. Ses yeux bleus clairs n'étaient plus que des pointes de glaces prêtent à transpercer l'Hypnos de part en part. Il était droit, hautain. Il n'était plus Auguste, il était redevenu se jeune héritier de l'aristocratie sorcière française. Il était le Debraie charismatique. Il fit un pas en avant, la colère commençait à l'envahir. C'était bien trop de lui demander de rester passif quand lui aussi ne sortait pas indemne de cette histoire. Il s'approcha encore de lui, son masque parfaitement en place. Prêt à lui répondre.

Tu oses me parler à moi de souffrances. Tu oses faire de moi ton bourreau. Tu oses me faire ça quand de nous deux je suis celui qui a dû supporter le plus de maux.

Chaque mot était prononcé bien distinctement, avec conviction et force. Celle de ses sentiments pour lui, celle de son amour qui le poussait à se battre pour lui faire comprendre que dans cette histoire chacun avait sa part de responsabilités. Il le regardait maintenant droit dans les yeux, de ses pupilles polaires. Il s'était encore approché de lui, il lui faisait face, il lui faisait front. Non, le brun n'était pas le seul à avoir des raisons d'être en colère. Et il devrait le comprendre.

Tu oses prétendre que ce qui te touche ne me regarde pas ? Tu oses me demander de rester bien sagement dans mon coin, à attendre que cette salope t'en fasse baver alors qu'il n'y a pas si longtemps tu ne voulais même plus l'approcher, ni en entendre parler ? Ce n'est peut-être pas mon coeur qu'elle a brisé, mais le tien m'importe tout autant, sinon plus. Donc ne me demandes pas de rester spectateur. Ne me demandes pas de rester aveugle quand je te vois souffrir. Ne me repproches pas de ne pas être comme toi et de te laisser te morfondre seul dans la douleur. Je ne peux pas fermer les yeux, pas moi. C'est trop me demander.

La température de la pièce semblait avoir perdu quelques degrés. Les mots glissaient d'entre les lèvres du blond, meurtriers, assassins. Ils frappaient précisément la cible qu'il souhaitait qu'ils touchent. Il ne disait pas tout cela à la légère, il savait bien ce qu'il faisait, il le regretterait, mais il ne pouvait réagir autrement.

Je m'en souviens comme si c'était hier, Artémis. C'était il y a un an, mais je m'en souviens parfaitement. Je n'ai jamais pu oublier. Je t'ai vu plus abattu que jamais, je t'ai vu souffrir, je t'ai vu mal. Et tu penses sincèrement que j'allais bien, moi, pendant ce temps ? Tu penses réellement que j'ai vécu la fin de votre histoire avec sérénité et détachement ? Je me suis bouffé le moral pour toi, j'ai pleuré pour toi, j'ai eu tellement mal pour toi. Je me reprochais sans cesse mon impuissance, mon inutilité. Je m'en voulais de ne pas pouvoir soulager ta peine. Je me maudissais de ne pouvoir qu'attendre que tu décides d'avancer, d'oublier. Je t'aimais déjà, je t'aime encore. Alors non, non je ne peux pas attendre bien sagement qu'elle t'entraîne avec elle dans cette spirale infernale qu'elle a choisi d'emprunter. Je ne peux pas la regarder te faire sombrer. C'est trop me demander. J'ai atteint ma limite, j'ai eu bien trop mal, à cause de toi, je ne veux plus, je dois t'épargner pour m'épargner moi-même, je ne peux pas la laisser faire. Je suis à bout de forces.

Il s'approcha encore un peu plus, il n'était plus qu'à quelques centimètres. A aucun moment il n'avait haussé le ton. Il était resté dans ce murmure destructeur et plus violent que n'importe quel hurlement.

Tu me reproches de ne pas te parler, de ne pas t'avouer ce qui me perturbe, tu m'as fait promettre de tout te dire. Mais toi tu gardes tous ces secrets. Tu ne m'as pas dit que tu étais allé lui parler. Tu ne m'as pas dit pourquoi tu allais mal. Je ne suis pas stupide, je m'en suis bien rendu compte. Et puis je l'ai vu, jouer avec son pendentif, avec cette saloperie de libellule que tu lui as offerte. Je n'oublies pas ce genre de choses. C'était bien la tienne, j'en suis persuadé. Alors non, je n'ai pas pu écouter ma raison, je n'ai pas pu attendre gentiment de voir ce que tu allais faire, mon coeur a été plus fort. Et ma compassion s'arrête là où le bonheur de ceux que j'aime est mis en péril. Je ne pourrais jamais lui pardonner pour ce qu'elle t'a fait. Peu m'importe qu'elle se drogue, qu'elle se prostitue et qu'elle aille mal. Tout ça je n'en ai rien à faire, sa vie me laisse totalement indifférent. Tout ce qui compte, c'est toi. Si tu m'avais dit que son état t'inquiétait, peut-être aurais-je fais plus attention, peut-être n'aurais-je pas pris ces mesures aussi extrêmes, si tu m'avais fait part de tes sentiments, j'aurais pu te soutenir et t'aider. Mais tout ce que j'ai vu, tout ce qu'on m'a autorisé à voir c'est un jeune homme abattu et une garce victorieuse qui joue avec son trophée.

Il se recula, d'un pas. Une larme coulait sur sa joue, malgré toute sa maîtrise, son masque inébranlable, cette image assurée qu'il offrait, il n'avait pu la retenir. Cette petite goutte salée était la seule trace de ses sentiments, du trouble qui le submergeait, du mal qui le consumait. Il le regarda, plusieurs secondes. Une autre larme coula, il l'essuya d'un revers de la main.

Ma seule erreur a été de trop t'aimer, Artémis. C'est la seule chose que tu peux véritablement me reprocher.

Artémis de Sainte-Croix
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Message Posté Ven 27 Jan - 2:31.
    Il n’aurait sans doute pas dû. Oui, sans doute aurait-il été préférable qu’il garde son avis sur le sujet, que pour une fois son honnêteté pour Auguste ne l’emporte pas aussi loin dans les aveux spontanés. Oui, il aurait sans doute dû y réfléchir à deux fois avant de lui faire part de sa blessure, de la douleur qui lui tordait les entrailles aux confessions de son ami. Avant de faire de lui son bourreau, avant de l’accuser pleinement et simplement, sans même regretter ses paroles ni même celles qu’il déclencha de la part de l’Hestia. Inébranlable, d’une inflexibilité monstrueuse, d’une rancune mordante, il encaissa ses longues déclarations, plus longues qu’il n’en aurait jamais faites en d’autres circonstances, sans flancher, sans broncher, sans reculer d’un pas alors qu’il s’approchait de lui, alors qu’il minimisait une distance rendue superflue par l’évolution de leur relation. Une proximité qu’il respirait, qui l’enveloppait, qui, dans d’autres situations, à d’autres heures, l’avait réconforté, l’avait apaisé, lui avait rendu son innocence silencieuse. Loin de toutes autres préoccupations, loin de l’Organisation, loin de la Troisième tâche qui se profilait… loin d’Alix.

    Il n’aurait sans doute pas dû, mais il l’avait fait. Et Artémis ne regrettait pas. Même toutes ces accusations, même les blessures béantes que lui présentait Auguste derrière son masque d’austérité aux allures nobles lui rappelant à lui-même ses origines niées et arrachées, lui rappelant sa si faible position dans la hiérarchie sociale, lui rappelant dans chaque trait qu’il n’était pas le bienvenue dans les sphères qu’il côtoyait, qu’il était une erreur qu’il avait fallu effacer, même toutes ces accusations, même ces blessures béantes qu’il était le seul à pouvoir apercevoir derrière ses remparts de pierres blanches rôdées à l’exercice ne fit pas frémir ne serait-ce que son regard. Il n’aurait sans doute pas dû, mais il l’avait fait ; il l’avait fait alors qu’il était le premier à détourner le regard dès qu’il fallait parler de souffrance, dès qu’il fallait parler de douleur au souvenir de l’année qu’il avait passée dans le rôle du bourreau de son ami d’enfance, incapable de se rendre compte de ses sentiments, incapable de comprendre que cette douleur qu’il lisait dans son regard et dont il cherchait avec acharnement l’origine était de son fait. il l’avait fait alors qu’Auguste lui-même lui avait rappelé initialement qu’il avait tellement souffert de pareil situation qu’il s’était abandonné dans un acte qu’Artémis, sans d’autres révélations, aurait désapprouvé, peut-être, sans doute, mal pris, mais sans que cela ne prenne de telles proportions. Sans qu’il ne vienne à dire que c’était à cause de lui qu’il souffrait.

    Sa voix était faible, douloureuse et plus difficile qu’elle ne lui était jamais apparue. La douleur irradiait dans sa gorge, le long de son cou, brûlant ses cordes vocales. Il s’y reprenait à plusieurs fois pour former des mots compréhensibles mais dont le ton, s’il n’était pas brusque, était d’une fermeté peu commune, quoique teintée d’un trait de culpabilité clair.

      « Ce n’…est p…as de ma faute si t…u es t…omb…é am… am…oureux d’un ab…ruti inc…a… inc…ap…able de c… c…omp…rendre qu…and qu…el… qu…elqu’…un a des sent…im…ents p…our lui. Je m…e suis déjà ex… ex…c… ex…c…usé à ce sujet, e n’y reviend…rais p…as. »

    Je ne reviendrais pas. Une phrase qui se forma dans son esprit avant même qu’il ne puisse ne serait-ce qu’y songer, s’imposant avec l’évidence de la suite logique de ses mots, d’une évidence aussi troublante qu’elle en était terrifiante. Un seul instant, un seul court instant durant lequel son sang se glaça, durant lequel cette sentence s’imposait dans son esprit soudainement silencieux, seuls mots se répercutant contre les parois de son crâne ; instinctivement, machinalement, il détourna pour la première fois le regard de celui d’Auguste. Je ne reviendrais pas. La solution… la solution ? La seule issue ? La meilleure chose à faire ? Pour qui ? Pour lui ? Pour Auguste ? Pour eux ? Pourquoi ?

    Parce que leurs désirs de préserver l’autre, de ne pas lui infliger de souffrances qu’ils ne pourraient supporter de voir dans le regard de l’autre, étaient incompatibles. Si ce n’était pas les autres qui provoquaient leurs blessures, c’était eux-mêmes qui se blessaient en s’efforçant de l’éviter ; c’était tout simplement inévitable. Elle était toujours là, tapie, en silence, guettant ses proies et s’abattant, peu importe les moyens ; Auguste avait cherché à préserver Artémis de possibles épreuves qu’il pourrait subir du fait d’Alix qu’il était revenu voir malgré sa rancune, malgré les égratignures sanguinolentes qui striaient son âme, parce qu’il ne parvenait pas à faire abstraction de ce qu’elle s’infligeait à elle-même ; Artémis n’avait pas dit à Auguste qu’il était allé voir Alix, revenant volontairement sur les paroles haineuses qu’elle pourrait encore lui adressé sur sa nature insouciante, naïve et enfantine, simplement parce que non, il n’avait pas été suffisamment aveugle pour ne pas se rendre compte qu’il transférait sa peine sur son ami d’enfance par le lien sans doute trop puissant qui les unissait depuis leur enfance.

    C’était ridicule. C’était insensé. C’était illogique. Pourtant, c’était la réalité.

    Je ne reviendrais pas. Réaction instinctive, sentence fatale, naturelle et évidente. Artémis ne pouvait pas nier que sa première, et dernière rupture, lui était restée en travers de la gorge, lame chauffée à blanc lui laissant de larges et cuisantes brûlures dans sa force, dans sa confiance et dans son regard sur le monde. Il n’avait pas changé, pas totalement ; il s’était contenté de continuer avec ces blessures, sans se rendre compte que non, ce n’était pas aussi facile que ce qu’il avait pensé, que sa nature spontanée le lui avait fait croire. Alix avait laissé plus de blessures sur son passage qu’il ne l’avait présagé, qu’il ne l’avait escompté.

    Je ne reviendrais pas. Etait-il assez égoïste pour parvenir à prononcer pareille sentence ? Le cas échéant… parviendrait-il seulement à la prononcer ? Je ne reviendrais pas. Pouvait-il avoir la prétention de croire que cela délivrerait Auguste, pouvait-il avoir la prétention de croire qu’Auguste parviendrait à l’oublier, à passer à autre chose ? Un an, pour seulement une semaine. Disproportionné. Impossible à croire.

    Impossible à dire.


    Il voulut formuler une dernière phrase, mais sa voix resta coincée dans sa gorge. Défaite cuisante. Incapacité à penser à autre chose, à continuer, à mettre de l’ordre dans ses pensées tues. Pas maintenant. Pas dans une heure. Pas dans trois heures. Besoin d’air. Besoin… d’ailleurs.

    S’approchant de la table de travail, Artémis glissa ses mains sous le ventre de Socrate, logeant l’animal contre son ventre, et tourna les talons, emportant avec lui une évidence terrifiante, un maigre lien, un fil de rasoir pour toute définition de son couple abattu.

    Dans la soirée.


    Clémentine ne l’avait pas vu revenir. Un air anxieux au visage, elle s’était inquiétée de son absence et dans son regard, Artémis avait lu l’intrigue qu’il lui inspirait alors qu’il s’adressait à elle sans user de sa parole devenue rare et douloureuse en cette fin de journée, juste en lui tendant un morceau de parchemin sur lequel il avait griffonné sa question : Auguste est là ?

    Non, il n’y serait pas parvenu, et non, il ne parviendrait jamais à le lui dire. Pas aujourd’hui. Pas ce soir. Sans doute pas demain non plus, ni dans les jours suivants. Ce n’était pas une évidence, c’était une conviction.

    Anastasie le laissa entrer dans son dortoir sans qu’il n’ait à lui demander quoique ce soit, sans qu’elle ne s’enquière des raisons de sa présence ; refermant la porte derrière elle, elle le laissa seul dans le dortoir des filles de l’écurie d’Hypnos, attenante au sien, où il y trouvait Auguste, pensivement installé sur le lit de sa sœur, près de la fenêtre. Pensivement ; ses iris clairs croisèrent les siens alors que le loquet se refermait dans le silence de plomb de la chambre. De longues minutes, ils s’observèrent en chiens de faïence sans qu’aucun des deux ne fasse le moindre geste, puis Artémis, brisant leur immobilisme, s’avança vers l’Hestia ; dans ses doigts nerveux, un parchemin couvert d’encre traînée dans une écriture rapide.

      « Je ne voulais pas que tu le saches parce que si j’ai été aveugle pendant un an quant à tes sentiments, j’avais conscience de ne pas te laisser indifférent lorsqu’Alix a rompu avec moi, et je m’en voulais de t’inclure dans cette histoire. Tu te souviens de comment j’essayais de limiter nos conversations à ce sujet ? Je menais la même politique avec Gabrielle et Hugo, je ne voulais pas vous mêler à ça, c’était mes histoires et vous en aviez trop fait pour moi pour que je prenne le risque de vous entraîner dans une énième histoire du même genre. Alors je ne t’ai rien dit.
      Ne me demande pas de choisir, mais s’il le faut, alors ce sera toi. Tu compteras toujours plus qu’elle n’aura jamais compté à mes yeux. Je ne peux pas penser que je ne reviendrais pas. Je ne peux pas.
      »

    Avec audace, sans savoir si, comme il l’avait fait plutôt dans la journée, il encourait le risque d’être rejeté, Artémis glissa un bras autour de la taille d’Auguste pendant que ce dernier lisait, enfouissant son front dans le creux de son cou. Il ne regrettait pas de ne rien avoir dit à Auguste, il pensait agir justement, comme il restait persuadé que revenir auprès d’Alix, nourrissant toujours aujourd’hui venimeuse rancune à son égard mais incapable de ne pas fermer les yeux sur le train de vie qu’elle menait, était juste, était ce qu’il fallait, ce qu’il devait faire. près de son oreille, d’une voix profondément éraillé et dans un dernier effort brûlant, Artémis glissa :

      « Aime-moi moins, mais aime-moi longtemps. »
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Message Posté Ven 27 Jan - 6:15.
Tenir.
Tenir encore un peu. Ne pas craquer, pas tout de suite. Non, il devait résister encore, il ne devait pas lâcher prise, même si sont corps de réclamait que cela. Même si ses muscles tendus pour contenir ses réactions le lui hurlaient. Il ne bougeait pas. Il restait immobile et droit. Inébranlable. Il avait écouté, sa voix buter sur ces quelques mots. Il s'en était voulu, de lui avoir reprocher des choses pour lesquelles il ne lui en voulait pas, pour lesquelles il ne lui en avait jamais voulu. Mais il n'arrivait pas à lui dire. Les mots étaient définitivement coincés dans sa gorge. Bloqués. Bloqués par ses muscles serrés, crispés par l'effort qu'il était en train de faire. Il ne cèderait pas à ses émotions. Il ne voulait pas. Il ne répondit pas. Il ne réagit pas. Il le regarda seulement partir. Alors, comme si une machine se mettait en marche, dans des gestes automatiques qui semblaient dictés par son inconscient, il se mit en mouvement. Pâle, le regard perdu, hagard, il traversait les couloirs, changeait de bâtiment. Il ne réagissait pas quand on le saluait. Il ne voyait rien ni personne. Il arriva rapidement dans la chambre de sa soeur. Elle n'était pas là. Il était encore tôt. Il espérait qu'elle viendrait vite. Il avait plus besoin d'elle que jamais. Il avait besoin de sa douceur, de son calme, de son odeur. Seul repère stable dans cette tempête qui s'annonçait. Il n'y avait personne dans la pièce, il était seul. Il ne réussit pas à atteindre le lit. Il s'effondra, complètement. Il tomba à genoux sur le sol près de la couche de sa soeur. Et les sanglots commencèrent à crever le silence de la chambre. Les larmes dévalaient ses joues, brûlantes, douloureuses. Ses yeux furent rapidement rougis par cette détresse qui l'envahissait. Ils lui faisaient mal, mais il n'arrivait plus à s'arrêter. Il n'avait jamais autant pleuré. Il n'avait jamais eu de raisons de pleurer autant.

Il sentit d'abord sa main sur son épaule, délicate, douce, attentionnée. Il ne l'avait pas entendue rentrer. Il ne l'avait pas entendu s'approcher. Mais elle se tenait au-dessus de lui, souriante, chaleureuse. Croiser son regard suffisait à le réconforter un peu. Les larmes s'étaient taris, ses yeux étaient bouffis. Il n'était plus l'héritier, simplement Gus, et il était mal. Elle l'aida à se relever, elle l'aida à s'asseoir sur son lit. Puis elle le serra dans ses bras, elle le serrait de toutes ses forces. Elle le tenait pour qu'il ne soit pas emporté par ce typhon dévastateur qui le guettait. Et ce contact lui faisait du bien. C'était bien la seule chose qui pouvait lui donner un peu de soulagement. Il resta muet. Elle ne posa pas de questions. Elle savait, elle savait toujours ce qu'il lui arrivait. Il lui avait dit ce qu'il avait fait. Elle ne l'avait pas jugé, elle l'avait écouté, simplement. Elle avait approuvé sa décision de le dire à Artémis. Il lui semblait à elle aussi que c'était la meilleure chose à faire. Et maintenant elle attendait, en face de lui, qu'il se calme un peu. Anastasie attendait. En silence, patiente, elle attendait qu'il aille mieux. Ses camarades de chambre n'étaient pas revenues. Elles devaient avoir trouvé un autre endroit pour dormir. Les Hypnos étaient vraiment pleins de ressources. Elles avaient jugé mieux de les laisser entre eux. Il les remercierait. Mais à cet instant il restait perdu, il ne pensait pas aux remerciements. Il ne pensait pas au lendemain. Il était simplement dans un brouillard opaque dont il n'arrivait à se sortir. Il était assis, il n'avais pas bougé pendant de longues minutes. Des heures peut-être. Il ne savait pas, il avait perdu la notion du temps quelque part. Elle était restée avec lui, tout ce temps, sereine, apaisante. Il avait arrêté de pleurer. Il ne savait pas si c'était parce qu'il n'avait plus de larmes, ou parce qu'il allait mieux. Il ne voulait pas savoir.

Il n'entendit pas les quelques coups légers claqués contre la porte. Il ne vit que d'un oeil distrait sa soeur se lever. Puis il le sentit entrer. Il retrouva son attention. La jeune fille n'était plus là. Elle avait sans doute gagné le lit d'Auguste. Il ne s'inquiétait pas pour elle. Il avait peur pour lui. Il attendait la sentence. Artémis se tenait devant lui. Il le regardait, le blond lui rendait ses regards. Ils se fixaient dans un silence un peu trop pesant. Puis le brun s'approcha de lui, il lui tendit un parchemin. Il prit quelques minutes pour le lire. Mais il ne dit rien, il n'y arrivait pas. Il voulait lui répondre, mais il n'en trouvait pas la force. Il était épuisé, et un poids continuait de comprimer sa poitrine. Il ne s'envola que lorsqu'il sentit le souffle chaud sur sa nuque. A cet instant il fut libéré. Il pouvait enfin respirer à nouveau. Enfin. Il allait mieux, il n'était pas totalement rassuré, il savait qu'ils auraient quelques difficultés à retrouver leur équilibre. Mais il n'avait plus peur de le perdre. Il y avait un lien entre eux plus fort que quelques disputes. Il se détendit, dans ses bras, s'enivrant de son odeur, se saoulant de sa présence contre lui. Il entendit ses derniers mots, arrachés à la gorge de l'Hypnos. Il sentait sa douleur, il avait mal pour lui. Il n'avait pas envie de parler. Non, il lui parlerait le lendemain, il aurait bien le temps de répondre à son message. Il laissa tout de même quelques mots s'échapper d'entre ses lèvres, la voix encore tremblante d'émotion.

Je ne pourrais que t'aimer toujours plus. Jamais moins.

Il s'abandonna à ses bras, savourant chaque seconde, chaque minute. Il ne supporterait pas d'être séparé de lui. Il voulait le garder à ses côtés, pour toujours. A commencer par cette nuit-là. Sa tête se faisait lourde, il avait sommeil. Il restait blottit dans ses bras, il s'accrochait à lui, de toutes ses forces. Ils s'allongèrent, ensemble, dans ce lit. Puis il sombra, doucement, dans un sommeil tant attendu. Une fois parfaitement endormi, il le lâcha. Seulement là.

Il se réveilla seul le lendemain matin, mais apaisé. Calme. Il sentait encore l'odeur de l'homme qu'il aimait sur l'oreiller. Il se sentait bien. Il était amoureux.


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