VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
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I cannot deny all the evil traits - [PM] [ Lycaon & Zillah ]
ϟ you belong to the world, and when it screams your name back, don't pretend you don't hear it.
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Message Posté Sam 7 Jan - 23:08.
I cannot deny all the evil traits.




STATUT DU SUJET : privé
NOM DES PARTICIPANTS : Lycaon Aleksandrov & Zillah J. Vaclav.
DATE : Deux jours après le mariage Aleksandrov.
HEURE : Après la mort de Sacha, en soirée.
METEO : Qu'importe.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : Intrigue globale numéro 9.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : Intrigue du forum numéro 8.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non, merci.

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Message Posté Sam 7 Jan - 23:20.


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    Les couloirs défilaient, inlassablement. Je ne sais pas combien de temps j'avais mis pour enfin parvenir au dortoir de Lycaon, mais le fait était là, j'avais eu l'impression de passer des heures dans les longs embranchements de l'école française, feulant, bousculant, haletant. L'épaule douloureuse, j'avais percuté plus d'un mur et d'un élève, entendu plus d'une plainte. Mais j'étais finalement arrivé devant la porte de sa chambre, qui me paru lourde, plus que n'importe qu'elle autre, lorsque je la poussai de l'épaule, ma forme humaine retrouvée.
    Ma chemise était assombrie par le sang, celui de Kitaëva principalement, les mains rougies par ce dernier. Je sentais les cheveux coller à mon crâne et me nuque par endroits, sueur et hémoglobine s'en chargeant avec vigueur. La tête me faisait mal, chaque son résonnant plus fort, plus loin en moi, se répercutant et m'arrachant des gémissements de douleur incontrôlables.
    La main incertaine sur la poignée de la porte, mon corps appuyé contre elle, je pris une grande inspiration et, les yeux fermés, je pénétrais soudain dans la chambre de mon ami.

    Il était là, toujours le même, ce charme naturel et cette lueur de torture, de douleur au fond des yeux, et moi je me tenais debout, vacillant contre la porte que je venais de refermer rapidement. Beauxbâtons et sa populace n'avait besoin ni de voir ni d'entendre ce qui allait suivre.
    Tremblant, je ne pouvais détacher mon regard de son visage, frottant les mains contre mon uniforme nerveusement, comme pour lui cacher l'évidence même.

    " Ly, je ... "

    Je sentis ma gorge se nouer et des larmes tenter de monter à mes yeux, soudainement. Je ne voulais pas qu'il sache, qu'il me haïsse, mais je ne pouvais le lui cacher, et je ne voulais pas qu'il l'apprenne par l'Organisation.
    J'étais tétanisé, mais j'avais besoin de lui dire, lui avouer ce que j'avais fait, de lui faire savoir qui je me répugnais d'être. Qui je ne supportais plus d'être.
    Alors, je baissais les yeux vers mon uniforme, et devant le rouge de les mains, tout me revint à l'esprit. Rouge Mokop. Rouge de lutte, un rouge de victoire.

    A mon arrivée à Durmstrang, j'avais du passer la test de répartition, comme chacun. Et c'est lors de cette épreuve que j'avais rencontré Lycaon Aleksandrov, Mokop de quatre ans mon ainé.
    Notre attachement inexistant aux statuts au sein de l'académie avait été le précurseur d'une amitié toute particulière pour moi. Malgré nos différences, que ce soit d'âge, de caractère ou encore d'histoire passée, une complicité s'était créée. Je me souvenais encore parfaitement de ma première année à ses cotés, alors que je travaillais sans relâche à mes tentatives de transformation en animagus. Je ne l'avais pas comprit sur le moment, mais j'étais persuadé d'une chose : Lycaon avait tenté de m'aider à plusieurs reprises, et y était parvenu. Je me souviens de la joie ressentie lors de ma réussite. Une réussite à laquelle il avait tant contribué, comme aucun autre. Il avait été ma seule famille, en quelque sorte, durant ces deux dernières années. Et je savais qu'il avait quelque chose à voir avec le fait que je m'étais resociabilisé. Que j'avais appris à nouveau à m'inquiéter pour autrui, à accorder une importance aux gens. Malgré mon caractère, mon attitude et ses propres problèmes, il avait toujours été là depuis notre rencontre. Et même si depuis quelques temps j'avais endossé le rôle de l'ainé avec Guillaume, par rapport à lui, à sa place, je savais qu'il était toujours aussi fort. Car quoi qu'on pouvait en dire, penser, ou même seulement imaginer, Lycaon Aleksandrov était l'une des personnes les plus fortes que j'ai connu, et il méritait une reconnaissance et une confiance que je lui accordais sans conditions.

    Oui, ma décision était prise. J'allais tout lui avouer. Si quelqu'un devait me juger, m'achever, je préférais que ce soit lui. Car mon respect pour lui était immuable, et que j'avais le sentiment que je devais me raccrocher à lui, me confier à lui. Le laisser décider de ce que je devais être.

    Prenant une longue et profonde inspiration, je me laissai glisser contre la porte , gorge nouée, les ongles lacérant la paume de mes mains crispées en poings. Mes jambes ne supportaient plus mon poids, et l'adrénaline chutant brutalement, je sentis mes barrières s'effondrer pour de bon.
    Alors j'entrouvris les lèvres, et dans un russe saccadé, la voix faible, rauque et brisée, je me laissais aller. Le goût salé des larmes sillonnant mes joues pour aller s'écraser sur mes lèvres tremblantes me rappella l'amertume de la situation.
    Levant les yeux vers lui, devant son visage, je ne pue retenir le flot de mes mots, torrent de paroles violent.

    " Ly, je l'ai ... J'ai, je ... Kitaëva ... C'est arrivé si vite, je voulais pas, elle m'a ... J'avais touché la plaie de mon épaule à ce mots, mordant à sang mes lèvres au contact douloureux. Elle m'a attaqué, elle allait mal je crois, et moi, moi ... Moi je me sui moqué d'elle, de ses sentiments ! J'ai encore joué, j'ai ... J'ai été un monstre Ly, elle voulait juste être seule mais je crois crois que j'avais besoin de l'embêter, besoin de ... De m'occuper. Pour pas devenir fou ... Alors j'allais juste la titiller tu sais, comme on faisait toujours et puis, et puis ... En fait je crois que c'est encore pire, je suis ignoble Ly, je ... Ma voix se brisa à son nom, et je déglutis avant de planter mes yeux dans les siens et, gémissant de douleur, d'achever la tirade. Je l'ai tuée Ly, j'ai tué quelqu'un ! Elle est morte dans mes bras ! J'attrapais ma tête à deux mains, la laissant retomber mollement. Je peux pas fermer les yeux, je peux rien faire, elle est partout, je vois son visage, et mes mains, regarde, elles sont ... J'ai son sang sur les mains Lycaon ! Je suis un animal ... Non, en fait je suis juste abjecte. Je relevais alors les yeux vers lui. S'il te plais, parle moi, dis quelque chose, n'importe quoi ... Insulte moi, frappe moi, fais ce que tu veux mais pitié me laisse pas dans le silence, j'ai besoin de toi ... "
Lycaon Aleksandrov
Lycaon Aleksandrov
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Je viens de Durmstrang pour vous égorger
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Je viens de Durmstrang pour vous égorger
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star : Jackson Rathbone.
crédit : Jane ♥.
date d'entrée : 13/11/2011
âge du personnage : 20 ans.
épîtres postées : 35
gallions : 263



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Message Posté Sam 3 Mar - 1:59.
    Reste avec moi. L’ombre glissait, apaisante et chaleureuse, le long de son âme ternie par la pénombre de ses idées noires, et le garçon, confiant, se lovait dans les ailes aux plumes noires de cet étrange reflet difforme de sa personnalité, fraternelle et protectrice, puissante et patiente. La pièce était silencieuse, froide et impersonnelle, oasis de paix dans cette patrie qu’il avait pourtant aimé pour ses traditions et sa langue, qu’il maudissait pour avoir été le théâtre impuissant du désastre qu’avait organisé pour lui, il y a de cela deux années, son père. Aleksei Aleksandrov ; la réputation de la famille s’internationalisait plus que de mesure depuis que la rumeur s’était répandue d’une trop grande complicité entre le père et un étudiant de Durmstrang, si encore ce terme était approprié pour ce que l’on racontait à ce sujet ; et Lycaon, allongé dans son lit, isolé des autres Mokop de sa promotion partis batifoler Merlin savait où, était bien l’un des seuls à pouvoir confirmer la légende qui prenait doucement forme. Le pire était sans doute qu’il n’en concevait aucune honte, plutôt une certaine satisfaction de voir cet homme déchu de son piédestal, plus que jamais enferré dans cette superficialité qu’on lui prêtait quand, par orgueil, il avait par la suite jeté son dévolu sur sa belle-mère ; un demi-sourire, désabusé, tordit ses lèvres à ce souvenir alors qu’il jouait, songeur, avec l’alliance seyant son annulaire, encore chaude de leurs récentes épousailles.

    Seulement deux jours, et Lycaon avait l’impression que toute une éternité s’était écoulée depuis le jour de son mariage.

    Faith Aleksandrova. L’autre crachait son nom alors qu’il l’avisait d’un œil curieux ; l’impression était étrange d’apposer son nom de famille à une autre femme qu’à sa jeune et adorée sœur, Théodora. Cruelle détresse que celle qu’il éprouvait depuis son départ la veille ; que ne pouvait-il donner pour l’avoir encore aujourd’hui à ses côtés, alors qu’esseulé, il n’avait d’autres occupations que celle de ressasser ses derniers souvenirs. Le regard de Daphné à son mariage. Le fou rire de Guillaume et l’audace de Zillah. La menace latente de son ancien professeur de Sortilèges quand, à son tour, il s’était permis de changer de place ; les hurlements de sa belle-mère au cours du capharnaüm qu’était devenu cette mascarade sans saveur. Son père, Gabriel à ses côtés. Les injures de Lola, qui ne l’avaient pas même fait broncher. Les pouvoirs de sa femme qui se déchaînaient subitement ; la brûlure incendiaire de sa main qui ne lui avait pas même arraché une grimace. Eleonora, cette présentation surfaite et son poing dans la figure de son père ; cette nécessité d’avoir sa seconde demi-sœur à ses côtés, ces retrouvailles inespérées à l’appel desquelles il n’avait su résister, ni lui, ni la haine de l’autre tapi dans l’ombre de sa hargne pour cette alliance brûlante à son doigt. Son indolence. Son éternelle indolence, son repli, sa carapace à l’unique fêlure.

    Lola, encore.

    Le chuintement soyeux de la porte tournant sur ses gonds, à l’image de la perfection française de l’Académie aux angles arrondis par l’élégance, le tira du maelström inextricable de son esprit instable, oscillant entre la raison et un instinct d’une agressivité qui n’avait jamais marqué son caractère ; sans réagir, Lycaon observa le panneau s’entrebâiller pour laisser glisser la silhouette bancale de l’un de ses meilleurs amis. La pénombre de son dortoir l’empêchait de distinguer plus que la taille plus ramassée de Zillah et son visage d’une pâleur telle qu’elle tranchait dans cette semi-obscurité ; pourtant, son allure disloquée ne présageait rien de bon. Son cadet avait toujours eu pour lui une certaine dégaine nonchalante, négligente, qui dessinait sa prestance en toutes circonstances, et Lycaon ne voyait en lui que cette attitude pour le rassurer. Du moins, en temps normal était-ce le cas.

    Lycaon n’était pas fondamentalement indifférent. Il n’était cependant pas ceux qui avaient de la vie sociale une vision idéalisée et un instinct grégaire normalement développé ; son petit monde lui suffisait. Lui avait souvent suffit. Autour de lui, les plumes noires chatouillaient sa peau frémissante, et l’urgence ne parvint pas à atteindre son esprit étanche, déconnecté du monde extérieur, guidé seulement par des murmures désincarnés ; le regard de rubis, dans l’expectative, se posait de concert avec le sien sur la silhouette sombre qui refermait derrière lui la porte de son dortoir. Lycaon demeurait allongé, son pouce continuant de jouer distraitement avec son alliance.

      « Ly, je… »

    Le souffle était court, la voix saillante dans une gorge douloureuse, les mots faibles. La détresse, la douleur transparaissaient dans sa tonalité alors que de nouveau, la vue de l’aîné s’habituait à la pénombre ; la clarté de sa chemise souillée d’informes tâches sombres s’ajoutaient à sa silhouette brisée qui commençait à se détacher contre la porte. Lentement, il glissa au bas de celle-ci ; lentement, Lycaon prenait une mesure différente de l’état de son ami. Lentement, lentement ; une minute, peut-être deux, avant que Zillah ne prenne de nouveau la parole dans un dialecte plus saccadé que jamais, dans un discours précipité, dans l’attente interminable d’un jugement sentencieux. Une minute, peut-être finalement que quelques secondes, marquèrent la fin de ses révélations sanglantes et coupables.

    L’évidence s’imposait sans qu’elle n’ait besoin d’être dite. Les ailes noires s’écartèrent. L’aîné devait reprendre sa place.

    Silencieux, il descendit de son lit et s’approcha de la silhouette tremblante de Zillah, s’accroupissant à ses côtés ; l’effleurant à l’épaule du bout des doigts, il recueillit quelques perles de sang qui coulèrent jusqu’à son alliance à l’éclat sybillin, traçant un chemin d’une tiède chaleur sur sa peau blanche. Presque à l’aveugle, il entreprit de s’assurer de l’état de Zillah, cherchant d’autres blessures, remarquant du sang sur ses mains qu’il prenait dans les siennes, sur sa chemise, sur sa veste d’uniforme ; jusqu’à son visage humide de quelques larmes. En silence, sans la moindre remarque, l’aîné prit la mesure de l’état de son cadet, sans jamais changer d’expression ; pas la moindre étincelle de reproche dans son regard sombre, pas le moindre souffle contrit glissant d’entre ses lèvres, pas le moindre jugement jusque dans ses gestes francs qui se déplaçaient jusqu’à saisir sa baguette et murmurer un Vulnera Samento avec application et adresse.

    Il se fichait de la raison pour laquelle il se trouvait dans pareil état. Lycaon ne le jugeait pas ; Lycaon n’avait pas l’intention de le juger. Son amitié pour son cadet valait toute la culpabilité qu’il pouvait éprouver pour la mort de la jeune femme ; son décès, étrange écho du corps exsangue d’Helya retrouvé en ASP, ne lui importait pas quand son ami tremblait et crevait de sa responsabilité. Ironie sans doute, alors qu’il flagellait les vivants pour salir la mémoire de sa mère décédée ; paradoxe immuable tandis qu’il glissait ses doigts sous le menton de son ami pour le contraindre à le regarder. L’autre grondait, menaçant, peu enclin à la proximité avec le cadet depuis le mariage, mais sans émettre la moindre protestation ; l’aîné, le regard à l’inquisition dissimulée, scrutait le visage de Zillah. Pas une parole ne franchit ses lèvres. Pourquoi prendre cette peine ? Zillah se targuait d’être un monstre. Pour lui, il n’avait tout au plus que le titre d’emmerdeur professionnel qui s’attachait son affection presque fraternelle.

    Et ce sang faisait vraiment tâche.

    Lycaon, se relevant, contraint son ami à en faire autant et l’entraîna dans la salle de bains ; sans plus de cérémonie, l’aîné le poussa sous une douche qu’il activa dans la seconde. Le jet d’eau, glacé au premier abord, s’abattit, impitoyable, sur le corps frissonnant de Zillah, et s’approchant de lui, Lycaon lui retira veste et chemise, le laissant torse nu tandis qu’il jetait dans la poubelle la plus proche qu’il enflamma d’un sortilège informulé ; il jeta un coup d’œil à son ami, lequel n’avait pas bougé d’un poil. D’un autre coup de baguette, l’aîné verrouilla la porte de la salle de bains et s’occupa de l’insonoriser ; personne n’avait à savoir qu’il s’occupait d’effacer les traces d’une quelconque responsabilité de son ami dans la mort que l’on allait bientôt découvrir. Son regard glissa sur la cicatrice laissée par le Vulnera Samento sur l’épaule de Zillah, puis de nouveau, il s’approcha de lui en lui fourrant dans les mains un savon. L’eau, déjà, se teintait de rouge en tourbillonnant.

      « Dépêche-toi. »

    Deux seuls mots, prononcés d’une voix rauque d’avoir été oubliée trop d’heures, tandis qu’il allait fouiller dans son sac, posé dans un coin, pour en ressortir une chemise propre, sans doute trop grande pour son ami, mais qu’importait. Au moins, elle n’était pas tâchée de sang.
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Message Posté Ven 9 Mar - 19:53.


Ce qui avait suivit, je ne l'avais vécu que par procuration. J'avais abandonné mon corps et mon futur à mon aîné pendant une durée indéterminée, ni confiant ni apeuré, juste déconnecté. Je n'avais plus qu'une faible conscience des choses alors qu'il palpait adroitement mon corps, à la recherche sans doute de blessures. La première fois, alors qu'il avait à peine levé la main vers mon épaule, je m'étais recroquevillé violemment, instinctivement, fuyant presque le coup que je m'attendais à voir tomber près de ma blessure. C'était une idée stupide, sans doute. Mais l'animal blessé en moi avait réagit, jusqu'à sentir ses mains, fermes mes douces, vérifier mon état. Il n'avait pas prononcé un mot avant son sort qui m'apporta un réconfort particulier, soignant mes chairs blessées, laissant pourtant mon esprit chancelant. Il n'avait pas fait preuve d'une marque de gentillesse, ni de haine, il était simplement lui, il m'avait forcé à tenir sur mes jambes et m'avait emmené à la salle de bain sans plus de ménagement que nécessaire, m'avait presque jeté dans la douche, où je m'étais réceptionné contre le mur froid, avant qu'il n'active l'eau, glacée, qui vint percuter violemment ma peau, douloureuse, alors que je sentais chaque partie de mon corps trembler de fatigue, douleur, peur, peine … D'un cumul de sentiments qui me forçaient à tout abandonner. Je sentis à peine ses doigts fins le long des boutons de ma chemise, alors qu'il retirait mes vêtements sans honte ni vergogne, laissant ma chair plus vulnérable encore, sous l'eau battante, la rougissant, et ses yeux sur elle, qui devaient avoir le même effet. Je me souvenais vaguement de l'une de nos dernières entrevues, amère, se résumant à un baiser et des gestes déplacés que je regrettais atrocement. Et des pensées que je regrettais tout autant alors qu'il faisait brûler mes vêtements, et verrouillait la porte de la salle de bain. Des pensées que je devais vite éloigner de mon esprit. Lycaon était mon ami. Et la situation ne se prêtait guère à l'imaginer tentant autre chose que de sauver sa chambre du sang me couvrant encore quelques minutes avant.

Je ne pouvais plus bouger, figé dans la douche, trempé. Mon pantalon en lin pesait bien plus lourd que d'habitude, une fois imbibé d'eau, et mes bottes suintaient. Mais ce qui me paralysait ne relevait plus que de mon corps, qui refusait tout simplement de me répondre, tremblant. Qu'importe mes sentiments, qu'importe la présence de Lycaon, ou encore cette atmosphère bien trop personnelle. Tout ce qui comptait en cet instant était cet effort considérable que je devais fournir pour étouffer cet appel de la chair qui me torturait.
A une époque révolue, j'avais pour habitude de noyer mes frayeurs dans des activités nocturnes assez intenses, et je sentais remonter en moi cet instinct, cette envie, la recherche de ce sentiment rassurant, cette chaleur qui avalait tout, broyait le mal durant quelques instants, l'effaçait presque définitivement. Mais ce fut alors que je me mordais la lèvre à sang, sentant des larmes de frustration monter à mes yeux, qu'il me lança un savon, prononçant quelque chose que je ne compris pas. Je m'en fichais. J'avais compris le principal.
Respirant un grand coup, je me mis à frotter rageusement chaque parcelle de peau, pour me faire oublier. La douleur pouvait être un anesthésiant de l'esprit aussi efficace que le sexe, et j'avais décidé d'user du premier moyen, plutôt que de me jeter à corps perdu dans ce qui serait une erreur. Mes muscles étaient douloureux, contractés sans que je puisse les détendre, et l'eau rougeâtre qui coulait le long de mon ventre plat n'arrangeait rien à mon humeur.

Je laissai le liquide chaud couler sur ma peau, qui se révéla enfin à nouveau immaculée et pâle, avant de détacher presque sans honte mon pantalon trempé, envoyant valser mes bottes un peu plus loin d'un coup de talon. Je n'avais plus qu'un boxer noir comme seul rempart à ma nudité, mais ma baguette était restée à côté de la porte, et demander quoi que ce soit à mon ami me paraissait déplacé. Alors je me permis d'attraper une serviette qui traînait non loin de là où je me tenais. Elle était épaisse et chaude, rassurante, alors que je la frottais frénétiquement contre moi, effaçant toute trace d'eau. Je n'accordai pas de traitement de faveur à mes cheveux trempés et les laissai retomber en bataille autour de mon visage, alors que je détestais ça en temps normal. Mes petites habitudes me paraissaient soudain d'une futilité agaçante, tout comme le fait que normalement, j'aurais laissé échapper une petite pique à l'attention de Lycaon. Tout ça n'était plus d'actualité. Ma vie passée n'était plus d'actualité. Tout avait, ou plutôt allait, changer, et je ne voulais pas être simple spectateur du bombardement que subirait mon existence.
Alors je levai les yeux vers Lycaon et murmura un remerciement devant la chemise qu'il m'avait sortie. Elle était trop longue et légèrement trop grande, changeant de mes vêtements habituels, mais chaude et imprégnée de son odeur, qui, aussi ridicule que cela puisse paraître, surtout pour moi-même, avait un effet apaisant. Elle fouettait mes cuisses alors que j'en fermais quelques boutons, laissant le haut de mon torse dénudé. Je détestais toutes ces cravates et nœuds papillons, les chemises au col serré, qui m'étouffaient plus qu'autre chose. J'avais besoin d'air, pas de me cacher derrière un vêtement qui finalement ne servait qu'à limiter la vision de mon corps à mon ami, qui commençait à bien le connaître. Voir un peu trop.

M'asseyant par terre, face à lui, je posai mes paumes à plat sur le sol et me mis à griffer ce dernier nerveusement, de mes ongles faibles. J'avais besoin d'évacuer ces pulsions, et le seul moyen décent de le faire consistait en une occupation triviale et inutile. Qui se révéla ici être le fait de tenter d'abîmer le sol de l'école française du bout des doigts.
Je devais avoir l'air fou, d'avoir perdu une bonne partie de mes neurones, assis à fixer le sol ainsi. Mais plus grand chose n'avait d'importance, en dehors du fait que j'étais finis et que j'avais de soudaines pulsions peu innocentes. Que j'étouffai bien vite.
J'avais toujours eu tendance à céder à l'impulsivité, et à être envahit pas mes sentiments. Chez moi, c'était tout, ou rien. Mais ce jour-là était différent. La douleur physique avait peut-être été estompée, celle qui touchait le mental était toujours bien présente, saignante, purulente, infectant mon esprit.
Levant enfin les yeux vers lui, je pris une grande inspiration, longue, réfléchie. Je mourrais d'envie de lui demander de me dicter ce que je devais faire. Mais je savais qu'il ne le ferait pas. Il n'avait pas vraiment réagit à ma précédente annonce, me laissant rassuré pour un temps, mais perplexe également.

« Pourquoi tu ne dis rien ? »

Oui, je détestais les silences. Surtout les siens, car je n'arrivais pas à les déchiffrer. Les voix d'Aleksandrov sont impénétrables, me dis-je avant de rougir violemment, me rendant compte du double sens de ma phrase.
Pourquoi avoir verrouillé et insonorisé la pièce ? Souhaitait-il s'en prendre à moi ? Finir ce que Sacha avait commencé, mettre fin à un duel qui n'était peut-être pas équitable ?
Je n’eus pas le temps de vraiment m'y intéresser que déjà je tentais de me relever, titubant, tendant la main vers la poignée de la porte.

« Si tu veux m'achever, même si j'en doute, c'est maintenant ou jamais. Sinon, ouvre-moi cette porte, s'il te plait. »

Je levai les yeux vers sa bouche, fine, parfaite. Puis lentement jusqu'à ses yeux. Froids, vides. Le contraste de son être me pétrifia, et je n’eus plus rien en tête, en dehors de cette unique pensée : « Détruis-moi. » Tout sauf ce silence, cette tension, ces images dures qui s'imposaient à moi. Détruis-moi. Je crois que je l'ai prononcé tout haut, à cet instant. Je crois, oui. Car tout ce dont je suis sûr, c'est que, machinalement, j'ai tendu la main vers sa gorge, et y ai enroulé mes doigts. Touche-moi. Doucement, d'abord, avec délicatesse, comme une caresse. Secoue-moi. Plus vivement, mon mouvement plus franc, ma peau entourant la sienne. Déteste-moi. Les ongles, les griffes, l'âme qui serra, hésitante. Marque-moi. Cette traînée rougeâtre que je voulais voir à cet instant sur ta peau, pour que tu réagisses, te décides enfin, je n'avais qu'à enlever mes longs doigts pour y faire face ...

Achève-moi.
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