Pour Garance, c'était sa première autorisation de sortie à Vaux sur les Pins depuis la mise en place du nouveau règlement et de tous ce qu'ils en étaient liés. Bien qu'elle fasse partie de la caste des cents familles grâce ou à cause de ses grands-parents, elle n'avait pas imaginé avoir la possibilité de sortir de l'académie. La jeune fille le savait, elle était étroitement surveillée. Plus d'une fois, Garance avait remarqué qu'on la suivait dans les couloirs de l'école. Et ce, surement sur les ordres directs du Ministre. Bien qu'elle n'en soit pas certaine, il l'avait à l'oeil depuis ce fameux jours. Depuis la fois où la demoiselle invitée avec sa famille chez Pritchard pour le déjeuner, avait pénétré dans le bureau de ce dernier pour fouiner comme à son habitude. Sauf qu'il l'avait pris presque la main dans le sac. En quittant la piéce, il était planté là, devant la porte. Sans grande surprise, la dionysos avait prétexté chercher les toilettes, le genre de réponse bateau qu'on retrouvait dans les films moldus. Quoiqu'il en soit, il était clair qu'il ne l'avait pas cru. Elle n'avait strictement rien trouvé de compromettant à son égard, mais çela il ne le savait pas. Garance avait toujours été téméraire et sans doute totalement inconsciente du danger aussi. Un jour, il y a fort à parier que cela la perdra. Pourtant aujourd'hui n'allait pas échapper à la règle. Elle n'avait aucune intention de rester sage et de se tenir tranquille. Bien au contraire.

Il était revenu aux oreilles de la jeune fille que les moldus vivant au village commençaient à soupçonner l'existence du monde sorcier. Elle voulait vérifier cela par elle-même. Les élèves passaient de magasins en magasins sous la surveillance des membres de l'Élite. Cette sortie était tout de même étrange. Aucun d'écart de rire, chacun parlait à voix basse, ce n'est pas comme d'habitude, cela avait un goût de ... dictature. Garance quant à elle, détaillait les vitrines des différentes enseignes. Enfin c'est ce qu'elle voulait faire croire, en vérité elle cherchait un moyen d'échapper à la vigilance de ses mâtons. Après avoir tourné la chose dans tous les sens, la meilleure façon de parvenir à ses fins était de prendre sa forme animal. Sauf que c'était quitte ou double. Elle n'était pas déclarée donc si elle se faisait coincer, elle serait en très mauvaise posture. Cependant, elle avait un plan pour minimiser les risques. Continuant son lèche vitrine, elle prenait naturellement la direction du premier bar sur son chemin. A l'intérieur, la jeune fille reconnue plusieurs camarades de Beauxbâtons, qu'elle salua d'un bref signe de main. Et d'un pas résolument assuré, elle gagna les toilettes pour femme. Le lieu était désert et aucun bruit provenant de la salle ne parvenait jusqu'ici. Au-dessus des lavabos, dans le mur se trouvait une petite fenêtre. Une personne normalement constitué ne pouvait absolument pas y passer sans rester coincée. Garance tendit l'oreille une deniére fois, des pas se firent entendre, mais ceux-ci s'éloignés. A peine le temps de dire "ouf" qu'un écureuil se tenait à présent à la place qu'occupé la jeune fille deux secondes plus tôt. Le petit rongeur roux escalada jusqu'à l'ouverture et s'aventura dans la froideur de mars. Empruntant les ruelles pour éviter de croiser des gens, la boule de poils se faufilait jusqu'à la frontière entre le côté sorciers et le côté moldu.

Le village de Vaux sur les Pins moldu était radicalement différent de celui des sorciers. Les maisonnettes laissaient place à des bâtiments de taille un peu plus imposante. Les rues étaient d'un gris terne qui contrastait avec les pavés du coté sorciers. Impatiente d'explorer ce monde qu'elle connaissait peu, elle reprit forme humaine à l'abris des regards. La dionysos n'avait pas pensé à la façon d'en savoir plus sur les rumeurs moldus, mais elle allait bien trouver quelques choses. Elle entra dans la battisse le plus proche. Le lieu était chaud et il y flottait une douce odeur mentholé. Au mur était suspendu des boites. Surement des boites aux lettres songea-t-elle. Garance se souvenait qu'un jour son père lui en avait parlé. Les moldus n'utilisait pas les hiboux pourle courrier, elle sourit à cette pensée qui lui paraissait étrange. Elle avait du mal à concevoir qu'on ne puisse pas utiliser ces fidèles volatiles pour transporter les différentes lettres et colis. Rapidement elle fût tirée de ses pensées. La porte s'ouvrit derrière, ce qui la fît sursauter puisqu'elle pensa qu'il s'agissait d'un membre de l'Elite, mais il n'en était rien.

Non, mais ça va pas? Tu m'as fait peur Ama'. Ama? Amadeus! Garance se figea quand elle prit conscience du prénom qu'elle venait de prononcer. Elle n'avait pas tout de suite percuté. Les traits de son visage se durcirent et on pouvait lire la colère dans ses yeux marron. L'Hadès avait sans nul doute déjà vu Garance dans cet état et il était extrêmement facile de deviner que cela ne présageait rien du bon. Elle lui en voulait d'être parti comme il l'avait fait. D'être parti comme un voleur alors qu'il était évident qu'elle avait eu des sentiments pour lui. Après quelques minutes de silence à observer Amadeus qui se tenait devant elle, Garance ouvrit de nouveau la bouche et lâcha sur un ton glacial. Qu'est ce que tu fais ici?